6.5/10X-Men - 1966

/ Critique - écrit par riffhifi, le 07/11/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Marvel comme X (Fiche technique)

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Stan Lee passe la main à Roy Thomas et Jack Kirby à Werner Roth... l'année de la transition n'est pas la plus inspirée, mais la nouvelle équipe trouve tranquillement ses marques.

Après avoir créé les X-men et collaboré plus de deux ans dessus, Stan Lee et Jack Kirby décident de laisser s'exprimer de nouveaux auteurs. Si le premier laisse son stylo de scénariste à Roy Thomas à partir de mai 1966, le deuxième cède progressivement et provisoirement le dessin à Jay Gavin, qui sera remplacé par Werner Roth en août 1966. Tous les deux livrent une imitation assez respectueuse du travail de Kirby, mais Roth affirme rapidement un style légèrement moins anguleux qui fera le bonheur de la série au cours des années suivantes ; il en profite pour redessiner le costume des X-men, qui ne se verront attifés d'une garde-robe vraiment rénovée qu'en 1968, sous le crayon de Don Heck.


Pour ses derniers épisodes, Stan Lee ne se casse pas trop le bol : il commence par clore l'histoire des Sentinelles, les désormais célèbres robots géants spécialisés dans la chasse aux mutants, puis il consacre deux numéros à un retour poussif de l'inévitable Magnéto. Soucieux de faire un départ en beauté, il crée un nouveau personnage dans le numéro 19, qui n'était pourtant pas promis à un grand avenir dans la galaxie Marvel : Mimic. Capable de répliquer les pouvoirs des individus qui l'entourent, Calvin Rankin s'est probablement avéré vite ingérable pour les scénaristes... Il fait pourtant joliment tourner en bourrique les cinq X-men dans cet épisode, avant que Roy Thomas ne prenne les rênes de la série.

A partir du numéro 20, Thomas semble soucieux de trouver ses marques sans bousculer l'univers en place. Sa première histoire est donc le théâtre des exactions de vilains connus des lecteurs : le Colosse (Blob en v.o.) et Unus l'intouchable font équipe sous les ordres de Lucifer... sur lequel le jeune scénariste osera greffer deux révélations de poids, dont l'une concerne directement le professeur Xavier ! Dans sa deuxième histoire, il s'en va chercher une organisation criminelle précédemment associée à Iron man : la Maggia (héhé, vous mordez l'allusion ?) et sa galerie de sbires excentriques. On glousse à l'arrivée de l'Anguille, du Porc-Épic et de l'homme-plante (« Le monde n'oubliera jamais plus le nom de Plantman... Tous trembleront de crainte ! » - tu paries, mec ?), mais la Licorne rappelle quelques uns des premiers affrontements épiques de Tête-de-Fer. L'épisode suivant voit l'arrivée de la Locuste, un petit nouveau sans grand relief qui sert sur un plateau une énième variation sur les méfaits de la science, et que l'on oublie rapidement au profit de l'histoire racontée dans les épisodes 25 et 26 : emmenée par El Tigre, un irascible explorateur moustachu qui évoque le Terra-man ennemi de Superman, l'intrigue entraîne les personnages sur les traces du dieu Maya Kukulcan, plus connu sous le nom de Serpent à Plumes (vingt ans avant sa vengeance sur le pauvre Coluche...). Le dessin clair et dynamique de ces deux
épisodes, ainsi que le petit côté Indiana Jones (avant l'heure) de cette aventure en fait la plus divertissante de l'album. Juste derrière, le scénariste ne trouvera rien de mieux que de ramener Mimic pour un nouvel affrontement un peu inutile.

En filigrane de ces bastons continuelles, Stan Lee et Roy Thomas dessinent la vie des étudiants de Xavier avec leur états d'âmes désormais connus : Warren aime Jean, qui lui préfère Scott, mais celui-ci n'ose pas approcher la belle rouquine car il a peur d'être un danger et peine déjà à assumer son statut de leader des X-men... L'efficacité de ce trio amoureux fait de l'ombre aux historiettes bien pâlichonnes de Hank et Bobby, qui se contentent de flirter avec un duo de jeunes gourgandines mangeuses de hot-dogs et de glaces.

Entamant en cette fin d'année 1966 le début de leur deuxième époque, les X-men sont en phase de transition, mais le style vieillot ravira toujours sans peine les amateurs... Il est bon de rappeler que si ces épisodes ont déjà été publiés dans les années 70-80 dans Strange puis Spidey, ils le sont ici avec une colorisation rafraîchie mais fidèle, et une traduction entièrement nouvelle qui réserve quelques surprises. Outre l'odieuse oblitération de la quasi-totalité des négations, on note que les textes ont bien changé depuis vingt-cinq ans. Si on compare les pensées de Warren dans l'épisode 25, version 1983 et version 2008, on obtient les deux traductions suivantes : 1983 - « Elle flirte avec ce futur psychiatre ? Bah... Elle n'est pas le seul poisson dans la mer de Warren Worton ! Et je vais me remettre à pêcher ! » ; 2008 - « Elle s'en ressent pour ce psy de mes bottes, et alors ? Pour moi... une de perdue, dix de retrouvées, pas vrai ? Je passe l'éponge, je reprends la drague, point ! ». No comment, la traduction a bien été refaite de zéro.


X-men #16 - The supreme sacrifice / Sacrifice suprême
(janvier 1966)
X-men #17 - ... And none shall survive / Si nul ne doit survivre (février 1966)
X-men #18 - If Iceman should fail / Iceberg l'emportera-t-il ? (mars 1966)
X-men #19 - Now shall appear the Mimic ! / Alors apparut... Mimic ! (avril 1966)
X-men #20 - I, Lucifer / Moi, Lucifer (mai 1966)
X-men #21 - From whence comes... Dominus ? / D'où vient Dominus ? / D'où vient donc... Dominus ? (juin 1966)
X-men #22 - Divided... we fall ! / Séparés... Nous sommes vaincus / Divisés... nous croulons ! (juillet 1966)
X-men #23 - To save a city / Pour sauver une ville / Cité en détresse (août 1966)
X-men #24 - The plague of... The Locust ! / Huitième plaie... la Locuste ! (septembre 1966)
X-men #25 - The power and the pendant / Le pouvoir et le pendentif / Le pendentif du pouvoir (octobre 1966)
X-men #26 - Holocaust / Holocauste (novembre 1966)
X-men #27 - Re-entrer : The Mimic / Mimic refait surface (décembre 1966)