La Foire aux gangsters

Juste avant les fêtes de Noël et avant de fêter ses 75 ans (en 2013), Spirou voit s’éditer une de ses aventures parues en 1959 et en album dans Le nid des Marsupilamis, dans une belle BD contenant un dossier complet sur les personnages et l’ambiance du moment (et notamment l'année précédente 1958). On notera aussi la présence exceptionnelle de Gaston Lagaffe, fidèle à lui-même.

L’intérêt de cet album, au-delà de son histoire, vaut pour son dossier. Complet et exhaustif, les auteurs Jean-Louis Bocquet et Serge Honorez nous racontent une époque (1958), une ambiance générale et politique qui font que cette histoire mérite un éclairage à part et supplémentaire que ce qu’elle a pu avoir.

DR.Loin d’être ennuyeux, ce dossier éclaire aussi sur la pagination, le travail de l’auteur, sur les personnages et leur ambigüité (Soto Kiki, notamment), leur présence ou leur absence (comme Fantasio, finalement peu présent). Toute une série de planches est ainsi décortiquée.

Mais pourquoi cet album plutôt qu’un autre ? Outre le fait de la présence exceptionnelle de Gaston et qu’elle paraît au lendemain d’une année prolifique pour le 9^ème art (1958), on ne voit pas en effet le plus indéniable que ce récit peut avoir. Ce genre d’étude est déjà présent dans les intégrales Dupuis, mais qui courent d'habitude sur plusieurs albums et sur une période plus longue. Cela annonce-t-il la même chose de façon unitaire pour toutes les histoires de Spirou en particulier et Dupuis en général ? Sans nul doute que le travail serait énorme. Mais si l’album Le gang des gangsters a son petit succès, on ne sera pas étonnés d’en voir débarquer d’autres.

Pourtant, bien que le dossier soit extrêmement complet et fouillé, l’album intéressera avant les fans absolus de Spirou et tous les historiens de la bande dessinée.

DR.