Glénat : Lacrima christi T2, Café zombo, Game over T15

/ Critique - écrit par plienard, le 20/12/2016

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C’est sans doute un des albums les plus attendus de l’année avec le retour de Régis Loisel. Mais les fans de l’univers du Triangle secret ou de Game over attendent avec au moins autant d’impatience leur nouvel album.

Lacrima Christi – Tome 2 : à l’aube de l’apocalypse – note : 7/10

L’univers de la série Le triangle secret s’élargit encore un peu plus avec lacrima christi, une série qui fait suite aux Gardiens du sang. On retrouve Jean Nomane, dit le rectificateur qui va faire équipe avec ses anciens adversaires, le Vatican et les gardiens du sang, pour trouver l’antidote au virus lacrima christi.


©Glénat 2016.

Le traitre à l’église a donc mis son plan à exécution et a propagé le virus à l’aéroport de JFK  de New York. Les anciens ennemis (Nomane et les gardiens du sang) font maintenant équipe pour le bien de l’humanité. Mais d’autres adversaires vont se révéler.

Didier Convart mélange enquête policière, univers religieux, guerre d’espionnage, danger épidémiologique avec un certain talent qui ne se dément pas au fil des albums et de ses séries. Le triangle secret (sept tomes), I.N.R.I. (quatre tomes), Les gardiens du sang (cinq tomes), Hertz (cinq tomes), tous participent à l’architecture de cet univers et cette nouvelle série apporte une pierre supplémentaire à cet édifice littéraire ambitieux.

Son fidèle complice, Denis Falque, offre, comme à son habitude, quelques belles cases et une identité graphique à cette épopée littéraire qui dure depuis 16 ans.

 

Café zombo – note : 8/10

Cet album est un double événement. Le premier est de revoir Régis Loisel en auteur complet d’une bande dessinée (scénario, dessin et couleur). Le grand prix d’Angoulême 2002 n’avait plus rempli ce rôle depuis 2004 et le dernier tome de Peter Pan (six tomes chez Glénat). L’auteur français exilé au Canada s’est ainsi laissé convaincre par Jacques Glénat et cette aventure folle, reprendre le destin de Mickey pour une histoire. Le second événement est ainsi de redonner une nouvelle vie et de nouvelles aventures à la plus célèbre des souris qui soit. Une expérience soumise à des règles strictes de la part des autorités « walt-dysnéennes » et que régis Loisel a semble-t-il bien respectées.

Il n’a donc pas dépasser les bornes, bien que l’environnement où évolue son Mickey ne soit pas très réjouissant. Nous sommes en plein dans la grande dépression de 1930. Des files d’attentes interminables se créent devant les bureaux d’embauches où les places sont chères. Pourtant, Mickey et son ami Horace sont convaincus cette fois que la chance va leur sourire et qu’il vont obtenir un travail qui est fait pour eux. Ce ne sera pourtant qu’un échec de plus. Mais il apparaît que la sélection est légèrement truquée. Les deux amis décident alors de se changer les idées en emmenant leurs petites amies, Minnie et Clarabelle, à la campagne pour une bonne partie de pêche et de rigolade chez Donald. Le retour n’en sera que plus bouleversant. Les avis d’expulsions ont fleuris sur la maison de Minnie de Clarabelle et les hommes sont devenus de véritables zombies. A commencer par leur ami Dingo.

C’est un véritable hommage au Mickey des années 30 de Floyd Gottfredson que Régis Loisel s’emploie à faire ici. Il réalise un rêve et y met tout son talent. Le format à l’italienne renforce ce côté vintage avec des strips horizontaux ce qui donne beaucoup d’énergie et de rythme à l’histoire. Une histoire qui respecte le classicisme Disney, à savoir des personnages principaux positifs et d’une droiture évangélique, des méchants tellement maladroits qu’ils en sont presque ridicules et une scène de dialogue d’anthologie et totalement insupportable à lire lorsque tous les personnages ont une pince à linge sur le nez. Si l’univers Disney est bien respecté, quelques allusions à notre société de consommation ne sont pas pour autant absentes comme celui des fast-food. Mais heureusement Mickey est là.

 

 

Game over – Tome 15 : Very bad trip – note : 7/10

Et c’est encore un Game over, le tome 15 pour être exact, qui a droit à notre œil d’expert sans concession. Trois mois après le tome 14, l’album aux gags à la finalité redondante, ne pâtit pas des années qui s’enchainent. Et c’est un plaisir renouvelé à chaque fois.


©Glénat 2016.

Mais qu’aime-t-on vraiment dans cette série ? Son côté simple ? La bêtise de ses personnages ? Le graphisme de son game over ? Sa couverture travaillée ? Un peu tout à la fois sans doute. Un ensemble de choses qui montrent que les auteurs ont travaillé pour le plaisir du lecteur. Alors vivement le tome 16 et surtout que jamais la série ne soit jamais game over.


Les couvertures des 3 albums - ©Glénat 2016.