5/10Hammerfall - Tome 1 - La peine du serpent

/ Critique - écrit par iscarioth, le 14/04/2007
Notre verdict : 5/10 - Le marteau et l'enclume (Fiche technique)

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Pour le moment peu convaincant, Hammerfall n'en est pas pour autant à jeter aux oubliettes.

Sylvain Runberg... Quelque chose me dit qu'il n'a pas fini de nous étonner. Une série quotidienne avec Les colocataires, une percée réussie dans la science-fiction avec Orbital, un essai transformé pour la collection 32 de Futuropolis avec London Calling... Et revoici notre auteur, accompagné d'un tout nouveau dessinateur, poser les jalons d'un nouveau projet, investir un nouveau genre : le médiéval.


Un revival médiéval, du côté de chez Dupuis ? La collection Empreinte(s) nous a fait l'excellente surprise, il y a à peine quelques mois, du Rêve de Jérusalem, une série s'annonçant typiquement médiévale, dans le droit sillage de l'oeuvre de Mitton, des séries Foc ou Mortepierre. Hammerfall, toute nouvelle série de Runberg dont nous parlons ici, tient elle la comparaison ? La couverture, alléchante, nous promet bien des choses. Mais, première déception à l'ouverture de l'album, elle n'est pas l'oeuvre de Boris Talijancic, dessinateur des 56 pages, mais celle de Nicolas Fructus. Les premiers instants de La peine du serpent ne sont pas sans rappeler le premier album, sanguinolent au possible, des Chroniques barbares. Quelques moines étripés sans difficulté par un groupe de vikings suréquipés : la comparaison s'arrête malheureusement là. Le dessin de Talijancic est approximatif, peu fluide. Les scènes de combat, et plus largement d'action, sont sans envergure ni caractère. Le découpage de l'album est extrêmement fade, avec des lignes de cases et des plans qui se succèdent sans jamais soulever la moindre originalité. Les expressions faciales sont également peu impressionnantes et les personnages carencés en charisme.


Pourtant, du début à la fin, nous naviguons en plein dans les thèmes médiévaux : la violence viking, les massacres, le bannissement d'un homme revenu chez les siens pour se venger. Les civilisations guerrières et violentes s'entrechoquent comme dans une superproduction épique (on nous parle de "saga", en quatrième de couverture). Si l'originalité scénaristique n'est pas de mise, la lecture se fait plutôt agréablement, ce premier album étant tissé de scènes d'action et de suspens assez nombreuses pour retenir l'attention. Rien d'exceptionnel pour le moment, donc, mais une possibilité de nette embellie. Le dessinateur croate Boris Talijancic pourrait bien parfaire son art et Runberg nous surprendre par d'hypothétiques revirements dans son scénario. Il nous surprend d'ailleurs déjà, en provoquant l'incursion de codes héroïc fantasy, à la dernière page d'un album jusqu'alors parfaitement balisé.


Pour le moment peu convaincant, Hammerfall n'en est pas pour autant à jeter aux oubliettes. Patientons jusqu'au prochain album pour nous tailler un avis un peu plus tranché.