Soleil : Le Monde perdu T2, Space reich T1, François sans nom T2

/ Critique - écrit par plienard, le 07/02/2015

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Des dinosaures en plein 19ème, des nazis dans l'espace et une fausse Jeanne d'Arc, c'est le menu chez Soleil.

Le Monde perdu, tome 2 – note 7/10

Après le tome 1, on attendait bien peu de la suite du Monde Perdu adapté par Christophe Bec et dessiné par Fabrizio Faina et Mauro Salvatori, aux éditions Soleil. Le roman de Sir Arthur Conan Doyle adapté au cinéma ayant fortement marqué les esprits, on ne voyait pas ce que pouvait apporter une antépénultième adaptation, fut-elle en bande dessinée. Le tome 1 n’ayant rempli qu’un rôle de mise en place de l’intrigue et de l’univers, on n’était pas encore rentré dans le vif du sujet.


©Soleil édition 2015.

C’est maintenant chose faite avec le deuxième tome de ce triptyque annoncé. Les personnages qui composent l’expédition du professeur Challenger ont découvert un monde littéralement perdu et qui va vérifier toutes les hypothèses du professeur. S’il s’extasie d’avance de pouvoir ridiculiser ses confrères de l’institut zoologique de Londres, il ne perçoit pas encore tous les dangers innombrables qui les attendent. Mais ils vont vite arriver.

Si le suspens est indéniable pour ce tome, Christophe Bec est un orfèvre en la matière, la mise en scène et en image de tout cet univers par les deux dessinateurs italiens n’y sont pas étrangères. Tout y est démesurément réaliste et les monstres préhistoriques n’ont rien à envier à ceux du cinéma. On retrouve dans l’atmosphère ce suspens à couper au couteau des albums de Léo dans les mondes d’Aldébaran.

 

Space reich, tome 1 – note 6/10

Spin-off de la série Wunderwaffen, Space reich se déroule exactement au même moment mais s’attarde à traiter la course à l’espace entre l’Allemagne nazie et les USA. Une histoire complètement réinventée par Richard D Nolane – le monsieur étrange du magazine Lanfeust Mag – ou l’Allemagne a pris un avantage certain sur ses adversaires grâce à des armes extraordinaires et où les USA hésitent à s’engager dans le conflit. Un monde qui fait froid dans le dos, mais qui a bien y réfléchir, n’est pas si éloigné de la guerre froide qu’on a vécu jusqu’en 1990. L’Allemagne remplace ici l’U.RS.S. Sauf que c’est elle qui mène la course et que ce sont les USA qui tentent de suivre.


©Soleil édition 2015.

Ce spin-off vient compléter l’univers Wunderwaffen. On souffre toujours autant avec les grades des officiers allemands qui sont là pour faire plus vrai mais qui alourdissent la lecture. De plus, le lecteur n’a pas le loisir de se rattacher à un personnage dans ce premier tome qui nous expose la mise en place des équipes allemandes et américaines pour la lutte spatiale. On retrouve bien des personnages entrevus dans Wunderwaffen comme le français Bergier, mais ce n’est pas suffisant.

Pour dessiner tout cela, Richard D Nolane a demandé les services de Marko Nikolic, autre dessinateur des Balkans après Maza pour Wunderwaffen. Avec un style extrêmement réaliste doublé d’une dureté dans le trait, on reste dans l’esprit de la série mère et de cette école « balkanique ».

 

François sans nom, tome 2 – note 6/10

Fin du diptyque François sans nom aux éditions Soleil avec ce tome 2 où on retrouve François et la jeune Félyzé qui fuient les représailles de l’évêque d’Aussigny. Forcés de vivre comme des mendiants, ils se retrouvent bien malgré eux à devoir accompagner une illuminée qui se prend pour la réincarnation de Jeanne d’Arc. Ils vont inexorablement se retrouver sur le chemin de leur pire ennemi.


©Soleil édition 2015.

Le héros de Sylvain Ricard et Sylvain Runberg (les scénaristes) et Marco Bianchini (le dessinateur), s’il n’a pas de nom, n’a pas non plus beaucoup de chance. Très réaliste dans ses dessins, très durs dans les évènements, l’album nous transporte dans un moyen-âge violent, à la fin de la guerre de cent ans. On imagine bien toute la pauvreté de cette époque et les endoctrinements religieux dont ont été victimes les populations de l’époque. D’un côté le christianisme « d’état », personnalisé par l’évêque violent, de l’autre le christianisme « du peuple », personnalisé par une illuminée, disons plutôt une folle qui réussit à galvaniser les foules et la populace. Pris entre ces deux mâchoires, François et Félyzé vont tenter de s’en sortir.

Des personnages forts et obstinés, avec un dessin à leur image, ce second album est sans doute plus captivant que le premier. Est-ce pourtant la fin réelle de la série, l’avenir le dira.