5/10Les Tuniques bleues - Tome 51 - Stark sous toutes les coutures

/ Critique - écrit par Amiral, le 16/09/2007
Notre verdict : 5/10 - Retraite militaire (Fiche technique)

Lambil et Cauvin semblent surtout préoccupés de conter des histoires au cœur du camp tenu par les yankees. A moins qu'ils aient réellement fait le tour de la question.

Vous vous souvenez de Louis De Funès ? Le savoureux comique français ridiculisant l'avarice de ses personnages, à coup de gestuelles et de grimaces qui faisaient rire la France entière. Une fois, deux fois, la consécration avec La Grande Vadrouille, trois fois, quatre fois, cinq fois, puis la sixième on commence à connaître le manège. Et même si Louis persistait dans sa gesticulation, la saveur avait disparu de notre bouche dans le Gendarme et les Extra-terrestres. Après La traque, Stark sous toutes les coutures confirme l'essoufflement des Tuniques bleues, au grand désarroi des fans.

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Petit village des
irréductibles tuniques bleues
Pourtant le sujet de ce nouvel album aurait tendance à éveiller notre curiosité. Lambil et Cauvin ont enfin décidé de dévoiler le passé du capitaine Stark ! Sans porter un jugement sur la biographie du capitaine, les premiers éléments laissant présenter des signes de faiblesses sont pourtant visibles. Un postier apportant le courrier à la 22ème cavalerie raconte son passé avec Stark, qui était alors son voisin. Fils d'un couturier peu enthousiaste de reprendre l'activité de son père, Stark a toujours préféré être au contact des animaux. Lui et son voisin s'engagent plusieurs fois dans l'armée jusqu'à l'accident irréparable. Durant cette narration, nous sentons le scénariste peinant à tricoter une véritable intrigue. Les scènes se répètent sans savoir quel en est réellement l'intérêt puisqu'elles n'apporteront rien de concret par la suite.
Le scénario semble avoir été rédigé spontanément sans qu'il y ait une véritable recherche approfondie pour que les éléments se suivent de manière cohérente. Par miracle, juste après le récit du postier survient une charge militaire venue de nulle part mais dictée par la main toute-puissante de Cauvin. Les miracles et malheurs du destin s'amoncellent de manière faussée.
Toute la troupe des Tuniques Bleues continue à jouer de manière caricaturale son personnage. Blutch le soldat lucide, le général Alexander toujours en train de menacer Chesterfield d'être fusillé, Chesterfield toujours en proie à ses démons d'antan et cultivant le sens de la patrie. Les répliques habituelles arrivent soudainement, mais dénuées de naturel. Les protagonistes se contentent de sortir débaler leur texte avant d'aller se réfugier en coulisse.
Vient enfin le comique de répétition. Certes, ce ne sont pas les « Chargeeezz » de Stark qui sont ici le plus récurrent mais les mêmes scènes sont toujours réutilisées, sans qu'il y ait un grand intérêt. Les peurs soudaines de Stark ne sont pas fondées alors qu'il aime les animaux. Cauvin prétexte le comique pour arriver au minimum syndical des 48 pages. Seul lot de consolation, le dessin toujours fidèle à lui-même et la morale de fin qui laisse pourtant un arrière-goût de gâchis : celui de ne pas avoir pu trouver un meilleur sujet pour aboutir à cette conclusion.

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Toujours pareil
Cela fait bien longtemps que les Tuniques Bleues ne sont pas parties traverser l'Amérique pour réaliser une mission ordonnée par le général Alexander. Lambil et Cauvin semblent plus préoccupés de conter des histoires au cœur du camp tenu par les yankees. Des histoires où ils pourront mettre en avant leur amour des chevaux et prétexter des répliques pour faire jouer leurs personnages. Cela évite une recherche trop fastidieuse de documentation pour tenter de mettre en image une  vraie aventure. A moins qu'ils aient réellement fait le tour de la question.