Delcourt : Jour J spécial Mai 68, Le Vendangeur de Paname, Wonderball T5

/ Critique - écrit par plienard, le 04/05/2018

Tags : jour femme femmes dead histoire monde annees

Trois albums qui valorisent un certain passé. Entre nostalgie et exercice de mémoire.

Jour J - Mai 68 - note : 8/10

Il n'aura échappé à personne que depuis un certain temps, un fameux anniversaire revient souvent sur le devant de l'actualité. Mai 68 ! Cela fait maintenant 50 ans que cette mini-révolution a eu lieu. Le climat social actuel (avec les grèves perlées de la SNCF, notamment) ajoutant un peu plus de piment à la nostalgie de cette époque, la sortie de cette édition spéciale de Jour J arrive au bon moment.


© Delcourt 2018.

 Est-il encore besoin de rappeler que Jour J est une série de récits uchroniques et les tomes 6 et 8 sont spécifiquement centrés sur Mai 68. Deux uchronies pour des histoires très différentes.

Et si dans la première, Mai 68 a réussi et l'utopie a pris le pouvoir, dans le second, c'est une vraie guerre civile qui a éclaté. Ça c'est pour le contexte, car il y a aussi la petite histoire dans la grande. Une classique histoire de vengeance dans le tome 6 où les hommes politiques qu'on connaît (Mitterrand, Chirac, Cohn-Bendit) , et une non moins classique histoire de recherche de tableau, genre monument's man dans un paris dévasté version Mad Max.

Cette intégrale anniversaire vaut son plaisir de lecture avec des styles graphiques eux-aussi différents avec beaucoup de couleurs dans le premier et plus de noirceurs dans le second. Un point commun cependant, l'art y tient une place non négligeable.

 

Le vendangeur de Paname - note : 8,5/10

Quand un tout jeune policier, entré à la police car il est le fils du ministre, et le plus gros pochetron du quai des orfèvres, font équipe, les malfrats n'ont plus à se cacher. Ce serait pourtant ne pas prendre en compte la chance du débutant et que même les ivrognes ont un bon dieu.


© Delcourt 2018.

 Pierre Caillaux est le fils du ministre Joseph Caillaux et il vient d'être engagé dans la Police. Sauf que c'est sans doute la pire des recrues et que le 36 est pour l'instant sur les dents : un tueur en série se moque effrontément de la maison poulaga et toutes les unités sont sur le qui-vive pour le retrouver. Toutes ? Non, il reste l'inspecteur l'Ecluse qui enquête sur le meurtre d'un caviste de la cour Saint-émilion.

Cet album est un petit plaisir. Les dialogues imagés hauts en couleur, type "titi parisien", et bien barrés qui flirtent sans cesse avec le double sens donnent à cette histoire tout son pouvoir comique. Le dessin de David François respire l'atmosphère début XXième siècle et les personnages sont parfaitement rendus. Le parvenu et l'alcoolique de la police forment une équipe étonnante et détonante. Il y a un côté rabelaisien dans le personnage de l'Ecluse avec un physique à la Gérard Depardieu. Un personnage haut en couleur comme on les aime.

 

Wonderball - Tome 5 : L'Apiculteur - note : 7/10

Suite et fin de l'enquête sur les tueurs en série de Spadicini, sorte d'inspecteur Harry made in BD.

L'inspecteur apprend qu'il fait partie du programme Alpha et donc des abeilles tueuses de l'Apiculteur. Va-t-il rejoindre la ruche ou s'envoler de ses propres ailes ?


© Delcourt 2018.

 Les dernières révélations sont faites dans cette série signée par le duo Fred Duval et Jean-Pierre Pécau. Une série qui est un véritable hommage aux histoires de flics borderline comme L'inspecteur Harry ou L'arme fatale. Les explications tiennent la route même si on soupire, d'agacement ou d'amusement(c'est selon l'état d'esprit), lorsqu'on nous parle encore de la mort de Kennedy. À croire que c'est un véritable passage obligé quand on parle de l'Amérique des années 60.

Colin Wilson participe à la bonne impression qu'on a de cette série avec un dessin qui fleure bon le cinéma américain des années 70, à la fois violent, précis et fouillé.

 


Les couvertures des 3 albums - © Delcourt 2018.