Delcourt : Reines de sang - Tseu Hi T1, Naragam T1

/ Critique - écrit par plienard, le 01/05/2015

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Une nouvelle reine et un nouveau monde chez Delcourt.

Reines de sang, Tseu Hi, Tome 1 – note 6.5/10

Voici une nouvelle reine de sang avec l’impératrice chinoise Tseu Hi sur un scénario de Philippe Nihoul et des dessins de Fabio Mantovani. On découvre cette reine qui n’a rien à envier aux trois précédentes (Isabelle, Frédégonde et Aliénor) dans l’ambition et la cruauté et qui a la particurarité cette fois d'être chinoise.


© Delcourt édition 2015.

Xhingzen est une jeune mandchoue du clan de Yehe Nara. Elle est la honte de son père tout simplement parce qu’elle n’est pas un fils. D’une beauté diabolique, mais amoureuse de son cousin, elle va être présentée pour devenir courtisane de l’empereur et tenter d’éviter le déshonneur de sa famille.

D'un autre coté, Li Lieng Ying est un jeune mendiant et le seul moyen qu’il a trouvé pour sortir de sa condition est de devenir eunuque pour pouvoir rentrer au palais impérial et s’occuper des concubines de l’empereur.

Ces deux jeunes gens sont dévorés par l’ambition et ont surtout une soif de revanche sur le sort. Une soif qui va s’avérer fatale pour le pouvoir en place.

L’auteur de Commanda Torquemada signe ici le scénario de ce cycle prévu en deux tomes. On y retrouve les ingrédients – humiliation, tradition d’un autre âge, injustice – qui font que des femmes de pouvoir appliquent une vengeance presque aveugle. A noter, la séquence qui dénonce le comportement assez atroce des nez longs (traduisez par les occidentaux anglais et français) qui font preuve d’une cruauté barbare.

Fabio Mantovani, le dessinateur, nous est plus inconnu, même s’il a terminé le dernier album (tome 4) de Lothario Grimm aux humanoïdes associés. Il signe un album superbe (dessin et couleur), très détaillé, où la beauté de la reine s’exprime clairement et où les décors sont très précis.

Une bonne bande dessinée qui souffre peut-être de venir après les trois précédentes reines.

 

Naragam, tome 1 – note 6.5/10

Naragam c’est un peu comme la terre du milieu du seigneur des anneaux. Une terre qui a connu un grand conflit, la guerre des primordiaux, et qui a failli disparaître. Sur cette terre vivent différents peuples dont les Twörbs, au fin fond des marais de Jah’rim. Ce peuple vénère la Mahimata qui les protège contre les dangers du marais. Mais au sein du peuple Twörb, plusieurs clans sont prêts à s’entretuer pour récupérer la poupée symbolisant la déesse. C’est ce qui est arrivé au clan de Geön, trahi par sa sœur. Il ne doit sa survie qu’au fait qu’il connaît la langue des ombres. C’est d’ailleurs par cette langue qu’il parvient à communiquer avec Sajiral, un prisonnier Derkomaï. Et en lui permettant de s’évader, Geön espère bien qu’il le conduira jusqu’à l’antique cité de Drëk comme a pu lui prédire la mère-ancêtre.


© Delcourt édition 2015.

Récit d’héroïc fantasy classique avec son lot de peuples et de personnages étranges, Naragam parvient à nous fasciner suffisamment pour se laisser emporter par la quête à laquelle Geön est voué. Misant sur la naïveté du jeune Twörb et la perfidie du Derkomaï, le scénariste Michaël Le Galli (La guerre des OGM, Sept guerrières, Les cercles d’Akamoth ...) nous propose un duo assez antinomique et joue sur cette opposition pour apporter un peu (trop ?) d’humour et de tendresse aux situations tragiques qu’ils vivent. Le graphisme de Mike (La guerre des OGM) parvient à retranscrire tout cela auprès du lecteur.

Ce premier tome réussit donc son rôle d’introduction à l’histoire et on demande à voir la suite avec une légère impatience.