Soleil, ou comment apprendre les voyelles

/ Critique - écrit par plienard, le 22/09/2014

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En cette récente période de rentrée scolaire, j’invite les parents à revoir leurs aprioris sur le côté inutile de la bande dessinée. Et si on s’en servait comme outil éducatif ? On démarre par les voyelles avec Aventuriers de la mer, Elfes, Oracle et Odyxes.

A comme Aventuriers de la mer !

Les aventuriers de la mer, tome 2 – note 6.5/10

Robin Hobb est une auteure américaine très connue pour les fans de fantasy avec ses deux best-sellers Assassin royal et Les aventuriers de la mer, romans qui se déclinent en trilogie, dans un même univers médiéval mais dans des lieux différents.


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Dans les aventuriers de la mer, il y est question de pirates et de bateaux vivants, les vivenefs dans une époque moyenâgeuse. Ainsi le capitaine Kennit a une ambition secrète, devenir le roi des îles pirates. Il additionne alors les coups d’éclats comme celui de libérer des esclaves pour que germe petit à petit son ambition de devenir roi dans l’esprit des gens libres.

Altea Vestrit vit comme une injustice de ne pas avoir hérité du bateau de son père, la Vivacia. N’ayant aucun recours légal possible, elle va s’enfuir pour prouver qu’elle est le seul capitaine possible pour ce bateau.

Le fils de sa sœur, Hiémain, a, quant à lui, été enrôlé de force sur la Vivacia par son père qui a subtilisé l’héritage d’Altea alors qu'il allait être ordonné prêtre et porter la parole de Sa. Mais bien que le bateau l’ait pris sous sa protection, il décide de s’échapper.

Les éditions Soleil ont un faible pour Robin Hobb. Au travers de sa collection Cherche futur, on retrouve les adaptations des deux romans de la californienne. Si le style graphique a un petit goût de vieux qui n’est pas sans rappeler les dessins de la série Corentin, c’est loin d’être une réelle critique car le style de Daniela di Matteo, alias Dimat, est plutôt agréable. Et vous avouerez qu’être comparée à Paul Cuvelier n’a rien de désobligeant ! En plus de cela, l’adaptation du récit faite par Audrey Alwett (Sinbad) respecte bien la psychologie des personnages. À l’exception du capitaine Kennit qui joue sur plusieurs tableaux, ils sont plutôt manichéens, mais évoluent vite. En cela, Hiémain est sans doute le plus intéressant.

Il est clair que débuter la série par ce deuxième tome est un peu une aberration. Mais l’intérêt de l’intrigue et la compréhension aisée de l'ensemble sont tout de même présents ce qui démontrent la qualité de cette adaptation. Et puis ça ne laisse qu’un album à rattraper.

 

E comme Elfes !

Elfes, tome 7 – note 7/10

La deuxième saison de la série Elfes a débuté au mois de juin dernier avec le premier album consacré aux elfes bleus. Et tout comme dans la première saison, l’album suivant met en scène les elfes verts, ou autrement dit les elfes sylvains.


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Pour rappel, dans le premier album qui leur était dédié (le tome 2, l’Honneur des elfes sylvains), les elfes et les hommes s’associent et se mettent en guerre contre les orcs pour sauver la cité d’Eysine. Ce fut une victoire, mais la suite est moins joyeuse et ceux qui tirent les ficelles (les rois des archipels) vont réagir. La résistance d’Eysine et des elfes sylvains va peu à peu disparaître. Mais qu’en est-il vraiment ?

 

Si cette deuxième saison était attendue avec enthousiasme, la bonne idée a été aussi de reconduire les mêmes équipes d’auteurs sur les mêmes familles d’elfes. Ici, on retrouve donc Nicolas Jarry au scénario et Gianlucca Maconi au dessin pour un résultat tout efficace.

O comme Odyxes ou Oracle !

Odyxes, tome 1 – note 6.5/10

Odyxes est un nouveau héros dans le catalogue Soleil. Jeune étudiant en médecine à notre époque, Oscar Rimbaud est propulsé au temps des pharaons par un étrange phénomène après une nuit chaude avec une patiente à qui il rendait une visite (de courtoisie hum hum). Le voilà devenu capitaine d’une flottille de bateau grec, en plein naufrage. Il s’appelle dorénavant Odyxes.


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Nouvel héros chez Soleil et nouvelle série de .. Christophe Arleston. Cela semble presque évident mais il est toujours utile de le dire. On s’éloigne cependant du monde de Troy pour une série qui joue avec les voyages temporels. Oscar/Odyxes se retrouve en Égypte antique de façon mystérieuse mais à priori pas de manière erronée. Il a été choisi. Est-il un élu ? On en sait peu au terme de ce premier album. Tout au plus on découvre un personnage dégourdi, assez intelligent et qui va mettre à profit ses connaissances du XXIème siècle pour se sortir d’un bien mauvais pas. De nombreuses questions se posent cependant encore à la fin de l’album et donnent aux lecteurs l’envie d’en connaître les réponses.

Le dessin de Steven Lejeune, qui a notamment à son actif la série Trop de bonheur (TDB) avec Jean-David Morvan, nous régale avec son dessin d’un très bon niveau et bien léché.

 

Oracle, tome 3 – note 7/10

C’est tout ou rien dans la série Oracle. Alors qu’on avait eu droit à une aventure de dark-fantasy dans l’épisode précédent, l’esclave, voici ce qu’on pourrait appeler sa contre-histoire. Dans le petit roi, les sentiments et les belles âmes sont l’essence même du récit. Mais rassurez-vous, l’histoire n’a rien de gnan-gnan. Nous sommes dans une série Soleil. On a donc son lot de combat (un peu), des dieux et des hommes qui s’opposent et s’aident et une jolie reine, Europe.


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Léandre est le fils d’Agis, le roi de la petite île de Serifos. Un petit territoire qui a besoin de la protection de la grande Athènes et de sa ligue. Une protection qui demande un prix, celle de servir les intérêts de la ligue, bon gré mal gré. Si Agis est un grand guerrier, Léandre, lui est un grand artiste. Il a le don de l’art, en particulier celui de la sculpture. Et alors qu’il deviendra maitre dans cet art, son père viendra à mourir. Il devra prendre sa place et laisser de côté la sculpture. En devenant le petit roi à la place de son père, il va apprendre l’amertume de ce poste, les concessions, mais aussi les traitrises. Il va y perdre son âme. Mais il va tenter de la retrouver.

Nicolas Jarry signe une belle histoire d’homme soumis à des choix politiques et personnels. Le dessinateur, Gwendal Lemercier, un pur breton, a signé quelques adaptations de contes celtiques dans les Contes de l’Ankou. Dernièrement, on l’aura vu à l’œuvre sur la série Durandal, la célèbre épée du chevalier Roland.