6/10Buck Danny - Intégrale 1

/ Critique - écrit par plienard, le 02/01/2011
Notre verdict : 6/10 - Danny Boom ! (Fiche technique)

Tags : buck danny integrale charlier tome jean michel

Un héros américain, made in France, surgit au sortir de la guerre. Il se nomme Buck Danny et va nous emmener voler à travers le monde. Première escale : Le Pacifique.

Les éditons Dupuis ont décidé de ressortir une nouvelle intégrale de Buck Danny avec une nouvelle couverture et les planches originales de la série. Couverture de l'intégrale
Couverture de l'intégrale
C'est l'occasion de découvrir ou redécouvrir l'atmosphère des années d'après-guerre avec un dossier complet sur la genèse de Buck Danny et l'environnement politique et social de sa création. pourtant malgré la proximité de la fin de la guerre, les auteurs se garderont bien d'être trop manichéens et de présenter les Japonais de façon trop négative.

Les japs attaquent (1948)

Buck Danny sort de l'école d'ingénieur en juillet 1941. Embauché à la Beauchamp Naval Company, il se retrouve à Pearl Harbour. Travaillant avec un Chinois qu'il trouve antipathique, il le surprend à donner des informations aux Japonais à l'aide d'un émetteur TSF. Il est pourtant trop tard, l'attaque sur Pearl Harbour est en marche. La guerre est déclarée.

Cet album est clairement ce que l'on appelle un album de mise en place. On nous présente un héros sans défaut, qui est prêt à se sacrifier pour son pays. Les situations difficiles s'enchaînent (un atterrissage catastrophe sur un porte-avion, un saut en parachute au milieu de la mer de Corail, un porte-avion en feu) et les exploits par la même occasion
(voler un bombardier japonais pour s'évader, couler  un croiseur du premier coup). Vous l'aurez peut-être compris, Buck Danny est l'archétype du héros américain de l'époque. On sort de la seconde guerre mondiale avec les Américains comme étant les sauveurs du monde. L'aviation prend aussi son envol (si je puis dire). Et la guerre du Pacifique est, par son éloignement et son exotisme, source de beaucoup de fantasmes.

Les mystères de Midway (1948)

Après la bataille de la mer de Corail, l'équipage du porte-avion Yorktown pense avoir mérité quelques jours de repos. Mais c'est sans compter sur les Japonais qui sont sur le point d'attaquer Midway. Le Yorktown est alors appelé en renfort. Buck Danny est envoyé en reconnaissance. Lors de sa patrouille, il est attaqué par trois zéros (avions de chasse japonais). S'il parvient à les abattre, le dernier assène un coup fatal à son appareil et l'oblige à se jeter en mer. S'il est finalement secouru, ce n'est pas par le bon camp. Il est capturé par les Japonais qui cherchent à savoir ce qu'il pouvait bien faire là. Si la torture physique n'a pas de prise sur lui, la menace de torturer une jeune Américaine, Susan Holmes, est plus efficace.

Suite annoncée du premier tome, Les mystères de Midway peut tout aussi bien être lu comme un album à part. on raconte ici l'histoire de la bataille de Midway avec parmi les acteurs, un nommé Buck Danny. Il n'est ni essentiel, ni important. Il fait partie des soldats qui ont participé à cette bataille. Et en cela, ces deux albums sont les albums fondateurs de la série. On découvre un personnage courageux, fidèle à son pays. Les albums ne sont pas à proprement parler des albums Buck Danny dans le sens où Buck n'en est pas le personnage principal. On suit ici les événements qui ont émaillés le début de la guerre du Pacifique avec l'attaque japonaise de Pearl Harbour, la bataille de la mer de Corail et la bataille de Midway. Le tout est agrémenté de cartes indiquant le trajet des bateaux, le lieu et la date des différentes confrontations.
Ajouté à cela, à la fin de nombreuses pages, la description technique des différents avions ou bateaux, des différents grades, écussons et drapeaux des parties en présence et vous comprendrez que cette série n'est pas seulement une bande dessinée, elle est aussi un vrai cours d'histoire. On sent d'ailleurs dans les premières pages du premier album un peu d'hésitation dans le scénario. Mais tous les événements historiques sont indiqués avec précisions et justesse. Du coup, il y a quelquefois un côté didactique, voir un côté livre de cours d'histoire un peu lourd qui fait dire : « mais qu'est-ce que c'est chiant ». Pourtant, peu à peu, l'intérêt prend le pas. Pas vraiment grâce au héros, totalement transparent. On se demande d'ailleurs comment il peut être encore vivant après avoir détruit quatre avions et échappé à autant de crash, s'être perdu sur des îles envahies de Japonais...

On ne comprend pas toujours pourquoi les éditeurs cherchent à faire des intégrales. Si, dans certains cas, la volonté de faire découvrir ou redécouvrir d'anciennes séries est charitable, le fait de rééditer de nouvelles intégrales alors qu'il en existe déjà, semble plus mercantile. On peut penser qu'ils font leur métier, mais leur métier n'est-il pas de promouvoir aussi de nouvelles séries ?