Soleil : Merlin, Assassin royal et Rolqwir

/ Critique - écrit par plienard, le 06/10/2014

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Merlin, tome 11 – note 6/10

Quand on parle de Merlin on pense forcément au roi Arthur. Quand on parle du roi Arthur, on pense immédiatement à Merlin. Il semble que tout a déjà été dit sur ces deux personnages tant au cinéma, qu’en littérature et même en bande dessinée. Et comme on a l’impression de tout savoir et d'avoir tout vu sur le sujet, la difficulté pour des auteurs est donc de faire quelque chose d’original et d’intéressant.


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En bande dessinée, on peut notamment citer deux séries, Arthur de David Chauvel et Jérôme Lereculey chez Delcourt et celle qui nous intéresse plus particulièrement Merlin de Jean-Luc Istin et Éric Lambert chez Soleil. Cette dernière, initiée aux éditions Nucléa (en 2000) passe chez l’éditeur toulonnais dès 2002 et se décline maintenant en trois séries (avec Merlin le prophète et Merlin, 4 tomes et la quête de l’épée, 5 tomes). Le succès a donc été au rendez-vous.

On attaque ici le mythe arthurien avec la prise de pouvoir du futur roi. Il ne se passe pas grand chose dans ce onzième tome. Les auteurs, Jean-Luc Istin et Éric Lambert, mettent en place de nombreux personnages pour attaquer un nouveau cycle. On retrouve Morgane en proie avec la déesse Ahès et Arthur qui doit convaincre l’ensemble des clans qu’il est le roi qui va unifier la Bretagne.

On a donc droit à la scène d’excalibur détachée du rocher. Au demeurant, le personnage qui tient le rôle titre, Merlin, est plutôt en retrait. Il a amené le jeune roi au pouvoir et chacun met ses pions pour un affrontement déjà annoncé contre Ahès.

Le dessin d’Éric Lambert est précis et se veut parfois grandiloquent, voir cinématographique. Mais le manque de réelle épopée ne permet pas de nous transporter plus que cela. On espère que le tome 12 sera plus nerveux.

 

Assassin royal, tome 8 – note 5.5/10

Il n’est pas facile d’adapter les romans en bande dessinée. C’est pourtant le pari que font les éditions Soleil avec Robin Hobb et ses deux best-sellers, Les aventuriers de la mer () et l’Assassin royal (). Si la première série n’en est qu’à son deuxième tome, la seconde entame son huitième album.


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Mis en scène par Jean-Luc Clerjeaud depuis le tome 7 (2013) et dessiné par Christophe Picaud depuis 2009 et le tome 3, Kettricken, on découvre un nouveau personnage avec Astérie Chant-d’Oiseau, une troubadour qui veut devenir célèbre en chantant une épopée qu’elle aurait vécue. Et Fitz est sans doute la personne idéale pour cela.

La complexité du monde imaginée par Robin Hobb est toujours aussi visible au fil des albums. Si le destin de Fritz a quelques intérêts indéniables – il va passer de la vengeance pure à celui de retrouver sa famille – mais on se heurte pourtant à la compréhension des noms donnés aux personnages, familles royales et autres religions ou pouvoirs surnaturels. Si vous n’êtes pas un initié de Robin Hobb, et de l’Assassin royal en l’occurrence, le nouveau lecteur que vous pourriez être aura l’impression d’être laissé sur le bord de la route. C’est dommage sauf à reprendre la série dès le début.

 

Rolqwir, tome 3 – note 5/10

Rolqwir est une sorte de super-héros français dans le pays du soleil levant. Son pouvoir ? Celui d’être le meilleur boulanger du pays. Un titre auquel il tient plus que tout. Et lorsque Kuli vient lui piquer sa clientèle avec ses crêpes qui vous font « naviguer sur un océan crémeux inondé par des embruns vanillés » c’est l’affrontement assuré. Et le concours qui désignera le plus grand chef de tout le Yamato est donc l’endroit idéal. D’autant qu’il faut sauver le pauvre renard Kippil, victime d’un envoutement qui l’a transformé en humain beau comme un canon.


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Philippe Cardona et Florence Torta sont, respectivement, le scénariste et la coloriste qui sévissent sur la série Noob. C’est donc, sans étonnement, qu’on peut trouver un air de famille entre les deux séries. Philippe et Florence scénarisent ici à deux et reprennent ensuite leur rôle respectif de dessinateur et de coloriste pour nous offrir une bande dessinée avec une pêche évidente, où tout est prétexte à être tourné en dérision. Les comportements et les réactions sont exagérés et virent quelquefois à l’enfantillage. Le style manga du dessin autorise cet excès. Il faudra être un aficionado de ce genre d’humour « japonisé », avec de nombreux textes pour en apprécié toute la saveur. On voit en tout as que les auteurs se font plaisir et ont dû se marrer à le faire.