Desberg en Force au Lombard !

/ Critique - écrit par plienard, le 17/06/2014

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C’est un mois de mai spécial Desberg que l’on a découvert aux éditions du Lombard. Pas moins de quatre albums, dont deux séries qui se terminent avec IR$ Team (tomes 3 et 4) et Miss Octobre (tome 3) et une troisième, Golden dogs (tome 2), qui continue son petit bonhomme de chemin.

IR$ Team, tome 3 & 4 – note 7/10


couverture du tome 3.

Il était temps ! À quelques jours du début de la coupe du monde (les albums sont sortis au mois de mai), la série nous dévoile tout ses secrets inavouables avec les deux derniers tomes de la série pour un final haletant et acerbe sur le sport le plus populaire au monde.

Après un premier tome que l‘on avait trouvé en demi-teinte (ici) et qui mettait le sujet en place, un second tome où il était question des femmes des joueurs – les Wags (Wifes and girl-friends of high-profile sportsman) -  et où Larry Max va identifier l’agent des joueurs Robertori comme le premier maillon d’une chaîne tentaculaire, les tomes 3 et 4 sont ceux de l’action. Larry et son équipe, l’IR$ team, s’attaquent à proprement parler à cette organisation mafieuse qui truque les matchs et obligent les joueurs à se doper. Ils vont devoir utiliser des méthodes très limites et parfois peu orthodoxes pour arriver à leurs fins car leurs enquêtes les mènent jusqu’en Chine où le droit américain ne s’applique évidemment pas.


couverture du tome 4.

Deux très bons tomes menés tambour battant. Le tome 3 est dessiné par Daniel Koller, un fidèle des séries Desberg puisqu’il a déjà signé quelques albums de Empire Usa et All Watcher (l’autre série dérivée d’IR$). Il démontre encore une fois toute la puissance de son trait. Une force semble émaner de son dessin, à la fois brutal et charmant.

Le tome 4 est, lui, l’œuvre de Marc Bourgne. L’illustrateur des nouveaux exploits de

Michel Vaillant entre lui aussi dans le Desberg’s team. Après un tome de All Watcher, le voici qui clôt IR$ team. Son style réaliste, plus clair que son prédécesseur est sans doute plus plaisant pour le lecteur, mais il apparaît un peu plus figé.

Une série pour tous les goûts, donc, où Desberg se livre aux diatribes les plus acerbes contre le monde du football : agents pourris, joueurs devenus des marchandises, matchs truqués, paris illicites, attributions de la coupe du monde achetées, wags, dopage, fair-play financier. Rien n’est oublié et toutes ressemblances avec des faits véridiques sont volontaires. Tout est d’actualité et chacun sait qu’il y a une once de vérité. Tous ceux qui s’intéressent au foot trouveront leur bonheur dans cette série. Ça écorne un peu le mythe. Mais y-a-t-il encore des gens qui croient à un sport propre ?

 

Miss Octobre, tome 3 – note 7.5/10


DR.

Quand un tueur en série exécute ses victimes et leur donne un nom comme à des playmates, on s’attend à avoir quelques mortes avant d’arriver à Miss Octobre. Tome 3 de la série, et on est déjà à miss Avril, mais aussi à la fin de ce triptyque annoncé. Alors hécatombe générale ?

Pas vraiment. L’inspecteur Clegg Jordan est confronté à des problèmes de couple. Il découvre que sa femme couche avec son pire collègue, l’inspecteur Ariel Sharon. Et il va se donner comme ultimatum de trouver le meurtrier des miss dans les deux jours. De son côté, Viktor Scott – miss Octobre désignée – tente de recouvrer sa mémoire. Que s’est-il passé le jour de son accident ? A-t-elle était violée ? Elle engage donc Juanita, une ancienne prostituée devenue détective privée, qui va reconstituer l’emploi du temps de ce jour tragique qui l’a rendue sourde.

Accélération des événements pour cette série qui avait commencée doucement en mettant en place un univers policier dans le Los Angeles des années 60. C’est maintenant le moment de conclure et Stephen Desberg ne va pas nous décevoir. Suspens de fin, coups de théâtre, l’auteur belge d’origine américaine nous avait donné les clés de la série dès le début et on n’avait rien vu. Alors Alain Queireix, autre Desberg’s boy après deux tomes de All Watcher (T1 et T3)  nous démontre une fois de plus la qualité de son coup de crayon. Un triptyque passionnant.

 

Golden dogs, tome 2 – note 7/10


DR.

Après Koller, Bourgne et Queireix, un quatrième Desberg’s boy, Griffo ! Les deux auteurs ont à leur actif commun la récente série Sherman ou encore des épisodes de la série Empire USA (tome 1, 4 et 9). C’est donc avec un certain enthousiasme qu’on les retrouve pour une nouvelle collaboration : Golden dogs. L’histoire de quatre personnages, totalement différents : la pute Fanny, le castra Lorio, la voleuse Lucrèce et le maître à penser du groupe Orwood. Ce dernier va réunir tout ce petit monde pour créer le plus célèbre groupe de voleurs de toute l’Angleterre victorienne.

Dans le tome 2, on suit le parcours de Fanny, son admiration et sa passion pour Orwood, son destin de prostituée, son déchirement lorsque le groupe va devoir se séparer et sa faculté à rebondir. Elle est la narratrice et on comprend qu’il y a un traitre dans le groupe.

Ce second tome a pour titre Orwood et c’est un peu l’interrogation sur ce choix. Si ce personnage a droit à un traitement particulier dans ce tome, il y est surtout question de Fanny et de son parcours. On regrette d’ailleurs que toutes ses vies ne soient pas plus mises en valeurs, plus approfondies. Putain à Londres, prostituée de luxe à Paris, mariée au Mexique, il y avait matière à faire quelques digressions.