Le Lombard : I.R.$ T18, Jack Wolfgang T1, Lady of Shalott

/ Critique - écrit par plienard, le 30/06/2017

Cette année encore, nous aurons notre IR$ pour les vacances, mais aussi une sorte de Blacksad version Desberg, et un nouveau Ceppi.

Jack Wolfgang - Tome 1 : L'entrée du loup - note : 7/10

Nouvelle collaboration entre Stephen Desberg, le plus américain des auteurs belges de la bande dessinée, et Henri Reculé, pour une série mettant en scène des animaux à la morphologie humaine du type Blacksad. Le parallèle ne s'arrête pas là puisqu'il sera question aussi d'enquêtes plus ou moins policières. La différence portant notamment sur le personnage principal, un loup espion au lieu d'un chat détective privé.


© Le Lombard 2017.

 
Un duo d'auteur qui se connait bien puisqu'ils ont dèjà collaboré ensemble à de nombreuses reprises et ont en commun pas moins de neuf séries telles que Cassio (9 tomes au Lombard), Le cercle des sentinelles (chez Casterman), Le crépuscule des anges (chez Casterman), Le dernier livre de la jungle (4 tomes au Lombard), Empire USA (chez Dargaud), I.R.$ all watcher (au Lombard), Les Immortels (5 tomes chez Glénat), Les mille et autres nuits (au Lombard).
Les animaux font maintenant partie intégrante de la société et Herbivores comme Carnivores, après quelques difficultés de cohabitation, mènent une existence harmonieuse depuis l'invention du super méga tofu qui permet de palier aux envies viscérales de leur condition. Jack Wolfgang est un loup, mais il est aussi un célèbre critique gastronomique le jour, et un agent de la CIA, la nuit. Mais suite au fiasco de plusieurs enquêtes menées par des animaux de la CIA, ceux-ci sont écartés du terrain. Mais Jack veut retrouver les assassins de son ami formateur, le puma Rocky Dakota. Une enquête qui pourrait remettre en question le fragile équilibre entre les espèces.
C'est un premier album intéressant qui met en place une ambiance et un univers, en faisant notamment l'historique de la situation afin de valider la présence des animaux anthropomorphes. Il y règne un certain humour dans le récit de Sylvain Desberg ainsi que quelques thèmes qui lui sont habituels comme une société cynique et un racisme ambiant. En voulant justifier la présence des animaux, le scénariste exploite aussi les difficultés que cela pose.

 

 
Lady of Shalott - note : 7/10

Ceppi revient au Lombard avec une idée aussi originale (pour les novices de l'auteur) qu'excitante (pour les fans). Mélange de deux de ses séries (Stéphane Clément et CH Confidentiel), on retrouve ainsi plusieurs de ses personnages dans Lady of Shalott, sorte de pierre finale à un bel édifice.


© Le Lombard 2017.

 
On retrouve donc Stéphane Clément à Genève, pour l'inauguration d'une exposition de tableaux vivants. Il assiste, bien impuissant, à l'aggression de l'oncle de Momo qui décéde suite à ses blessures. Un meurtre qui serait lié à une autre série d'assassinats assez sordides reproduisants des tableaux de grands maîtres.
En mélangeant ses deux séries, Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur et CH Confidentiel, Daniel Ceppi fait un coup de maître et propose un one-shot au récit prenant. Avec son trait précis et méticuleux, on suit une enquête un peu complexe, dans le monde de l'art (au point que l'album porte même le titre d'un tableau de John William Waterhouse tiré lui même d'un poème d'Alfred Tennyson). Un album d'une grande qualité comme sait le faire le suisse Daniel Ceppi.

 

 

I.R.$ - Tome 18 : Kathy's hell - note : 7/10

Alors que Larry a changé de camp, un mystérieux Robin des bois se faisant appeler l'altermondialiste, assène sa justice sociale à coup de bombes et d'assassinats. Larry Max travaille maintenant pour Kyle Financial Partner, une importante société d'investissement en optimisation fiscale et est confronté à ce justicier. Dans le même temps, les fantômes du passé ressurgissent avec une certaine Gloria, censée être morte. Enfin ses anciens collègues de l'IRS ne lui pardonnent toujours pas son changement de camp et comptent lui faire payer.


© Le Lombard 2017.

 
Si on pouvait s'étonner qu'une série comme I.R.$ ne se soit pas encore attaquée à la crise des subprimes, c'est maintenant en partie et très légèrement fait avec ce diptyque (tomes 17 & 18). Cela n'est pas très approfondi, mais la présence du robin des bois de la finance, qui s'annonce peut être comme un personnage récurrent, devrait le permettre par la suite.
Ce dix-huitième tome vient clore le cycle amorcé par le tome précédent et vient éclairer d'un jour nouveau le passé de Larry. Si on pensait que cette partie avait été traitée auparavant (tome 11 & 12), Stephen Desberg y revient pourr tout revoir. C'est un choc pour Larry mais aussi pour le lecteur qui doit s'attendre à quelques surprises de taille.
En mélangeant intrigue personnelle et financière, le scénariste redonne de l'allant à sa série, même si le personnel prend le pas un peu trop sur le professionnel.


Les couvertures des 3 albums - © Le Lombard 2017.