6.5/10Jour J - Tome 10 - Le Gang Kennedy

/ Critique - écrit par plienard, le 06/10/2012
Notre verdict : 6.5/10 - Un destin inéluctable (Fiche technique)

Tags : tome eur jour duval pecau kennedy fred

À vouloir refaire l’histoire, on s’y perd parfois. C’est un peu ce qui arrive avec le dixième tome de la série JOUR J. Il y est question, cette fois, des Kennedy, en partant du père Joe jusqu’aux fils Jack et Joe junior (puis Bobby à la fin).


DR.
Fred Duval et Jean-Pierre Pécau connaissent l’histoire sur le bout de leurs ongles et n’hésitent pas à la remanier, la triturer pour en faire ce qui veulent avec une aisance assez remarquable. Pour cette histoire, ils se servent de la renommée du père Kennedy qui a fait fortune lors de la prohibition. À partir de ce fait et en déplaçant la prohibition en 1947 (il faudra lire l’album qui explique pourquoi), les auteurs peuvent envoyer les deux frères aînés, Jack et Joe, récupérer une commande d’alcool en Nouvelle Orléans. Mais ce pays n’est pas celui que l’on connaît. Une coalition franco-indienne a battu les anglais, et un monde libre, en apparence, a vu le jour et s’est installé dans cette partie de l’Amérique.

On peut lire de plusieurs manières cet album. Celle d’une uchronie avec les aventures de deux fils d’un bootleggers, ou encore celle d’une dénonciation d’une société qui sous couvert d’être en exemple social, n’en est pas moins inégalitaire. Deux visions qui se suivent de façon parallèle mais de manière trop peu approfondie pour être réellement claire. Dans cet album, de quoi parle-t-on ? D’un gang Kennedy, d’une famille ou d’une société uchronique ? On ne le sait jamais vraiment. On rencontre de nombreux personnages au nom célèbre – Norma Jean, Charles Lindbergh, Les Kennedy, Clouzeau, Jacqueline Bouvier ... – qui apparaissent comme un passage obligé et pour remplir un tableau de famille mais qui ne facilitent pas pour autant la compréhension.

Dans ce monde uchronique, les Kennedy sont des trafiquants d’alcool. Personnages sympathiques (à part leur père dont l’ambition politique est effrénée), ils servent aussi de révélateur d’une société et d’un monde qui virent vers le fascisme.

En conclusion, on ne voit pas bien pourquoi les Kennedy, plutôt qu’une autre famille ? De par leur charisme et leur histoire réelle ( ?), sans doute. La fin est cependant plus intéressante dans ce qu’elle apporte comme interrogation sur les conséquences d’une élection et sur le fait que si quelque chose doit se faire, elle se fera tôt ou tard ?


DR.