les séries-concept en veux-tu en voilà !

/ Critique - écrit par plienard, le 25/08/2014

Tags : series dessin scenario couleurs episode concept saison

Une série-concept bien installée (La Grande évasion) et deux autres qui démarrent à peine (7 Merveilles et les 30 deniers) montrent que Delcourt a trouvé un véritable filon.

La Grande évasion, la ballade Tilman Razine – note 8.5/10

Mais où vont s’arrêter les séries-concept de Delcourt ? Les albums défilent les uns après les autres et loin d’y avoir une baisse de qualité ou une certaine lassitude, on est à chaque fois étonné voir même emballé.


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Ce nouveau tome de la grande évasion ne déroge pas à la règle actuelle. La ballade de Tilman Razine – c’est son titre – est l’histoire d’une évasion – jusque là tout va bien le cahier des charges du concept est rempli – époustouflante. Le récit se déroule en pleine Sibérie, sur les rives du lac Baïkal, au début du vingtième siècle. Des bagnards sont exploités pour finir la mise en place de la voie ferrée qui va accueillir le transsibérien avec à son bord la famille impériale. Le célèbre bandit, Tilman Razine, profite de cette venue pour poser un ultimatum : soit les forçats sont libérés, soit il les fera évader.

La série-concept dirigée par David Chauvel accueille cette fois le duo Kris – Guillaume Martinez, pour le scénario et le dessin respectivement (les couleurs sont de Delf). Le duo n’en est pas à sa première collaboration après le Monde de Lucie (aux éditions Futuropolis). Plus récemment, les brigades du temps, Notre mère la guerre, un sac de billes ont été l’occasion pour nous de parler du talent de Kris. D’un autre côté, nous avions admiré tout le talent graphique de Guillaume Martinez sur les deux albums de Motherfucker.

Ils restent ici fidèles à leur qualité où l’intrigue est tout bonnement dense et prenante. Le nombre de personnage est impressionnant et peu ressortent du lot même si on identifie bien les personnages principaux (le vieux Stenko, Eugène Savitskaïa, Tilman Razine bien sûr) et les personnages secondaires (le journaliste anglais Howard Steel, le baron et la baronne Dorf ...). Chaque personnage a réellement son importance et donne au récit une densité sans nuire à la compréhension.

 

7 merveilles, tome 2 – note 8/10

Dans le jeu série-concept de Delcourt, je demande le tome 2 de la famille 7 Merveilles. Sur un scénario de Luca Blengino, des dessins de Roberto Ali et des couleurs de Javi Montes, on va découvrir la deuxième septième merveille du monde !


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Ne nous y trompons pas, les sept merveilles servent de décor au récit et le lien avec l’histoire peut être considéré comme léger. Ce qui n’empêche pas d’avoir un récit tout bonnement prenant. On vit l’aventure avec Hesediel, un juif capturé par les chaldéens et qui va, grâce à sa science botanique, devenir le jardinier attitré du roi Nabuchodonosor. Il arrive ainsi à se sauver des chantiers de construction auxquels il était voué. Il va pourtant commettre une faute qui va l’amener à devoir réussir l’impossible : faire pousser une fleur inconnue dans les jardins.

Le récit a ceci de prenant qu’il change sans cesse d’optique en suivant le parcours semé d’embûches d’Hesediel qui a pour ainsi plusieurs vies. Le récit est alors comme une suite de petits chapitres qui reprend ses vies qui lui apportent l’expérience pour vivre la prochaine.

Luca Blengino réussit une belle histoire. On n’est pas étonné plus que cela car l’auteur commence à avoir une réelle expérience avec les one-shots comme 7 survivants, Gold Rush pour la série Le Casse, WW 2.2 (tome 5).

Roberto Ali signe un dessin assez frais et léger avec de nombreux détails. Le lecteur a droit à quelques belles cases, voir même à de belles pages sur les jardins de Babylone ou la tour de Babel.

 

Les 30 deniers, tome 2 – note 6/10


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Yann Gral, un ancien des services spéciaux français, voit l’état de santé de sa fille se dégrader. Il aurait pu la soigner s’il avait réussi à garder le croissant, ce denier qui permet de guérir. Il  a d’ailleurs eu deux talents en sa possession ce qui est une chose très rare. C’est pour cette raison qu’il intéresse les Régents, une société secrète qui cherche à récupérer l’ensemble des talents (les deniers de Judas).

Dans ce deuxième tome, on en apprend un peu plus sur les régents et les organisations secrètes qui se battent pour prendre possession des deniers. Le duo d’Histoire secrète, Jean-Pierre Pécau et Igor Kordey, revient avec le même genre d’idées. Ils remplacent les cartes par des pièces de monnaies en argent qui donnent toujours des pouvoirs extraordinaires. Cependant, on n’a pas forcément l’impression de revoir la même chose, les auteurs prenant soin de ne pas réexpliquer l’Histoire comme dans leur série best-seller (32 albums !).