Jour J - Tome 1 - Les Russes sur la Lune !
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 04/05/2010 (Tags : jour fred tome lune jean duval russes
La mission américaine, Apollo XI, est en passe de poser, pour la première fois au monde, son LEM et Armstrong, son pied. Mais une minuscule météorite vient mettre fin à tous les rêves américains et redonner une chance au clan soviétique.
Jour J est une nouvelle série dans le label série B de Delcourt. L'objectif de cette série est de développer des histoires plausibles à partir d'événements historiques incontournables. Cinq histoires sont prévues tous les deux mois. Elles auront comme scénaristes, la doublette Jean Pierre Pécau et Fred Duval, mais quatre dessinateurs différents (les deux derniers albums faisant partis d'un diptyque).
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au scénario, Delcourt s'est associé à deux poids lourds de son label. En effet, J.P. Pécau, déjà chez série B, est l'auteur des séries Arcanes, Arcane majeur et l'Histoire secrète (18eme tome paru le 21 Avril 2010) et F. Duval, auteur des séries Carmen Mc Callum (dixième album paru le 21/04/2010), puis Travis et Hauteville house, ont répondu présent à la proposition de Fred Blanchard, directeur du label série B.
la météoriteL'histoire est en fait très simple : la guerre froide fait rage et la course spatiale qui oppose américains et russes, amène ces premiers à tenter le premier pas sur la lune le 21 juillet 1969. Mais juste avant l'alunissage du module LEM, une minuscule météorite vient le transpercer et le faire exploser. La tentative est un échec. Deux mois plus tard, la tentative russe est, elle, une réussite. Vexés, les Américains vont alors vouloir aller plus loin et décident de construire une base lunaire. Quelques années plus tard, deux bases sont construites, une russe et une américaine. Mais pour le KGB, il semble qu'il y ait quelques soucis depuis peu dans leur base appelée Galaktika. Il envoie alors un de ses agents Evgeni accompagné d'une tête brûlée nommée Sasha. Dans le même temps, les Américains envoient eux aussi deux agents, un docteur et un militaire rappelant le lieutenant Coffey de Abyss.
L'idée de départ étant alléchante (les Russes qui gagnent la course à la lune), on est un peu déçu par l'intrigue de l'album. On reste un peu sur notre faim. Car au final, on a juste un épisode de la guerre froide avec une opposition Est-Ouest symbolisée par les deux militaires russe et américain. On a en plus quelques clichés avec des Américains cools (fumeurs d'herbes lunaires) et des Russes stricts (buveurs de vodka lunaires).
Au corps défendant des auteurs, le format restreint et limité à 54 pages a dû brider une possible épopée spatiale. De plus, résumer l'ouvrage à un amoncellement de clichés serait un peu réducteur. Les quelques clichés symbolisent les forces en présence et rajoutent au climat pesant de la guerre froide. Ensuite quelques retournements de situation donnent du liant au récit qui est globalement optimiste. Au final, l'Histoire, telle qu'on la connaît par la suite, ne sera pas bouleversée, les événements se dérouleront juste un peu plus tôt.
Si au scénario, on a deux poids lourds, au dessin l'auteur n'est pas moins important. Philippe Buchet, auteur de l'excellente série Sillage, nous livre un dessin comme il sait le faire. Peut-être un peu trop.
une aïeule de Nävis ?On a quelquefois l'impression de lire un nouvel épisode de Sillage, sauf qu'il y a trop d'humains pour que l'on en soit persuadé. La couverture a été faite par Manchu - illustrateur de science-fiction, il a notamment réalisé les dessins animés Il était une fois ...l'espace et Ulysse 31. Elle rappelle le style d'une couverture de journal (comme pour les prochains albums de la série). Et cela, sûrement pour avoir une harmonie et pouvoir identifier les albums de la série. Mais le décalage entre le dessin et la couverture est tel que l'on est un peu désarçonné au début.
Pour conclure, on a une histoire humaine optimiste qui se déroule dans le cadre de la guerre froide. Tellement optimiste qu'on regretterait presque qu''elle ne soit pas arrivée. On en déduit que les choses qui doivent se passer se dérouleront de toute manière et que les grands dirigeants ont décidément toujours un train, pardon une navette spatiale de retard.