7/10Les Tuniques bleues - Tome 54 - Miss Walker

/ Critique - écrit par plienard, le 01/10/2010
Notre verdict : 7/10 - La maman de Walker (?) (Fiche technique)

Le caporal Blutch croit voir le bon filon en se portant volontaire pour assister le nouveau docteur. Le sergent Chesterfield n'est pas dupe, mais il va vite se réjouir de la situation.

A la suite du dernier affrontement avec les sudistes, le général Alexander demande un état des lieux. Et les nouvelles ne sont pas bonnes. L'infirmerie a été touchée par l'artillerie adverse et l'armée se retrouve sans médecin. Le général fait alors savoir à son supérieur le général Ulysses Grant de son besoin pressent (d'un médecin). Le dernier s'empresse de lui envoyer Miss Walker, pardon docteur Walker, diplômée de l'école médicale de Syracuse, féministe convaincue.

La guerre !
La guerre !
Raoul Cauvin et Willy Lambil se fendent d'un 54ème album, on ne peut plus sage. Faisant cette fois appel à la figure historique de Mary Edward Walker, première femme à recevoir la Medal of honor, la plus haute décoration dans l'armée américaine, ils continuent à nous décrire l'horreur de la guerre avec leurs mots (et leurs dessins). Et si Blutch pense se la couler douce en aidant le nouveau médecin, il va vite déchanter. La dame, pardon le docteur, a une dent contre le sexe fort (qui n'est pas blessé), le tabac et l'alcool. Elle est par contre extrêmement attentionnée avec ses patients, quelque soit leur sexe. Et Willy Lambil arrive à nous retranscrire ses deux comportements. On perçoit dans le visage de Mi .., pardon du docteur Walker, son extrême sévérité ou sa douceur.

Concernant nos deux héros, on les trouve très calmes. Il y a bien sûr toujours cette opposition entre les deux, mais elle est moins marquée dans cet album. Il faut dire que Miss, pardon, le docteur Walker a une forte présente. A tel point qu'elle éclipse le sergent Chesterfield. Il reste quand même le comique de répétition entre les deux soldats comme le plaisir de Blutch à mouiller son sergent.


Un dernier mot sur le rôle du général Alexander et son officier le capitaine Stephen Stilman toujours en train de siroter quelque chose. Ils sont un peu les avatars graphiques des deux auteurs de la série qui prennent un malin plaisir à mettre nos deux héros dans des situations toujours plus absurdes les unes que les autres. Une autre façon de dénigrer l'armée avec ces deux « comiques » de plus dans les gradés.

Au final, je dirais que cet album joue moins la carte du comique absurde et plus celui du message antimilitariste. Il est certes peut-être moins drôle, mais plus profond. Le cru 2010 est donc un bon cru.