Le Lombard en Janvier

/ Critique - écrit par plienard, le 21/02/2014

Tags : tome lombard janvier prix dessinee dessin editeur

Quatre albums du Lombard sont passés dans le trombinoscope de notre réflexion. À lire.

De l'humour, de la sensibilité, de la gravité et du polar politique ! Le lombard attaque sur tous les fronts pour le bonheur de chacun. On n'est pas loin du sans faute !


ça se corse !

SISCO, tome 7 – note : 8.5/10

Ça se corse pour notre agent du gouvernement français. Sa vendetta du tome précédent n’a pas vraiment plu, ni au président français, ni aux américains. Il se retrouve donc dans une prison américaine et il ne doit sa libération qu’au fait qu’on ne veut pas qu’il travaille pour les services secrets américains. Une mise à pied l’attend donc à sa descente d’avion. Mais les circonstances vont le remettre sur le devant de la scène. Et il ne va pas pouvoir beaucoup s’appesantir sur le décès de sa sœur.

On attendait avec impatience la suite du tome 6 de la série de Thomas Legrain et Benec. Et on n’est pas déçu. On se souvient encore des deux premiers tomes après lesquels le lecteur pouvait s’interroger sur la réelle sympathie que pourrait exprimer ce personnage froid  et exécutant de la raison d’état. Les auteurs nous ont totalement retournés et ne nous ont encore jamais déçu. On suit dès lors avec anxiété les ennuis toujours plus importants de Sisco. Cela va-t-il s’arrêter un jour ? On espère que non. N’en déplaise à Sisco !

 

Station 16 – note : 7/10


DR.

Herman et Yves H sont deux hommes inséparables. Trois albums dans la prestigieuse collection Signé du Lombard avant ce quatrième opus le prouvent et ils ont également signés plus d’une dizaine d’autres albums ensemble chez d’autres éditeurs. Les liens familiaux – le premier étant le père du second – n’y sont sans doute pas étrangers.

Si vous êtes des inconditionnels du duo, vous pouvez vous jeter la tête baissée pour ce nouvel one-shot où le fantastique se mêle au thriller. En plein archipel russe de l’océan arctique, en nouvelle Zemble, une patrouille militaire reçoit un appel de détresse d’une station abandonnée, la station 16.

En partant secourir les appelants, les cinq personnages vont tomber en pleine rupture de l’espace-temps, et passer du passé au présent s’en jamais s’en rendre compte. Le lecteur est quant à lui dans une meilleure position. Le duo d’auteur fait en sorte de rendre lisible les différentes situations sans jamais le perdre ce qui est bien venu car il ne serait pas bon finir en pleine salle d’opération sous le bistouri d’un professeur Mengele russe !

Herman signe quelques belles planches allant de l’aurore boréale à l’explosion nucléaire. Du meilleur au pire, c’est ici tout le genre humain qui est dévoilé.

(Les nouvelles aventures de) Cubitus, tome 9 – note : 7.5/10


ça fleure bon le piège !

Avant de commencer la lecture des premières pages des nouvelles aventures de Cubitus, j’étais dubitatif. Ce chien qui n’en est plus vraiment un (c’est un des thèmes des gags récurrents de cet album), peut-il encore nous faire rire ? Trente-neuf albums de Dupa, ce neuvième de Rodrigue et un hors-série sur le cinéma, est-ce que ce cabot n’en a pas trop fait ?

Malgré un satisfecit général sur tous les albums, j’étais plutôt pessimiste sur le plaisir que ce neuvième livre pouvait me procurer. Et pourtant, il faut bien l’avouer, l’alchimie marche encore et toujours. J’ai refermé cet album de 46 pages avec le sourire aux lèvres et la sensation d’avoir passé un bon moment de lecture.

Erroc et Rodrigue sont parvenus à ancrer la série dans son époque (la technologie actuelle y est bien présente par petite touche avec le Niphone 12 ou avec l’os électrique – sorte de dog-toy – dernier cri), à introduire de nouveaux personnages comme Helmut le nain antipathique qui veut une copine (la pauvre !) ou l’escargot véritable entrepreneur. Les questions de Marion, une petite fille de 10 ans, reviennent aussi pour notre plus grand bonheur. Humour et simplicité sont toujours bien présents.

 

Lulu et Fred, tome 2 – note : 7/10


DR.

Lulu est une adolescente en fauteuil roulant. Loin de s’appesantir sur son sort, la jeune fille fait preuve d’une gaieté tout à faite étonnante. Prête à rire de son handicap – « Tu m’as déjà vu prendre mes jambes à mon cou ? » – elle est aussi très intelligente. Pour preuve, son ami Fred n’a rien d’un animal de compagnie ou d’un camarade de classe conventionnel. Ce n’est rien d’autre que son fauteuil roulant qu’elle a trafiqué. Il a maintenant des bras rétractables, peut voler, et est un vrai compagnon avec lequel elle peut converser et mener des enquêtes.

C’est le tome 2 de leurs aventures, signées Jean-Jacques Thibaud et Nicolas Robin (scénario) et Cécile (dessin). Cette dernière ne nous est pas inconnue. Nous avons eu la joie de vous parlez de ses albums, Cédille – trois tomes au Lombard – dont on retrouve les traits du personnage principale (Cédille) dans ceux de Lulu. Une sorte de cousine éloignée ! Pour autant, si les deux héroïnes ont quelques points en commun : la joie de vivre, une certaine insouciance – le trait de Cécile a un peu évolué. Le lectorat visé n’est sans doute pas le même, plus âgé pour cette série. Plus mature, le dessin de Cécile est en adéquation avec son histoire.

Lulu, accompagné de son « fidèle fauteuil », Fred, vont chercher à élucider le mystère du comportement des habitants de Chatigneux. En effet, ceux-ci se prennent pour des singes, font des pyramides humaines devant les écoles ou sont victimes de crise d’urticaire aiguë. Les gens semblent comme hypnotisés, ce qui fait du magicien, le maître Tsé-Tsé, le parfait coupable.

Fraiche et pleine d’humour, cet album (et cette série) ravira le jeune public et les parents. Avec des valeurs comme la joie de vivre, ne présentant pas le handicap comme un poids ou une calamité, cette série a tout pour plaire.