3.5/10Avengers : les origines

/ Critique - écrit par riffhifi, le 14/11/2011
Notre verdict : 3.5/10 - Venge ta soupe et tais-toi (Fiche technique)

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L’aventure fondatrice des Vengeurs, délayée sur cinq numéros par Joe Casey et Phil Noto. Quel intérêt ? Euh… eh ben vous voyez le… oh, un hippocampe ! *s’enfuit discrètement*

Le scénariste Joe Casey, il y a une dizaine d’années, avait intelligemment doté la saga des X-men d’un prologue modernisé, intitulé Les enfants de l’atome. Après quelques années d’autres travaux, notamment sur la série Wildcats, il revient à l’exercice de la réinvention d’origines, en s’attaquant cette fois aux Vengeurs.

En fait de réinvention, Casey se contente de proposer un remake de l’histoire fondatrice, celle que pondirent Stan Lee et Jack Kirby en septembre 1963. Délayer une BD de 20 pages sur une centaine, c’est le défi un peu vain qu’il s’est lancé (ou que Marvel lui a lancé ?) pour remettre au goût du jour la création de l’équipe, dont les salles de cinéma accueilleront la version Avengers : les origines
DR.
blockbuster l’an prochain.

Rappelons les faits : en 1963, alors que certains de ses titres cartonnent déjà, Marvel décide de réunir plusieurs personnages sous une même bannière, à la façon de la Justice League de chez DC. Aussitôt dit aussitôt fait : Thor, Iron Man, Ant-Man et la Guêpe sont attirés dans un piège par le fourbe Loki, et se liguent à tort (oui, Thor se ligue à tort aussi) contre le pauvre Hulk. Après s’être mis sur la tronche pendant quelques planches, ils comprennent que Loki est seul à blâmer, et décident de s’échanger leurs cartes de visites pour s’unir à nouveau dans l’avenir (ou plus exactement, pour s’assembler, ainsi que leur cri de guerre les y invite). L’argument est pauvre, le traitement candide, mais heureusement, c’est bref. Imaginez maintenant qu’on vous raconte exactement la même chose, 47 ans plus tard, sur un nombre de pages cinq fois supérieur. L’espace entre les scènes fait l’objet de remplissage, les dialogues sont allongés… On gagne une hallucination de Thor, sans doute la partie la plus intéressante par sa violence assez brute. Et l’affrontement Thor-Loki s’avère plus spectaculaire, faisant usage de large cases et de décors fantastiques. Rien d’indispensable, et on passe la majeure partie du temps à grincer des dents à la lecture des naïvetés des années 60 copiées et allongées par Joe Casey (la formation de l’équipe à la fin de l’album apparaît parfaitement artificielle). La modernisation du récit et des décors est quasiment invisible, et on se demande si la mini-série est supposée ouvrir les portes d’un nouvel univers parallèle, ou s’il ne s’agit que d’un one-shot opportuniste et inutile.

Le dessinateur Phil Noto, souvent cantonné aux couvertures, possède un trait sobre et élégant qui a apporté un peu de retenue à quelques récentes tribulations de Jonah Hex… mais a également participé à la mollesse d’un récit consacré à Superman et Supergirl. Ici, il souffre essentiellement de sa colorisation terne, ainsi que d’un manque d’inspiration pour la représentation d’Iron Man (il est vrai que l’armure "vintage" du héros, avec son aspect de boîte de conserve, n’est pas la plus dynamique de toutes).


1963 / 2010 : la SPA est passée par là

Avengers: The Origin #1 - The Necessary Evil / Un mal nécessaire (juin 2010)
Avengers: The Origin #2 - Faith-Based Initiative / Intime conviction (juillet 2010)
Avengers: The Origin #3 - Response Time Zero Cult / Temps de réponse zéro (août 2010)
Avengers: The Origin #4 - Rumble Fish / Frères ennemis (septembre 2010)
Avengers: The Origin #5 - One Shoe Drops / Le premier pas (octobre 2010)