7/10Sillage - Tome 1 - A feu et à cendres

/ Critique - écrit par Evan, le 20/09/2007
Notre verdict : 7/10 - « Poukram, alors ! » (Fiche technique)

Tags : sillage tome navis buchet morvan cendres jean

La première aventure de Nävis à la découverte d'un monde qui pourrait ne pas finir de nous étonner... Poukram !!

Morvan au stylo et Buchet aux pinceaux, avec Color Twins pour partenaire, Delcourt nous proposait en 1998 une nouvelle série de science-fiction qui promettait de nous emmener loin, très loin. Sous couvert d’une aventure courte rondement menée, le couple Morvan-Bucher signe là un premier tome en introduction à ce que sera le récit à venir : une grande quête interstellaire !

Le monde de Nävis
Le monde de Nävis
Nävis, l’ermite.  

Sur la planète de Nävis, la vie suit son cours. Les nuits succèdent aux parties de chasse qui succèdent à leur tour à de nouvelles nuits, et les ans passent ainsi. La jeune femme sauvage mais réfléchie a su apprivoiser son environnement et vit avec Houyo, un énorme plantigrade félinisé qui la protège comme une mère. Sans vraiment s’intéresser à son devenir, ni à ses origines, Nävis vit sa vie en solitaire, vêtue du plus simple apparat. Un jour pourtant, sa quiétude est bouleversée par l’arrivée d’un vaisseau de reconnaissance. Et lorsqu’elle abat sans le vouloir l’une des créatures sillonnant la région, elle ignore encore qu’un monde entier va s’ouvrir à elle : un gradé Hottard aux sombres desseins, une armée de migreurs un peu bêtes et enfin le mystérieux Sillage...

Des premiers pas parfois hasardeux

Au premier abord, l’histoire est simplette, gentillette, pourrait-on dire, et le récit est parfois maladroit, truffés de légers raccourcis qui font parfois penser à des coupes dans l’histoire (pour faire tenir le tout dans moins de 50 pages ?)... Et malgré l’humour à la sauce sauvage de Nävis et les points de vue originaux abordés dans ce premier tome, on se demande bien où l’on va. Il faut attendre l’issue de l’aventure pour comprendre ce que représente réellement ce premier tome. Car en effet, au lieu de nous lancer dans l’aventure, Nävis en tête en héroïne sauvage et rebelle au beau milieu de Sillage, comme on pourrait s’y attendre à lecture de la dernière de couverture, A feu et à cendres n’est qu’une simple introduction à un monde vaste qu’on n’entrevoit qu’à peine mais qui laisse présager le meilleur. Alors, oui, on lit vite, on comprend tout et on peut être déçu. Mais il serait fou d’abandonner en chemin quand on sent vibrer l’immensité des possibilités offertes en ouverture vers les tomes suivants.

Simple, oui, mais élégamment structuré

Si le récit se contorsionne peu pour se faire apprivoiser, il n’en est pas de même pour la mise en scène qui est très théâtrale, à l’instar des nouvelles vagues de production qui flirtent de plus en plus avec le style cinématographique, ce qui les rapprochent forcément des découpages très visuels de la bande-dessinée japonaise. Le plan séquence d’introduction en est un parfait exemple. Et c’est ce qui va caractériser les quelques scènes d’action de ce premier tome : la dynamique du rendu. Imaginez ! Passer d'une plongée à une contre-plongée dans un scrolling vertical en 5 images pour mettre en valeur l’acrobatie incertaine de l’héroïne.

Ajoutez à cela un trait qui ne défaille jamais et une coloration particulièrement réussie et le tout se laisse regarder autant, voire plus, qu’il ne se laisse lire !  

   
Sauvage mais réfléchie...

Au final, on peut aisément présumer que l’avenir nous réserve de bonnes surprises. Mais ce sera essentiellement pour des raisons scénaristiques, le reste étant déjà de qualité ! De quoi exhumer des civilisations éteintes, présenter toujours plus de nouvelles races aux mœurs étranges, des planètes exotiques et des vérités sur Nävis disséminées au compte-gouttes pour faire de cette série un must. Morvan et Buchet sauront-ils gérer la qualité au regard de la quantité possible ? Il faudra lire la suite pour en juger.