Le Lombard : IR$ T20, Cash Cowboys, Jack Wolfgang T3

/ Critique - écrit par plienard, le 31/07/2019

Trois albums bien mouvementés au Lombard.

I.R.$ - Tome 20 : Les démons boursiers - note : 8/10

Fin du diptyque démarré au tome 19 et qui nous révèle enfin de quel côté à définitivement basculé notre contrôleur fiscal préféré (si si c'est possible !).


© Le Lombard 2019.

 Stephen Desberg livre une seconde partie particulièrement sombre et cynique sur la finance et ceux qui croient contrôler le monde. Une guerre est ouverte entre les Etats-Unis contre la Chine et le reste du monde afin d'affirmer la suprématie américaine. Larry est-il pour ou contre ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir. Il va définitivement réglé le rapport ambigu avec son ex-belle-mère. Et s'il joue un double-jeu, Katy Absynth n'est pas en reste.

Le scénariste belgo-américain utilise l'actualité pour mettre en scène son héros dans une histoire réaliste qui fait froid dans le dos. Mais si la première partie est cynique, la fin donne un espoir aux simples citoyens que nous sommes en rappelant le pouvoir que nous avons. Les maîtres du monde sont les maîtres de ce qu'ils veulent bien croire.

 

Jack Wolfgang - Tome 3 : Un amour de panthère - note : 6,5/10

Suite et fin des aventures de l'espion de la CIA et critique gastronomique, Jack Wolfgang, qui passe un Noël en amoureux à Cracovie avec la belle panthère, Antoinette Lavaux. Mais s'il cache son activité d'espion, elle n'est pas en reste car elle est, elle-même, tueuse à gages. C'est d'ailleurs pour honorer un contrat qu'elle a invité Jack dans cette ville polonaise. Elle a pour mission d'éliminer le populaire industriel Tomasz Wabik. En prenant sa dulcinée sur le fait, leur relation prend fin aussitôt mais il ne peut se résoudre à la dénoncer et à l'oublier. Et leur chemin risque bien de se croiser encore lorsque Jack va partir enquêter sur la mort d'un chien écrasé en Egypte.

L'univers créé par Stephen Desberg et dessiné par Henri Reculé joue sur le paradoxe de ses animaux anthropomorphes, entre bestialité et humanité. Ils peuvent ainsi décliner un complot mondial à partir d'un fait, qui serait anecdotique dans notre univers : la mort d'un chien écrasé.


© Le Lombard 2019.

 Dans cette troisième enquête, Jack fait plutôt de la figuration et se laisse porter par les événements. Il va se retrouver face à des esclavagistes qui veulent avoir des animaux comme bêtes de compagnie, dans des cages ou encore pour la chasse. Et ce trafic est notamment tenu par des animaux ! Un peu comme si des hommes asservissaient d'autres hommes en esclavage !

Si on y voit bien la critique de l'esclavagisme, on peut aussi y voir une critique sur le traitement animal dans notre société. Dans le contexte développé ici, il est évidemment choquant de traiter les animaux comme des bêtes. Mais si on ramène cela à notre société, en quoi cela est-ce différent  ? Sinon on peut aussi voir une bonne BD policière dans un univers original, c'est selon.

Henri Reculé signe son troisième tome de la série. Un dessin qui ne manque pas d'une certaine humanité et qui est aussi capable d'une certaine sensibilité.

On regrettera que la série s'arrête déjà au bout de trois tomes tant l'univers développé et les personnages ont encore à apporter.

 

Cash cowboys - note : 8/10

Sam Hicks est devenu un mercenaire. Après plusieurs années au sein du SAS - les services d'action britanniques - il a intégré Darkwater, une société privée qui regroupe tous les meilleurs éléments des forces spéciales américaines, israélites, britanniques … qui semblent prendre trop d'importance.


© Le Lombard 2019.

 Amazing Ameziane nous offre une bonne BD d'action et nous amène à réfléchir sur ces milices privées susceptibles de renverser un gouvernement pour un coup d'état.

Un récit parfois dur, au déroulé très cinématographique, découpé en chapitre, avec des retours en arrière qui rythment le récit et dévoilent peu à peu les différentes intrigues. C'est plein d'énergie. C'est noir et violent. Les trahisons sont présentes, mais ça ne manque pas d'amitiés et de fraternités (des corps d'élite), même si leur compte en banque reste leur principale motivation. Ce sont des Cash cowboys !

Sorte de Tarantino de la bande dessinée, Amazing Améziane - l'auteur de Muhammad Ali - a écrit un scénario captivant et original avec des personnages parfois à la limite de la folie, motivés aussi des idéologies personnelles qui résonnent parfois avec notre actualité.

Avec un dessin pas toujours bien proportionné au niveau des corps et des perspectives, et des cadrages académiques, Amazing Améziane réussit à rendre son récit énergique et fort à la manière d'un Usual suspect.

 


Les couvertures des 3 albums - © Le Lombard 2019.