Les sorties BD de février 2022 chroniquées par KRINEIN

Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 05/02/2022

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On démarre le mois le plus court de l'année avec une bonne et une mauvaise nouvelle et un coup de gueule.

Le monde de l'édition BD vient de terminer une année exceptionnelle et talonne la littérature générale, avec près d'un livre sur 4 vendu qui est une BD. Des chiffres exceptionnels porté par l'insolence des mangas (100% de progression !), alors que les autres segments BD n'ont pas à rougir (BD Jeunesse +34%, la BD de genre +20%, Comics à +18%). Si les têtes d'affiche comme Astérix ou Naruto tirent les chiffres vers le haut, ils ne sont cependant l'arbre qui cache la forêt : le marché progresse en volume (+59%) comme en revenus (+49%) sans ces deux locomotives, que dis-je TGV ! Ils restent à espérer que ces chiffres permettent à nos artistes du neuvième art de vivre dignement de leur travail, ce qui n'est pas encore le cas pour la majorité d'entre eux. Cependant, ne boudons pas notre plaisir de voir notre média préféré sur le devant de la scène et de montrer qu'elle est un vecteur économique loin d'être anodin, en plus d'être essentiel culturellement !

Si le mois de janvier s'est terminé sans le FIBD pour la deuxième année consécutive - il est repoussé pour le mois de mars 2022 pour une édition inédite au printemps à la veille de fêter ses 50 ans, mais nous aurons l'occasion d'y revenir à un autre moment - il a surtout vu l'annonce de la disparition d'un des grands noms de la bande dessinée, Jean-Claude Mézières. Le co-créateur de la série Valérian et Laureline est mort le dimanche 23 janvier à l'âge de 83 ans dans un anonymat quasi-complet, en ayant droit à , à peine, une minute dans le journal télé. Celui qui créa une série dont l'univers et le design influencera une des plus grandes licence cinématographique au monde, Star Wars, et qui fut adapté sur grand écran par Luc Besson à plusieurs reprises (Le cinquième élément, Valérian), n'a donc eu droit qu'à un petit encart. Il ne sera venu à l'idée d'aucun responsable d'une chaine de télé de rendre hommage à cet incroyable artiste, décidément célèbre dans un art considéré comme mineur. Si certains sont prompts à revendiquer la culture comme essentielle, ils oublient de préciser qu'elle reste bien hiérarchisée. Ce n'est pas grave, nous allons continuer à porter aux nues notre amour pour la bande dessinée, comme nous le faisons tous les jours.

Le mois de février marque toujours un pas dans les parutions, une sorte de calme avant le rush du printemps. Cette année encore cela se vérifie. Mais cela n'empêche pas Jack, le cow-boy d'Erroc et Rodrigue, de revenir une seconde fois pour une série de nouveaux gags chez Bamboo (Loser Jack). Une forte influence asiatique va parsemer les albums que nous vous chroniquerons chez Dargaud avec Shi et la suite du combat des femmes dans l'Angleterre victorienne. Salvador Dali est une star de la peinture. Il sera le personnage principal de la série uchronique par excellence : Jour J chez Delcourt. Le scénariste de La Quête de l'oiseau du temps, Serge Le Tendre s'attaque cette fois aux sorcières et à l'âme maléfique d'un nécromancien dans Le sarcophage des âmes (chez Drakoo). Dans Un ennemi du peuple (Dupuis), Javi Rey adapte la pièce d'un auteur norvégien du XIXème siècle sur la gestion d'un établissement thermal et d'un scandale sanitaire. Toute ressemblance avec un scandale actuel sera totalement fortuit. À moins qu'il ne soit criant de vérité ! Chez Grand Angle, le mythe de Frankenstein et de Dr Jekyll et Mister Hyde se retrouve dans La peau de l'autre (deuxième et dernière partie). François Boucq (Bouncer, Le Janitor) et Nicolas Juncker (Un jour sans Jésus) collabore pour un vaudeville politico-militaire au Lombard, Un général, des généraux. Les adaptations des romans de Pierre Lemaitre s'enchaîne chez Rue de Sèvres avec un thriller social Les cadres noirs. Enfin, chez Soleil, des dragons se cacheraient au milieu des Hommes et influenceraient le monde (Ouroboros) !