8.5/10Sherman - tomes 1 & 2

/ Critique - écrit par plienard, le 01/02/2011
Notre verdict : 8.5/10 - Sherman, ce cher homme (Fiche technique)

Un homme qui s’est hissé au sommet de la société américaine voit tout s’effondrer à cause d’un inconnu. Qui peut bien lui en vouloir autant ?

Robert, le fils de Jay Sherman, est en campagne pour devenir président des Etats-Unis d’Amérique, et tout s’annonce très bien. Pourtant, un homme lui tire dessus, le blessant mortellement. Et pendant que les médecins tentent de sauver son fils, Jay reçoit un mystérieux coup de téléphone lui annonçant que ses ennuis ne font que commencer.


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Le scorpion
, IR$, Cassio, L’étoile du désert, Empire USA et maintenant Sherman, Stephen Desberg est décidément un homme à séries (à succès) et un homme prolifique. Avec l’aide du dessinateur Griffo (de son vrai nom Werner Goelen) – qui avait activement participé à Empire USA – le scénariste nous raconte l’histoire de Jay Sherman, self-made man à l’américaine, parti de rien pour arriver au sommet et qui « doit payer pour ce qu’il a fait ». Et, à la manière de Empire USA, six albums sont prévus avec, pour nous mettre l’eau à la bouche, les deux premiers tomes dès ce mois de Janvier 2011. Viendront, ensuite, les deux tomes suivants en Mai et Novembre 2011 et les deux derniers en Février et Juin 2012.

Et, si à la lecture, on ne peut s’empêcher de penser à l’histoire de la famille Kennedy – les fils assassinés dont un président, une fortune faite pendant la prohibition – d’autres comparaisons plus cinématographiques nous viennent à l’esprit. En premier lieu Il était une fois l’Amérique, bien évidemment avec cette histoire de vengeance et d’ascension à l’américaine, ainsi que l’époque traitée. On pense aussi à L.A. confidential, ses femmes fatales, ses ripoux, sa pègre. Si le scénario est dense, probablement dû au fait que les six tomes ont été écrits d’un seul bloc, les dessins, eux, nous projettent dans l’Amérique des années 30 et des années 60 de façon très réaliste.


DR.
Tous les souvenirs de Jay sont rappelés dans une couleur chaude, façon sépia, alors que le présent est dessiné dans des couleurs plus grises et plus dures. Ce jeu de couleur renforce l’impression de dureté pour les événements dramatiques qui arrivent à Jay, tandis que son passé, pourtant pas toujours très rose, nous est proposé de façon plus chaleureuse. On est enclin à le pardonner. L’intrigue est réellement prenante. A mesure que l’on avance dans les albums, quelques pans du passé de Jay sont révélés. Parallèlement à l’enquête, Jay se livre à sa garde du corps, Eva Cruz et très vite, le rapport entre les deux personnages devient plus complexe.

De l’homme honnête et respectable du début, on passe à un homme ambitieux, contraint d’utiliser tous les moyens pour pouvoir tenir la promesse faite à son père mourant. Sans être totalement originaux, Desberg et Griffo nous livrent une superbe série où rien n’est laissé au hasard.