Le Lombard : Irons T3, IR$ T0, Sisco T11, Alpha T15, Babylone T1

/ Critique - écrit par plienard, le 12/10/2020

Les albums de la Troisième Vague !

Sisco - Tome 11 : Belgian rhapsody - note : 7/10

Cela faisait trois ans que Vincent Sisco-Castiglioni n'avait pas reparu. Le temps pour son dessinateur, Thomas Legrain, de s'essayer (avec talent) à d'autres univers et ambiances comme la bande-dessinée historique avec The Regiment (toujours au Lombard).


© Le Lombard 2020.

 

Et revoilà l'agent secret corse a devoir convoyer des documents secrets jusqu'à Bruxelles. Des documents que les Russes convoitent. Une mission périlleuse mais pas forcément difficile pour un agent comme Disco s'il suit scrupuleusement les procédures. Sauf qu'il apprend dans le même temps que Manon - qu'il croyait retenue au Soudan par des djihadistes - est actuellement dans la capitale belge. Voilà Disco fasse à un sérieux dilemme : Sauver celle qu'il aime où accomplir sa mission.

Quel plaisir de retrouver Sisco, d'autant plus que ce onzième album est l'avant-dernier de la série qui s'arrêtera définitivement au prochain tome. Il reste donc peu de loisir pour profiter du dessins de Thomas Legrain qui a visiblement pris un grand plaisir à retrouver son héros. Si les louange sur son talent à dessiner des univers urbains n'est plus à faire, cette incursion dans d'autre univers semble l'avoir reboosté.

On passera outre le scénario et les évènements parfois prévisibles - comme le fait d'aller manger un couscous seul avec une valise de papiers convoités et dont on sait déjà comment une telle situation doit finir - mais qu'on accepte au final. Car malgré tout Benec, le scénariste ne s'économise pas deux intrigues en parallèle, histoire de mettre notre bien dans l'embarras, et nous dans un plaisir renouvelé.

 

Babylone - Tome 1 : La Traque - note : 6/10

Babylone est le nom d'une organisation qui facilite les extractions de personnes en difficulté. Le gouvernement français fait appel à elle pour récupérer un ancien président africain du Kasongo, Dieudonné Kalimba, renversé par un chef militaire qui a juré de le faire juger. Mais Kalimba connaît trop de choses pour que le gouvernement français ne fassent rien pour lui.


© Le Lombard 2020.

 

Max Forlane est une sorte de mercenaire. On fait appel à ses services pour libérer une jeune fille mariée de force, mais cette fois, la mission va se compliquer. Il a, par le passé, travailler pour Babylone, qui va profiter de la présence de son ancien employé pour l'obliger à extraire Kalimba.

Un bon Thriller comme on en trouve souvent dans la collection Troisième vague des éditions du Lombard. Un scénario signé par Laurent Galandon et le regretté Frank Giroud. On est moins emballé par le dessin de Nicloux. Malgré un trait propre, et un sens certain du détail, les personnages semblent collés dans certaines cases (page 4, cases 4). Mais très vite, on se laisse prendre par ce nouveau personnage, Max Forlane, qui cache un traumatisme et a des valeurs morales qui s'opposent à celles des personnages qui l'emploient ou qu'il doit sauver. Puis le dessin prend de l'assurance. Les scènes dans la jungle sont assez plaisantes et rattrapent un début mitigé.

On croît à cette histoire et on attend la suite.

 

I.R.$ - Tome 0 : Les dossiers Max - note : 7/10

Alors que le tome 21 d'I.R.$ est paru aux éditions du Lombard depuis le mois de juin 2020 et fait entrer Larry Max dans le monde de la politique (il a en effet quitté l'I.R.$), nous revenons sur le tome 0 de la série. Qu'est-ce qui se cache derrière ce numéro qui laisse à penser qu'on a droit à un préquel ?


© Le Lombard 2020.

 

Ce serait donc Larry B Max en culotte courte ou à l'école du fisc ? non, rien de tout cela. L'album, paru à l'occasion des 20 ans de la série, permette revenir sur les 20 albums pour leur auteur, Stephen Desberg. Une manière d'expliquer comment les sujets des diptyques se sont présentés au scénariste et l'évolution du personnage au fil du temps. Le tout est bien sûr illustré par Bernard Vrancken.

Une façon de plonger dans le processus de création de Stephen Desberg mais aussi de mieux appréhender la psychologie du personnage au bout de 20 ans.

On aurait aussi aimé avoir plus d'informations sur les thèmes de chaque diptyque. Le scénariste reste plutôt généraliste sur chaque cycle - il explique grosso modo que c'est l'ambiance générale du monde qui a conduit sa plume - et évasif sur le réel elemequi lui a dicté chaque thème. À croire que c'est Larry Max qui lui a imposé les sujets.

Un album qui permet de s'imprégner un peu plus cet univers et que les fans de la série ou de l'auteur auront plaisir à s'approprier.

 

Irons - Tome 3 : Les disparus d'Ujung Batu - note : 7/10

Jack Irons est un personnage à part dans le panthéon des héros de la bande dessinée. C'est sans doute le seul ingénieur spécialiste en superstructure de beton et d'acier dans ce media. Remarquez, avec un nom pareil, pouvait-il en être autrement ? (Irons veut dire fer en anglais). Son autre caractéristique, qui n'est pas des moindres et qui dénote avec les traditionnels héros : c'est sa misanthropie et son manque d'empathie. La faute à un traumatisme de l'enfance causé par la disparition de sa famille dans un accident et qui est à l'origine (aussi) de son métier.


© Le Lombard 2020.

 

Après deux albums mettant en jeu ses compétences professionnelles, toujours au sein d'une intrigue policière, ce troisième tome revient dans un schéma plus classique : le héros a des problèmes. Il fait tout pour s'en sortir avec cette particularité qui fait de lui une sorte de Mc Gyver (chauve !). En effet, alors qu'il enquêtait sur les difficultés d'un chantier à construire un pont, le voilà enlevé par des trafiquants de drogues avec deux autres occidentaux (Mary et Porter). Mais pourquoi ont-ils été enlevés ?

Un peu de suspens, une jolie fille à sauver un traître insupportable, un méchant sûr de lui et un héros débrouillard, les ingrédients classiques d'une bonne histoire de Tristan Roulot sont bien présentes, dessinée par un Luc Brahy bien inspiré, dans la collection Troisième vague du Lombard.

 

Alpha - Tome 15 : Roadies - note : 8/10

C'est une nouvelle saison (la numéro 3) qui démarre pour l'agent de la CIA, Dwight Delano dit Alpha. Après les évènements de la saison précédente, rien ne laisser présager qu'on retrouverait Alpha pour de nouvelles missions. Et en avait-on vraiment envie ? Après quatorze albums et cinq tomes pour le spin-off, que pouvait-on attendre d'un nouveau cycle ?

Il semble qu'Emmanuel Jersey (le scénariste) ne se soit pas trop posé la question et qu'il a encore des aventures à faire vivre à son personnage. Et force est de constater qu'on ne s'ennuie pas une minute. Ce qui n'est pas le cas de Tyler qui va se retrouver à livrer le courrier.


© Le Lombard 2020.

 

Mais tout d'abord, il va passer quelques temps par la case "prison de haute sécurité" pour atteinte à la sûreté de l'état, trahison et corruption. Mais il est dommage de garder un élément d'une telle valeur, et surtout en possession d'une clé USB dont il est le seul à connaître la cachette. Un élément qui ne manque pas d'attirer l'attention de la toute nouvelle agent, Irène Keller, chargée de "nettoyer les placards et les dossiers compromettants".

Dans cet épisode, Tyler est quelque peu malmené et va revenir à la base du métier (au sens propre comme au figuré) en se retrouvant dans un placard à Mayotte, une destination exotique qui le laisse sur sa faim. Au début, tout du moins, car il va vite y avoir de l'action.

Le cynisme du personnage fait mouche à chaque fois. Et même si le coup de la clé USB qui empêche de se débarrasser d'un élément gênant comme Alpha est un peu gros à avaler (le lecteur serait-il plus cynique que le personnage ? ), on se laisse volontiers emmener par le scénario.

 


Les couvertures des 5 albums - © Le Lombard 2020.