Dupuis : à tous les coups c’est Spirou !, Les Week-ends de Ruppert et Mulot, Petit Poilu T19

/ Critique - écrit par plienard, le 29/11/2016

Un Spirou old school plein de vigueur, un petit Poilu qui ouvre la cage aux oiseaux et des strips de Ruppert et Mulot parus dans Le Monde.

A tous les coups, c’est Spirou ! – note : 7/10

A l’heure où tous les personnages de bande dessinée sont repris par des artistes – à l’exception notable de Tintin, mais pour combien de temps encore ( ?) – pour en donner leur vision, Spirou apparaît comme celui qui a ouvert la voie. Et cet album aux allures vintage en est l’exemple parfait.


© Dupuis édition 2016.

Al Séverin a signé trois stripbooks offert aux abonnés du magazine Spirou (février, mars et septembre 2016) qui sont ici réunis avec un quatrième « coup » en sus. On y retrouve un Spirou dans le plus style des années 40, digne d’un Jijé. Très loin du personnage actuel, Spirou y est polisson, un brin imbécile et maladroit. La gente féminine, très présente dans cet album, ne le laisse pas indifférent, au point de le faire rougir. Il forme avec Fantasio, une équipe de choc, qui est à la recherche d’un job qui corresponde à leur statut, ou tout du moins de ce qu’ils en pensent. Mais suite au refus reçu pour le poste des hautes fonctions ministérielles, les deux énergumènes vont postuler pour être pompiste, puis pompier, avant de prendre un peu de repos bien mérité au château de Champignac où ils vont affronter un monstrueux suceur de sang. Leur dernier coup équivaudra à faire une course pour mesurer le meilleur des deux à la course à vélo.

Dans cet album au style et au dessin suranné, se dégage une énergie folle. Quatre histoires sympathiques se suivent dans une sarabande amusante. Une façon de rendre hommage aux auteurs initiaux d’avant-guerre (Rob-vel et Jijé).

 

Les week-ends de Ruppert et Mulot - note : 7/10

Quand ce n’est pas au travers de ses blogs, le journal « Le Monde » offre la possibilité de découvrir de la bande dessinée dans son supplément « Culture et Idée » mais dans des conditions spéciales. L’objectif était en effet de faire des strips dans une colonne de texte du Monde, c’est à dire dans « une meurtrière » de 360 mm de haut sur 55 mm de large. C’est la contrainte imposée à Florent Ruppert et Jérôme Mulot, les auteurs de La Technique du périnée en 2014 aux éditions Dupuis. Un pari qu’ils réussissent avec talent avec des strips de grande qualité où l’humour absurde est très présent mais aussi parfois un peu de gravité (notamment après les attentats de janvier et novembre 2015).

Cet album réunit les strips parus sur deux ans.  Et si au premier abord, on est un peu dubitatif, la lecture de ces strips finit par nous convaincre de leur efficacité.

 

Petit poilu – Tome 19 : Le prince des oiseaux – note : 8/10

La série Petit Poilu existe depuis 2007, soit depuis 9 années et peut se vanter de présenter 19 albums. Si elle s’adresse à un très jeune public, on peut se demander comment elle peut faire pour fidéliser ses fans. Car le jeune public grandit et au bout de 9 ans, les goûts et les aspirations peuvent changer. Il y a pourtant un fait indéniable : la série plait, à tout le monde, à tout âge. Car elle interpelle, elle pose question et amène à débattre. C’est l’objectif de cette série, amener les jeunes enfants à comprendre certaines notions avec une pointe d’émotion et d’humour, ingrédients que les auteurs Céline Fraipont et Pierre Bailly aiment à distiller.


© Dupuis édition 2016.

Petit Poilu se lève de bonne humeur ce matin. Sur le chemin de l’école, il croise un groupe d’oiseaux de toutes les couleurs en train de picorer. Les volatiles l’attrapent et le relâchent au-dessus d’une cage surveillée par un corbeau désagréable. A l’intérieure de la cage, le prince des oiseaux déprime. Petit Poilu s’évertue à lui remonter le moral, mais le corbeau ne l’entend pas de cette oreille.

Cette histoire est un peu à l’ordre du jour et montre qu’il ne faut pas suivre les mauvaises influences au risque de perdre toute sa liberté.


Les couvertures des 3 albums - © Dupuis édition 2016.