Dupuis de Mars : Maggy Garrisson, Crotales

/ Critique - écrit par plienard, le 07/04/2014

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Deux femmes, l'une sympathique, l'autre pas du tout pour une bataille...

Deux femmes totalement différentes font la Une des éditions Dupuis se font La Bataille. Petite découverte.

 

Crotales, tome 2 – note 5/10

Au vu du premier album (ici), c’est peu enthousiaste que j’ai entamé la lecture du second et dernier album de ce diptyque. Je me suis pourtant retrouvé vite happé par le récit et à espérer secrètement une suite. Comment un tel revirement est-il possible ?


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Les personnages sont pourtant toujours les mêmes. Tous sont de sales types (autant les hommes que les femmes). Et même si Agripa laisse apparaitre quelques faiblesses qui la rendent presque émouvante et sympathique, sa nature criminelle reprend vite le dessus.

Le dessin de Renaud (Denauw)  – dessinateur de la série Jessica Blandy et Vénus H – m’emballe toujours aussi peu. Il instaure parfaitement cependant cette ambiance nauséabonde qui tourne autour des personnages et qui donne cette identité si particulière à ses séries. Quant à chaque personnage, on se demande quel malheur se cache derrière ou qui va se faire tuer.

Toujours les mêmes ingrédients, et pourtant la sauce prend mieux. Il faut dire que les événements s’accélèrent et qu’il y a un peu plus d’action. Les morts vont s’enchaîner. Quelques situations inattendues nous surprennent et vont mettre du piment à l’ensemble : le jeune shérif, le gamin d’Owen Nash ou encore l’histoire d’amour entre Agripa et Owen.

Un diptyque qui termine bien (ça dépend pour qui vous me direz), dans le sang et la haine comme attendu.

 

Maggy Garrisson, tome 1 – note 8/10


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Alors que deux albums de la série Donjon (n°110 et 111) sont sur le point de paraître, Lewis Trondheim est déjà sur le devant de la scène, aux éditions Dupuis, non pas pour un nouvel épisode de son sarcastique canard au bec bleu (Ralph Azham), mais pour une nouvelle série. Cette fois, il n’est pas question d’héroïc fantasy délirante mais d’un univers plus contemporain avec une femme en personnage principal, Maggy Garrisson.

Plutôt rondelette, cette britannique recherche un petit boulot depuis 2 ans. Elle va le trouver grâce à sa voisine de palier. Elle sera secrétaire d’un minable petit détective privé. Mais il est difficile de faire la fine bouche dans sa situation. Ce dernier va se faire attaquer et la voilà embarquée dans une drôle d’histoire de coupons de jeux arcade.

Armée d’un solide sens de la répartie, d’un langage imagé (« il pleut comme un éléphant qui a la chiasse ») et d’une volonté de fer, cette ‘Miss Maggie’ a de la suite dans les idées. Difficilement impressionnable, elle finit par s’inquiéter quand même lorsque deux hommes à la mine patibulaire vont frapper à sa porte et la menacer.

Lewis Trondheim nous a écrit un thriller tout à fait britannique, un peu old school. Son héroïne a un flegme tout britannique et Stéphane Oiry, le dessinateur, donne un style efficace à ce premier album. Une très bonne entrée en matière que l’on espère bientôt revoir.

 

La bataille, tome 3 – note 8/10

Fin du triptyque ambitieux signé Patrick Rambaud et Richaud sur des dessins d’Ivan Gil. À l’origine, roman de Patric Rambaud, récompensé par un prix Goncourt et un grand prix du roman de l’académie française (rien que ça), c’est maintenant une série de trois albums de bande dessinée dont on peut dire qu’elle est superbe.


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Au travers de quelques personnages emblématiques tels Napoléon (bien sûr), mais aussi de ses généraux et maréchaux, Masséna et Lannes, ou encore ses simples soldats comme Fayolle, on découvre la bataille d’Essling, pas seulement de manière technique mais également par son côté humain. Cette bataille sera la première boucherie de l’histoire et annonce les prémices de celle de Wagram.

Boucherie que le récit et les dessins rendent plutôt bien. Personne n’est épargné. Les soldats dont les uniformes se rapprochent de loques, mais aussi les généraux – Lannes se fera déchiqueter le genou par un éclat -. La bataille y est bien le thème central, mais elle est caractérisée par quelques personnages récurrents. Tout cela est mis en valeur par un dessin très détaillé et précis pour ce qui des costumes de l'armée napoléonnienne et des mouvements de troupe.

Une bande dessinée qui devrait plaire aux fans de cette époque, aux férus d’histoire, aux fans du roman, et aux fans de BD. Ça commence à faire du monde. Mais ne vous battez pas, il y en aura pour tout le monde.


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