7.5/10I.R.$. All Watcher - Tome 7 - Le trou noir financier

/ Critique - écrit par plienard, le 17/06/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Il est rôti, Zorloff (Fiche technique)

Il faut arrêter All Watcher. Son identité est maintenant connue, mais ses intentions restent floues. Desberg et Bourgne signent un thriller aux accents de catastrophe naturelle.

All Watcher a réussi à s’échapper. Larry était sur le point de l’arrêter. De son vrai nom, Kazan Zorloff, l’homme le plus riche du monde est en passe aussi de le détruire. Le raz de marée de Rio est à mettre à son actif et les prochaines cibles pourraient être Los Angeles, Londres ou encore Bangkok. Mais il lui reste encore un couple d’obstacles, Larry et Mia.


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Ça y est, c’est fini. La fin de la série spin-off, la fin d’All Watcher (vous vous en doutiez, quand même ?), la fin du monde, la fin de Larry B. Max (?). Car la dernière interrogation va se poser à un certain moment dans l’album. Larry va-t-il mourir ? Pensez donc, la fin du personnage principal de la série mère dans la série fille avec un diptyque posthume prévu à partir de Juillet 2011. Ça a de la gueule, non ? Mais, ça ne se fera pas. The show must go on. N’y voyait aucun regret de ma part, le lecteur que je suis cherche juste à anticiper les choix des auteurs et c’est en cela qu’ils m’étonnent ou pas.

Donc, ici, pas d’étonnement, on a juste une bonne bande dessinée, digne d’un film catastrophe hollywoodien. Et si la fin se veut inquiétante, elle fait un peu pschitt. Il n’y aura pas de fin du monde. On a de nombreuses fois comparé Larry à James Bond, on en a encore un exemple dans le traitement final. Un méchant mégalomane veut faire profiter de sa bienveillance pour l’humanité, et le bon samaritain est là pour l’empêcher au dernier moment, qui dis-je, à l’ultime moment. Mais au delà de ces traitements convenus de l’intrigue, le personnage d’All Watcher est bien traité. Par le jeu de flash-back, différents pans de sa personnalité et de son passé nous sont révélés. On comprend comment il est arrivé là, tant psychologiquement que financièrement. Le travail de Marc Bourgne y est aussi pour quelque chose, car à aucun moment on ne s’interroge sur l’identité des personnages (notamment Kazan jeune). Son trait net et précis, les couleurs rendent cet album très lisible et agréable à lire.


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On regrettera pourtant cette manie à faire réfléchir le personnage principal et cette façon que les auteurs ont eu à nous répéter que Kazan Zorloff est All Watcher. C’est vrai qu’on attendait la révélation depuis six albums. Mais cela ressemble plus à une catharsis de la part des auteurs, frustrés de ne pas avoir pu le dire avant. Les auteurs ont aussi cherché à donner à leur personnage mégalomane une identité et une profondeur psychologique qui accréditent ses agissements. C’est un peu trop rapidement traité pour âtre tout à fait crédible. Certes le fan gobera tout – il saura d’autant plus ravi que les auteurs mettent un point d’orgue à relier cet album à la série mère – mais d’autres amateurs de bandes dessinées penseront qu’on a survolé les choses et ils n’auront pas tord.

Après six albums un peu répétitifs, Desberg et Bourgne clôture la série avec un final catastrophique (dans les événements, pas dans le traitement de l’intrigue, rassurez-vous). C’est un peu grandiloquent et il apparaît de plus en plus clair que Desberg a besoin d’un diptyque pour être plus à l’aise. On le vérifiera dans le prochain I.R.$ qui paraît en ce mois de Juillet 2011.