6.5/10Ralph Azham - Tome 1 - Est-ce qu'on ment aux gens qu'on aime ?

/ Critique - écrit par plienard, le 29/04/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Super canard bleu (Fiche technique)

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Que faire quand on est un loser qui ne respecte rien, mais que l’on a quelques pouvoirs comme celui de prévoir les naissances et voir les morts ? Pour Ralph, la réponse est simple. Rien, à part s’attirer les foudres de tout le monde.

Ralph Azham est un paria dans son village. Considéré comment pouvant être l’Élu à son plus jeune âge, il est maintenant rabroué et considéré comme un boulet. Il faut dire qu’il ne fait rien pour être apprécié. Insolent, irrespectueux, il ne comprend pas pourquoi il est haï, pourquoi tout le monde le déteste. A part peut-être Claire, la nympho de service, qui l’accuse de l’avoir déflorée ce qui lui vaudra un séjour avec les cochons. Heureusement (ou malheureusement), la horde est annoncée et tous les bras vont devoir être réquisitionnés pour sauver le village.


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Un canard, héros d’une nouvelle série d’héroïc fantasy, dans un monde décalé, c’est forcément un album de Lewis Trondheim. Si cela est déjà une première satisfaction – en effet, un récit de cet auteur est toujours un plaisir – ne vous réjouissez pas trop vite. Car je vois tout de suite le raccourci que certains vont faire. Un canard, héroïc fantasy, Lewis Trondheim, mais c’est bien sûr, c’est enfin la suite de la série Donjon. Détrompez-vous, ce sont bien les éditions Dupuis qui publient cet album qui reprend certes certains codes de Donjon, mais c’est bien d’une nouvelle série dont il s’agit.

Pourtant au début, le doute est permis, tant on retrouve le même univers (sans donjon).
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Lewis Trondheim assume son graphisme si reconnaissable, grand bien lui fasse, mais pourra-t-il, un jour, se démarquer de son sempiternel canard ? Remarquez, cette fois, il a le bec bleu et une coiffure (bleue) à la Kurt Cobain (ie cheveux longs, et pas sales comme certains pourrait le comprendre). Il faut dire aussi que le personnage a un côté irrévérencieux et est un peu rock’n roll. Et que, malgré l’impression de déjà-vu, Lewis Trondheim a quand même un talent certain pour donner du plaisir au lecteur. Les textes sont acides a souhait et même si le comportement de Ralph est quelque fois limite, on le comprend quand on voit celui du village qui le portait aux nues quelques années plus tôt (toutes similitudes avec le comportement d’une société serait bien évidemment fortuite ?).

Dire qu’un bon album de Lewis Trondheim est un pléonasme serait peut-être un peu excessif. Toujours est-il que l’album met en place un personnage avant de démarrer la vraie aventure dans le prochain tome. On l’espère de tout cœur, comme on attend de tout cœur une suite à Donjon.


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