Dupuis : Maggy Garrisson T2, Monika T1

/ Critique - écrit par plienard, le 31/05/2015

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Deux BD totalement différentes, pour deux femmes que tout oppose mais pour une même réussite, le bonheur du lecteur.

Maggy Garrisson – Tome 2 : L’homme qui est entré dans mon lit – note 6.5/10

Miss Maggy est de retour. Pas celle de Renaud et du parti conservateur anglais aux réformes si radicales. Non, celle dont je parle est anglaise, elle aussi, mais bien plus sympathique. Elle vit à notre époque et surtout elle est l’héroïne BD de Lewis Trondheim et Stéphane Oiry. C’est même le second tome de ces aventures. Est-ce la fin ? Rien ne permet de l'affirmer. Ce tome clôt en tout cas le diptyque.


©Dupuis édition 2015.

Petit rappel des faits :

Maggy s’est faite virer de son emploi chez le détective Wight après qu’elle se soit débarrassée des tickets qu’il lui avait confié pour éviter de se faire agresser. Mais Maggy, même si elle n’est pas téméraire, n’est pas femme à se laisser marcher dessus sans comprendre. Elle va donc mener son enquête de son côté et régler les choses à sa manière. Entendez par là, de façon pas forcément très honnête. Résultat, elle récupère un petit copain plutôt voyou mais réglo, une somme de 15 000 livres qui va intéresser pas mal de monde et découvrir ses vrais amis.

Voilà où en est Maggy dans ce second tome : prise entre un boy-friend voyou et une amie flic ! Le moins honnête des deux n’étant pas forcément celui qu’on croit.

Un second album un peu plus complexe à appréhender et cela même si vous avez lu le premier tome. Les dialogues restent assez tranchants et la pâte de Lewis Trondheim est assez identifiable – la blague sur la cache des 15 000 livres en est le parfait exemple – et cela même s’il n’y a pas de canard comme personnage. Le gaufrier de Stéphane Oiry (page de 4 bandes de 3 cases) sonne un peu classique mais convient parfaitement à cette ambiance so british.

Maggy est une héroïne intéressante, efficace, que l’on pourrait qualifier d’équivalente britannique et en un peu plus trash (toute proportion gardée) de notre détective national Jérôme K Jérôme Bloche. Elle inspire en tout cas la même sympathie et la même simplicité.

 

Monika – Tome 1 : Les bals masqués – note : 8/10

Est-ce que les éditions Dupuis se lanceraient dans la bande dessinée qu’on qualifie plus communément « pour adulte » ? C’est en tout cas le raccourci que l’on pourrait faire à la lecture de quelques albums de-ci, de-là. Après la technique du périnée (ici) qui expliquait comment retenir son plaisir, on découvre cet album, Monika, à la couverture très aguicheuse et à l’ambiance doucement érotique.


©Dupuis édition 2015.

Je préfère prévenir tout de suite, si vous cherchez de l’érotisme pur et dur, vous pouvez passer votre chemin. Ici, on est plus proche d’une sensualité exacerbée plutôt qu’un érotisme véritable. Les filles sont belles et sexy comme Monika (Kate). Les hommes sont beaux et athlétiques comme le politique Epson ou geek informatique comme Théo. On pourrait se croire dans un mauvais film interdit au moins de 16 ans passant en troisième partie de soirée. Mais on ne franchit jamais ce cap. Le suspense l’emporte sur la sensualité et le récit est de qualité. Les secrets des personnages l’emportent sur leur beauté esthétique. Qu’est-il arrivé à Erika, la sœur de Monika ? Epson l’a-t-il tuée ? Qui en veut à Epson ? Qui sont les brigades crusis ? Quels secrets d’enfance lient Monika à Erika ?

Une partie de ces questions sera résolue dans cet album, mais la détresse dans laquelle se trouvent les personnages nous laissent dans l’excitation. On veut en (sa-)voir plus !

L’album est beau et il le doit à Guillem March. L’album est prenant et il est signé Thilde Barboni (Agence Interpol T3, La rose d’Elisabethville). Un duo de choc pour un album qui charme le lecteur.