Rue de Sèvres : La Venin T4, MFK2 T1, Cadres noirs T1

Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 10/03/2022

Tags : albums venin astier laurent emily edition western

La Venin - Tome 4 : Ciel d'éther - note : 6,5/10

Emily est toujours en quête de vengeance et se trouve cette fois à New York. Mais alors que contrairement à ce qu'elle croyait, sa mère est toujours vivante et que des sentiments semblent naître entre elle et sa prochaine victime, cette quête a-t-elle encore des raisons d'être ? Rien n'est moins sûr. Et un autre problème va surgir avec les deux agents de l'agence Pinkerton qui sont toujours à ses trousses.

© Rue de Sèvres 2022.

Laurent Astier continue de jouer avec nos nerfs. Tuera, Tuera pas ? Dans ce tome, les certitudes d'Emily sont mises à mal et comme par enchantement, les méchants d'hier deviennent les victimes d'aujourd'hui et inversement.

On avance toujours un peu plus dans les révélations du passé de La Venin à l'aide flash-backs clairement identifiés mais qui ont parfois tendance à hacher le récit. Un album moins violent physiquement pour les protagonistes (et encore, ça dépend lesquels) mais qui devrait laisser des séquelles psychologiques à notre héroïne.

Cadres noirs - Episode 1/3 - note : 7/10

Les éditions Rue de Sèvres et Pierre Lemaitre, c'est une histoire qui marche. Après Au revoir là-haut, Couleurs de l'incendie et Brigade Verhoeven, les éditions Rue de Sèvres proposent une nouvelle adaptation d'un de ses romans, Cadres noirs. Et c'est Pascal Bertho au scénario, et Giuseppe lotti aux dessins qui s'y collent. Le premier est en terrain connu puisqu'il a signé les trois albums de Brigade Verhoeven. Le second a dessiné la série Narcos au Lombard et le récent Les Fiancées du Califat. Les tyle de l'italien employé ici n'est pas sans rappeler celui de l'espagnol José Homs avec une ambiance moins glaciale, encore que …

© Rue de Sèvres 2022.

Alain Delambre est un cadre à la recherche d'un poste depuis quatre ans. Alors qu'il commence à perdre pied, une opportunité inattendue s'offre à lui : un poste dans une grande boite internationale. Il va tout faire pour réussir les entretiens. Tout ? Vraiment ? Et est-il prêt à tout accepter ?

Un récit qui montre le grand cynisme de nos sociétés et du marché du travail, capable de tirer le meilleur mais aussi le pire de l'être humain. Et derrière cette présentation peu élogieuse se cache tout l'originalité du récit de Pierre Lemaitre, car on sent au fil des pages que la descente aux enfers du personnage principal cache un secret, et pas forcément celui d'avoir pris en otage les hommes et les femmes qui vont postuler pour le même poste. Enfin, une critique des médias est aussi en toile de fond, toujours prêts à présenter le coupable idéal, capable de créer le monstre parfait.

Mais tout cela ne tient que par le brio des auteurs qui adaptent ce roman, et dont il faudra attendre les deux autres tomes pour savoir toute la vérité.

MFK 2 - Tome 1 - note : 8/10

MFK, entendez Mutafukaz (et traduisez Motherfucker ..), revient dans une suite toujours aussi sombre et paranoïaque avec cet esprit de second degré si caractéristique.

Le label 619 quitte Ankama plus orienté dans l'animation et les jeux vidéos pour intégrer la maison d'édition Rue de Sèvres. Pour cette suite, l'auteur Run reste au scénario et aux dessins de ce comics à l'univers bien barré.

Cette seconde saison vient à la suite des événements de Dark Meat city (pour ceux qui n'aurait pas lu la première saison, un animé sur Netflix est aussi disponible) que les autorités ont volontairement cachées. Mais la récente explosion d'un satellite chinois tend à prouver que les Machos ont bien une base sur la face cachée de la Lune. N'ayant toujours pas les moyens de les identifier dans la population, l'alerte reste de mise.

De son côté, Lino travaille maintenant dans un restaurant japonais. Mais un commando débarque et tire dans le tas après l'hoax du groupe Omega : des enfants seraient enlevés et séquestrés dans les caves des restaurants et leur sang servirait à l'élaboration de la sauce soja.

Après les origines de Lino dans la première saison, c'est aussi l'occasion de découvrir les origines de Vinz et de retrouver Willy devenu l'idole d'une secte naturaliste. L'album regroupe l'ensemble des maux américains : l'auto-défense, les sectes, le racisme.

Mélange de science-fiction, de manga et de comics, l'album est un petit bijou d'exagération