Dupuis : Les Tuniques bleues T59, Ralph Azham T8, Le Marsupilami T29, Buck Danny T54

/ Critique - écrit par plienard, le 07/12/2015

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4 séries bien implantées chez Dupuis dont 2 retours remarquables

Les Tuniques bleues – Tome 59 : Les Quatre évangélistes – note : 7.5/10

Les Tuniques bleues continuent leur petit bonhomme de chemin avec leur 59ième album et leurs auteurs Raoul Cauvin et Willy Lambil. Si on y retrouve toujours cette critique de la guerre, elle est sans doute encore plus apparente dans cet album. Le cynisme et le jusqu’au-boutisme des généraux fait un peu plus froid dans le dos que d’habitude. Sans doute sommes-nous marqués par les tristes événements actuels. Heureusement, malgré les missions suicides que leurs gradés leur imposent, le sergent Chesterfield et le caporal Blutch s’en sortent toujours miraculeusement.


©Dupuis édition 2015.

Et comme pour montrer encore un peu plus la justesse et l’actualité de cette bonne série antimilitariste, c’est un ancien-religieux qui bombarde les tuniques bleues avec 4 canons nommés selon les évangiles. Le sergent et le caporal vont être chargés de les faire exploser en s’introduisant dans les rangs ennemis déguisés en prêtre et en simplet. Je vous laisse deviner la répartition des rôles.

Si l’album résonne étrangement à l’heure d’aujourd’hui, il met aussi ses personnages fétiches un peu plus en valeur que d’habitude avec un personnage récurrent qui, lui, allie la bêtise et la maladresse à la méchanceté : Cancrelat !

 

Ralph Azham – Tome 8 : Personne n’attrape une rivière – note : 7/10

Le anti-héros par excellence continue d’aller au devant des aventures. Un huitième album mené à toute allure va emmener l’élu Ralph Azham dans un guet-apens où il va perdre son épée et son bracelet magique. Mais il lui en faut plus et étant pratiquement immortel, il va se lancer à la poursuite de ses assaillants..


©Dupuis édition 2015.

Lewis Trondheim apparaît comme insatiable avec son héros, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Si les histoires et les personnages semblent un peu simplistes, le flot ininterrompu d’album – pratiquement deux albums par an depuis 2011 – montre l’incroyable imagination de l’auteur de BD. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, les personnages sont plus complexes qu’il n’y paraît. Un point commun aussi, le cynisme ambiant dans lequel évolue tout ce petit monde.

Ce tome 8 débute un nouveau cycle qui apparaît tout aussi intéressant que le premier. Et à l’instar du 59ième tome des Tuniques bleues, cet album résonne étrangement à l’aune des événements tragiques de ce mois de novembre : une religion qui abuse de la population, et des opposants qui n’hésitent pas à tuer facilement pour faire entendre leur position.

 

Marsupilami – Tome 29 : Quilzèmhoal – note : 6.5/10

Dans ce vingt-neuvième album, le Marsupilami va devoir affronter un mal ancestral. Alors que le marsupilami ne cesse de s’opposer à Mars le noir, des militants de la cause amérindienne pénètre dans un musée et libère par inadvertance un monstre hideux aux pouvoirs redoutables.


©Dupuis édition 2015.

Le duo Batem et Colman est toujours aux commandes de cette série revenue dans le giron des éditions Dupuis. Le style graphique est toujours bien respecté. On est cependant un peu déçu de l’opposition entre le monstre Quilzèmhoal, à l’apparence vraiment hideuse et bête, et les marsupilamis, qui met du temps à arriver pour se terminer finalement trop rapidement.

Les jeunes lecteurs devraient adorer ce nouvel opus avec cette lente montée du suspens. Les plus âgés miseront plutôt sur le prochain Spirou avec le retour du Marsupilami dans la série qui la fait connaître.

 

Buck Danny – Tome 54 : La Nuit du Spectre – note : 8/10

C’est avec un nouveau dessinateur du nom de Gil Formosa que l’on démarre cette nouvelle aventure de Buck Danny. Et qui mieux que Formosa pour traiter d’un conflit entre Chinois et Japonais (Formose est l’autre nom de l’île de Taïwan et a fait l’objet de la première guerre sino-japonaise) ? Au-delà de cette anecdote amusante, Gil Formosa montre qu’il a parfaitement intégrer l’univers que Francis Bergèse et surtout Francis Winis – dans le tome précédent Cobra noir – avait largement dépoussiéré.


©Dupuis édition 2015.

Une actualisation des personnages que Formosa a rendus extrêmement impressionnante. Si les lectrices pourront rêver devant le physique avantageux de Buck et de ces amis, les lecteurs resteront pantois devant une Lady X à la beauté vénéneuse. Un travail qui rappelle celui que le dessinateur a effectué sur Robur.

Le lifting très intéressant sur les personnages s’accompagne d’un scénario très réaliste par Frédéric Zumbiehl qui officie sur la série depuis le tome précédent. Une histoire très prenante de la part de cet ancien pilote de combat qui sait donc de quoi il parle. Il nous gratifie d’ailleurs de nombreux termes spécialisés chez les pilotes de l’armée, qui renforce l’aspect réaliste, même si cela alourdit parfois les textes et les dialogues pour un profane comme moi.

On y retrouve l’ambiance et le plaisir des Buck Danny de Charlier et Hubinon (je n’ai pas connu les albums de Bergèse) où le capitaine Tuckson reste particulièrement agaçant.