Delcourt : Jour J T34, Marshal Bass T3, M.O.R.I.A.R.T.Y T1

/ Critique - écrit par plienard, le 26/10/2018

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De l'aventure chez Delcourt.

Jour J - Tome 34 : Le dieu vert - note : 8/10

Si la série Jour J a vocation à déformer la réalité historique en fonction des possibilités que l'Histoire peut laisser, elle se laisse parfois aller à se prolonger sur plusieurs albums. C'est ainsi que les tomes 3 & 4, sont des suites, ou encore 29, 30 & 31. Cela n'enlève en rien le formidable intérêt de cette série aux 34 albums (en cours depuis avril 2010) et qui en annonce déjà deux autres.


© Delcourt 2018.

 

Ce 34ème tome est donc la suite du tome 26, La Ballade des pendus, à ceci près qu'on retrouve bien les personnages de Jeanne et de l'amazone Innana, dans un XVème siècle dévasté par la peste qui a particulièrement modifié la vision qu'on connait dans nos livres d'histoire, mais dont il n'est pas besoin d'avoir lu pour comprendre le contexte et la situation.

Les auteurs Duval et Pécau ont bien fait le "job" et c'est avec facilité qu'on rentre dans cette histoire où Jeanne va aider son oncle à mettre en place (de manière assez rude) des liens commerciaux avec le calife de Cadoue. Mais d'autres personnages entendent bien tirer profit de la situation.

Il ne vous aura pas échappé que les héroïnes sont de plus en plus présentes dans le neuvième art. Fini les potiches ou les jolies filles propres sur elles, et place à celles qui boivent, tuent et profitent de la vie comme les hommes. Et pour tout dire, ce n'est pas pour nous déplaire.

 

Marshal Bass - Tome 3 : Son nom est personne - note : 7,5/10

Si vous aimez les histoires sombres de cow-boy, la série Marshal Bass de Darko Macan et Igor Kordey devrait trouver grâce à vos yeux. On est loin des héros positifs et gentils - comme peut l'être un Jerry Spring -. Et même Blueberry pourrait paraître bien innocent face au marshal Bass et les sbires qu'il affronte.


© Delcourt 2018.

 

Dans ce troisième tome, le marshal-adjoint est à la poursuite de l'homme qui a enlevé sa fille. Un peau-rouge qui lui a fait les yeux doux et qui a réussi à l'embobiner, sans père et sans nom et qui a tendance à tirer facilement quand quelqu'un lui déplait. Mais le chasseur Bass est lui-même la proie d'un certain Defoe dont il a tué le frère (voir T1). Inutile de dire que quand tout ce petit monde va se rencontrer, il va y avoir de la casse !

Un tome profondément pessimiste dans lequel un choix cornélien va se présenter à notre anti-héros et dont je ne peux dévoiler la teneur sans "spoiler" la fin.

 

M.O.R.I.A.R.T.Y - Tome 1 : Empire mécanique - note : 7/10

C'est avec une certaine excitation qu'on a accueilli le Moriarty de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau (le duo de Jour J). Pensez donc, ils nous annoncent un casting de rêve : Sherlock Holmes bien sûr, son fidèle Watson, Moriarty (évidemment, sinon pourquoi appeler la série comme cela, je vous le demande ?), mais aussi le docteur Jekyll (et son double Hyde) et quelques guests stars comme Churchill et la veuve de Nobel (celui du prix !). Et tout ce petit monde évolue dans un univers steampunk que Stevan Subic, le dessinateur serbe (L'Homme de l'année Tome n°10), met en scène avec une noirceur assez confondante. Et si la couverture assez magnifique de Nicolas Siner est un peu en décalage avec le style de l'album, le lecteur plonge assez facilement dans l'atmosphère oppressante des maisons d'opium et du complot (pour l'instant encore nébuleux) orchestré par un Moriarty normalement mort depuis plusieurs années dans les chutes de Reichenbach.


© Delcourt 2018.

 

Pour ceux qui connaissent et qui ont apprécié les deux épisodes cinématographiques de Sherlock Holmes par Guy Ritchie, on retrouve ce même univers steampunk mais sans l'humour et encore plus de noirceur.

Un dessin qui pourrait être repoussant pour certains lecteurs et qui pourrait faire passer celui d'Igor Kordey (Histoire secrète, Marshal Bass) pour lumineux, mais dont il convient d'en apprécier toute la force évocatrice et même si parfois la trop grande présence des textes nous en prive.

 


Les couvertures des 3 albums - © Delcourt 2018.