6/10Hammerfall - Tome 3 - Les gardiens d'Elivagar

/ Critique - écrit par riffhifi, le 15/09/2008
Notre verdict : 6/10 - Elivagar du nord (Fiche technique)

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Charlemagne et ses potes se coltinent toujours de la créature mythique : sans aller jusqu'à dire qu'on s'ennuie, il faut bien admettre que ce nouveau tome ne déchaîne aucune passion.

Couverture de Nicolas Fructus, conflit entre l'armée de Charlemagne et les créatures surnaturelles qui peuplent la Scandinavie : on est en terrain connu avec ce troisième tome de Hammerfall. Trop connu peut-être, et l'on aimerait être transporté en-dehors du cadre très sage de ces albums qui se ressemblent.


Cette fois, les Skanes au physique disgracieux ne sont plus au centre de l'intrigue : les antagonistes sont de fiers géants (environ trois mètres au garrot) dont les yeux incandescents filent les miquettes à leurs adversaires. Un mystère entoure leurs attaques, et il va falloir le résoudre pour atteindre Elivagar, passage obligé vers le territoire d'Ulf-le-Blanc (on ne rigole pas, il n'a pas choisi de s'appeler comme ça).

Il faut reconnaître à Sylvain Runberg la qualité de son scénario, toujours aussi construit et documenté, qui multiplie d'un côté les personnages et les intrigues, de l'autre les références et les indications historiques. L'auteur habite à Stockholm, il doit avoir sous la main de quoi se renseigner ; le récit est d'autant plus appréciable que la période est assez méconnue malgré son puissant potentiel d'évocation. Pourtant, la sauce prend moins bien dans cette suite, probablement à cause de l'absence d'événement réellement marquant. Le dessin de Boris Talijancic participe également de cette relative impression d'immobilisme : à la longue, il diffuse malgré lui un aspect quasiment scolaire, évoquant les illustrations peu enthousiastes des manuels d'histoire-géo qu'on trimballait dans le cartable quand on était en sixième et qu'on se plaignait d'avoir comme prof l'austère Madame Toutengrain.


"... j'ai pas droit au Red Bull !"
Du coup, c'est d'un œil un peu distrait qu'on parcourt les aventures de Charlemagne, Louis, Bjorn, Ida, Lina, Harald, Luptus et autres personnages qui, par leur multiplicité, diluent l'intérêt que l'on porte à chacun d'eux. On serait bien en peine de sortir une figure vraiment marquante de ce tome, qui s'oublie trop rapidement après lecture. Au rayon des améliorations, on notera néanmoins qu'il se révèle moins bavard que son prédécesseur, ce qui joue en sa faveur lors de jolies scènes sur la plage ou dans une forêt enneigée.

Plus que jamais, Hammerfall est la série des croisements : celui des religions, celui de la réalité et du mythe, celui du réalisme et de l'épique. Espérons que ce tome soit celui de la transition vers un quatrième et dernier tome riche en actions et délivrant un final un peu plus mordant que le présent contenu...