Dargaud : XIII T23, Black Op T8, Le Scorpion T11, Complainte des landes perdues T4 cycle 2

/ Critique - écrit par plienard, le 21/12/2014

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4 bons albums aux éditions Dargaud dans tous les genres.

XIII, tome 23 – note 7/10

Jason Mac Lane ne voit pas ses ennuis s’améliorer avec ce tome 23 (tome 4 du second cycle). Descendant d’un des trois groupes qui ont colonisés l’Amérique, il détient, à ce titre, le secret de la vraie origine des la création des États-Unis. Enfin, le secret est maintenant plongé dans les limbes de son cerveau depuis son amnésie. Mais un événement, dès le début de cet album, va débloquer une partie de ceux-ci. Et revoilà repartie sa quête de vérité, surtout que l’avenir des États-Unis est encore lié à sa mémoire.


© Dargaud édition 2014.

Le dessinateur d’Alpha, Iouri Jigounov, a repris la suite de Vance avec une facilité déconcertante. Comme si tout cela lui était naturel.

Ce quatrième tome contient une somme d’informations assez importante. Entre les rappels historiques, les souvenirs d’enfance de Jason et les rappels incessants à l’univers XIII – autant la série mère que les spin-off – Yves Sente regroupe les pièces de son puzzle scénaristique.

On attendra cependant moins longtemps que lors du premier cycle, pour connaître la fin de cette aventure car le prochain album clôturera ce second cycle.

 

Black Op, tome 8 – note 7.5/10

Le tome 8 de Black Op termine la saison de la série. Déjà, vous allez me dire. Et je ne vous donnerez pas tort. Alors que la première saison avait eu droit à 6 albums, ici le lecteur se contentera d’un diptyque se déroulant juste avant le choc pétrolier de 1973. Deux agents de la CIA, Janine Hallbeck et Sol Kathren, sont envoyés à Téhéran pour une simple mission de renseignements. Ils vont rapidement découvrir un vaste complot qui vise à faire grimper le prix du pétrole. Mais leur hiérarchie ne va pas tenir compte de leur message, intentionnellement ou pas ?


©Dargaud édition 2014.

En mettant en scène deux personnages que tout oppose – Sol est vieux jeu et désabusé, Janine est libérée et cynique – Stephen Desberg pimente l’intrigue du complot financier. On s’attache alors plus à leur avenir – savoir comment ils vont s’en sortir, si les événements vont les rapprocher – qu’au choc pétrolier dont on sait qu’il va avoir lieu (c’est écrit dans les livres d’histoire). Le petit plus est que Stephen Desberg a introduit une composante que les livres d’histoire n’ont pas (encore ?) révélé : celle d’un complot financier. Avec tout cela, il propose une BD pêchue (le déroulement sur 2 tomes n’y est pas étranger) et mise en image par Hughes Labiano d’une main de maître. Un bon polar pour les fêtes.

 

Le Scorpion, tome 11 – note 7/10

Le Scorpion a enfin trouvé son père. Mais les retrouvailles seront de courte durée. Premièrement, parce qu’être le fils d’un violeur n’est pas forcément ce qu’il espérait. Deuxièmement parce que son père est Orazio Trebaldi, le patriarche d’une des neuf familles qu’il a longtemps combattu. Troisièmement, Orazio a été retrouvé mort, brûlé vif dans sa cheminée avec un petit mot à l’intention de la famille : « vous étiez cinq ».


© Dargaud édition 2014.

Un tueur s’en prend à la famille Trebaldi, dont le Scorpion fait maintenant partie bien malgré lui. Mais ils ne sont que quatre à priori ! À moins que notre héros ne soit pas au bout de ses surprises.

Ce onzième album est le début d’un nouveau cycle, toujours aux éditions Dargaud. Après la recherche de ses origines, voilà que le Scorpion va devoir se défendre à cause du nom qu’il porte, bien qu’il renie ses origines. Il en délaisse d’ailleurs ses amis les plus proches (le Hussard, Majaï) pour se jeter dans les bras de la fille d’une famille ennemie, Ansea Latal.

L’aventure repart de plus belle avec Stephen Desberg et Enrico Marini, toujours aux commandes, avec pas mal de révélations qui relancent une nouvelle intrigue de façon inattendue. Cet album sert de mise en place avec le retour de personnages comme Marie-Ange, l’introduction de nouveau comme le meurtrier de la famille Trebaldi et la disparition d’autres personnages emblématiques des cycles précédents.

Complainte des landes perdues cycle 2, tome 4 – note 7/10

Il est des albums qui portent une spécificité au delà de l’intrigue de l’aventure qu’il raconte. Le tome 4 de la complainte des landes perdues est de ceux-là. Et cette spécificité est celle de l’émotion car elle est fortement liée  à la disparition tragique de son dessinateur, Philippe Delaby, le 28 janvier 2014, laissant sa famille et ses amis dans une profonde tristesse et un album inachevé de 33 pages.


© Dargaud édition 2014.

Après une nécessaire période de deuil, le scénariste Jean Dufaux et le dessinateur Jérémy – ancien assistant de P Delaby - ont décidé de terminer cet album et ce cycle, comme un ultime hommage.

C’est à la lecture de cet album que la spécificité éclate. Car comment ne pas voir ou faire le parallèle entre les personnages de Sill Valt – auquel le défunt dessinateur a prêté ses traits – et son apprenti chevalier Seamus d’un côté et Philippe Delaby et Jérémy de l’autre. On mesure dès lors toute la difficulté pour les auteurs à finir cet album. La réalité y rencontre la fiction et l’album n’en est que plus fort.

Jérémy est le digne héritier de P Delaby et bien malin est celui qui pourra voire une différente dans le dessin. Elle est indécelable. Quant à l’intrigue, outre le parallèle qu’on peut faire entre le destin de Sill Valt et son créateur, on découvre aussi qui est le Guinéa lord avec une fin assez bluffante.