7/10Michel Vaillant - Tome 1 - Le grand défi

/ Critique - écrit par plienard, le 09/10/2010
Notre verdict : 7/10 - C’est le premier Vaillant. (Fiche technique)

Tags : vaillant michel tome graton jean grand disponible

Michel Vaillant dans le premier épisode qui lance sa carrière dans le monde de la bande dessinée, cela ne se rate pas. Que l'on aime ou pas le sport automobile.

L'album n°1 de la série Michel Vaillant est de retour dans les rayons de votre libraire. Vous n'êtes peut-être pas sans savoir que cet album était devenu totalement introuvable (en état neuf), sauf chez les bouquinistes à des prix prohibitifs. La patience de certains (et surtout de leur porte-monnaie) a été récompensée. Voici que les éditions Dupuis démarrent une collaboration avec le fils de Jean Graton, Philippe, qui a repris les rênes du studio graton. Les éditions du groom le plus célèbre de la bande dessinée rééditent alors les treize premières aventures du pilote le plus célèbre du neuvième art. Sachant qu'elles devenaient pratiquement introuvables, cela est une aubaine pour les fans et surtout les futurs fans.

Ouais, c'est SUPER !
Ouais, c'est SUPER !
Dans ce premier épisode, Michel Vaillant est en concurrence avec Steve Warson, l'Américain, pour le titre de premier champion du monde des conducteurs. Un journal américain a lancé un défi aux européens en affirmant que les pilotes américains étaient les meilleurs. Afin de vérifier cela, une compétition regroupant cinq courses, plus mythiques les unes que les autres, sont organisées au cours desquelles Warson et Vaillant vont devoir prouver qu'ils sont les meilleurs. Nous allons donc suivre leur combat l'un contre l'autre mais aussi contre les aléas qui peuvent parsemer une course automobile.

Fils de l'industriel automobile, Mr Vaillant, Michel a un frère nommé Jean-Pierre, coureur automobile à l'occasion et ingénieur dans l'entreprise familiale. Ils forment une famille très soudée, avec une maman très présente et toujours très inquiète quand ses enfants font de la course automobile. Et elle n'est pas gâtée car cela dure depuis 1957 et 70 albums. Ce qu'il est amusant de noter, c'est la différence entre un scénario de l'époque et un scénario que l'on retrouve dans les bandes dessinées actuelles. Un album comme Le grand défi ferait l'objet au minimum de deux albums, voir même 4 ou 5 (un par grand prix). Ici, un seul album suffit. Il est vrai que la bande dessinée et son importance ont bien changé. Elle restait un média pour enfant, voir un jeune public auparavant. Mais on sent qu'il ne serait plus possible de faire une bande dessinée de cette manière. Des cases entières dédiées au commentaire, à de longues explications et des bulles qui prennent les trois quarts de la case et ne laissant que la tête du personnage. Non, on ne trouve plus cela nulle part, sauf peut-être dans un Blake et Mortimer ou un Alix, et encore. Du coup il y a quelques longueurs dans le scénario.

IHeureusement qu'il n'a pas la tête trop grosse
Heureusement qu'il n'a pas la tête trop grosse
l est aussi amusant de voir le type de héros qui nous est présenté. Michel Vaillant est complètement lisse. Il n'a aucun défaut et n'est même pas un surhomme (il est inquiet avant chaque grand prix). Même les adversaires sont humains. Steve Warson, même s'il est présenté comme hautain au début, rien dans les commentaires et le traitement du personnage n'en fait quelqu'un de mauvais. C'est d'ailleurs la caractéristique générale de cet album. Tout le monde est gentil et chevaleresque. Le père Vaillant accorde une prime à tous les ouvriers quand Michel gagne, Warson défend Michel quand on le dénigre. Il n'y a que les deux coureurs qui seront antisportifs avec Vaillant, mais là encore ils seront vilipendés jusque dans la presse.

Jean Graton nous livre ici sa vision édulcorée de la famille chrétienne, mais surtout du monde automobile où la noblesse et la grandeur d'âme sont des qualités importantes. Il nous raconte cinq grands prix avec force commentaires mais sans jamais réellement se répéter. Il nous fait vivre sa passion que l'on devine immense pour ce sport. C'est un classique de la bande dessinée mais que l'on aime relire.