Comicschool #4 : Rick Jones, l'éternel second couteau

/ Article - écrit par riffhifi, le 28/07/2008

Certaines personnes sont destinées à être des suiveurs, à vivre dans l'ombre des grands. Dans l'univers des comics, le représentant le plus frappant de cette espèce est Rick Jones, un p'tit gars apparu dès 1962 dans le premier numéro de L'incroyable Hulk, et qui s'acharne depuis lors à ne rester qu'un adolescent marchant dans les pas de ses idoles durant une courte période de temps.

Son premier pote, en toute logique, fut Bruce Banner : Rick étant la cause de la transformation du scientifique en Hulk, il le suit partout afin de l'aider à guérir. Soyons clair : l'aide du jeune homme se résume principalement à un soutien psychologique, car sa seule compétence dans la vie consiste à savoir jouer de l'harmonica... Cependant, durant quelques numéros, Rick est capable de contrôler Hulk grâce à une vague histoire de lien psychique. Rien de bien définitif, et la
fidélité de Rick s'en va rapidement vers les Vengeurs, et plus particulièrement ce vieux pédophile de Captain America.

Car le Capitaine, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, ne s'est jamais vraiment remis de la mort de son ancien partenaire Bucky Barnes ; lorsqu'il rencontre Rick Jones, il décide que le costume moulant lui ferait des petites fesses à croquer, et lui propose de devenir son nouveau sidekick. L'histoire ne dit pas pourquoi Rick démissionna au bout de quelques mois...

Mais le voyage ne s'arrêtait pas là pour le jeune joueur d'harmonica, éternellement sans emploi et sans personnalité : il devint par la suite l'alter ego de Captain Marvel, offrant ainsi au héros galactique la possibilité de se pointer sur Terre en échangeant son corps avec celui de Rick Jones ; ce dernier restait alors enfermé dans la Zone Négative, à lire Paris match en attendant de réintégrer son corps... Cette aventure prit fin avec la mort de Captain Marvel, rongé par un cancer.

Gagné par l'habitude de copier certains héros et de prêter son corps à d'autres, il se transforma ensuite en Hulk (mais fut guéri accidentellement - imaginez un peu ? - par le Hulk gris et le Leader, qui voulaient lui soutirer son essence), prêta vite fait son corps à Namor le Prince des mers, fut longtemps l'alter ego du fils de Captain Marvel Genis-Vell (période durant laquelle ses séjours dans la Zone Négative lui permirent probablement de finir la lecture de l'intégrale d'Isaac Asimov et Frank Herbert), et enfin devint un monstre apparenté à l'Abomination, sous le nom de A-Bomb. Entre-temps, Rick Jones a écrit un livre intitulé, je vous le donne en mille : Sidekicks... Rien à voir avec le chef-d'oeuvre de Chuck Norris, bien entendu.

Rick Jones est cité sous forme de clin d'oeil dans L'incroyable Hulk sorti mercredi dernier au cinéma : le nom "Richard Jones" apparaît dans le générique de début au sein d'une liste des alliés de Bruce Banner.