The New Avengers - 2006-2007 - Révolution
Bande Dessinée / Critique - écrit par Canette Ultra, le 12/04/2010 (Les Nouveaux Vengeurs ne font pas dans le détail dans cet album qui conjugue poésie avec combats titanesques. Que ce soit contre le Collectif ou une armée de Ninjas, nos amis justiciers vont se dépasser sans fausses notes ou presque.
Les Vengeurs sont bien connus de tous les fans de comics. Lorsqu'ils furent démantelés, les fans de Captain America et consorts furent en larmes. Heureusement pour nous, les Nouveaux Vengeurs se sont formés et la nouvelle équipe a su redonner le punch nécessaire pour une équipe si ancienne. Avec des personnages charismatiques comme Wolverine (lorsqu'il ne découpe pas Magneto et sa bande) ou Spiderman (être vengeur, ça arrondit les fins de mois), la série ne manquait pas d'arguments y compris du point de vue de l'humour. Dans cet album des New Avengers, trois thèmes nous sont proposés : la grande bataille contre le Collectif, les Illuminati et la quête de Clint Barton aka Hawkeye.
en plus d'être puissant, il est ... nuUne terrible énergie est apparu soudainement en Amérique du Nord. Son but est inconnue mais sa force de frappe semble illimitée. Les Canadiens d'Alpha Flight n'ont pas tenu 2 secondes contre cette force. Il faut admettre qu'on n'attendait pas de miracles de leur part mais le résultat est tout de même étonnant. De plus, cette situation de crise intervient pile après House of M où la quasi-totalité de la population mutante a perdu ses pouvoirs (merci la Sorcière Rouge). En résumé, tout est idéal pour que les Nouveaux Vengeurs se lancent dans la mêlée. Dirigé par Iron Man et soutenu par Luke Cage, les justiciers vont utiliser toutes leurs connaissances pour résister à la nouvelle menace tout en jonglant avec le S.H.I.E.L.D. (les plus célèbres espions du monde) qui trouvent toute cette situation aussi bizarre qu'inquiétante. L'action est ainsi portée par des dessins splendides qui magnifient toute la démesure du Collectif. Que ce soit une ville qui explose, un combat dantesque dans l'espace contre the Sentry ou une armée de zombie, le travail est solide et aucun détail n'est oublié. Le graphisme est soutenu par une maîtrise du rythme et de la narration qui pousse à l'admiration. Le récit est dense et il va à l'essentiel.
Le club des 6 va nous éclairerLe constat est différent pour le chapitre des Illuminati. Le graphisme est davantage axé sur l'exposition des émotions et le dégradé des couleurs tend vers une forme de crayonné parfois approximatif. Le pitch est simple : Iron Man veut une sorte d'O.N.U. des plus puissants cerveaux de ce monde (ou des plus influents) et prendre des dispositions qui vont influencer le cours du monde entier. On regrette la partie prophétique du récit qui ne prend qu'à moitié. En effet, L'homme de fer nous fait un résumé des futurs évènements de Civil War mais la sauce ne prend qu'à moitié tant le texte paraît gros. Le groupe des Illuminati est que rarement au complet également. Charles Xavier est plus absent que jamais et on ne peut pas dire que Black Bolt ait grand chose à dire. On dirait plutôt le « club d'approbation des idées de Tony Stark ».
La dernière partie est centrée sur Clint Barton. Deux récits se succèdent donc et le succès est au rendez-vous. Au début, nous retrouvons notre tireur d'élite en pleine réapparition suite à sa double mort : après le combat contre l'armée de robot et House of M. Perdu, déboussolé, il découvre un monde en pleine « guerre civile » où les vengeurs ont disparu et où porter un costume peut s'avérer dangereux. Sa quête identitaire va le mener chez le Docteur Strange puis dans les montagnes du Wundagore à la recherche de la Sorcière Rouge (qui est amnésique). Le dessin, tout en nuance, laisse libre cours à la recherche identitaire et à la poésie. Le héros qui se cherche, qui erre est habilement présenté. Le temps semble dès lors s'arrêter et on regrette que le récit soit si court. La suite est plus classique dans le super héroïsme.
Ronin, aussi sexy que létaleLe personnage de Ronin est introduit et le sauvetage de ce dernier va être le but des Nouveaux Vengeurs qui sont un peu déprimés à cause de Civil War. C'est pourquoi, ils sont très contents de partir pour le Japon afin de sauver la jeune femme qui se cachait sous les traits de Ronin. Clint justement, passait par la maison du Dr Strange et endosse le costume de Ronin afin d'aller sauver la jeune fille en détresse. Le récit, tout en flashback et en combat ne nous déçoit pas. Les surprises se succèdent et entre deux charcutages de ninjas (l'ennemi est « la main », le clan ninja dirigé par Elektra), la profondeur de la prochaine guerre se dessine. Le dessin haut en couleur laisse l'action s'exprimer et c'est avec plaisir qu'on voit nos héros utiliser leurs pouvoirs à fond. Wolverine découpe du ninja tout en se faisant taillader à coup de katana. Et Luke Cage, quant à lui, se distingue dans sa capacité de donner des coups autant que d'en recevoir (le bougre sera même incendié). Un troisième thème qui démontre une fois de plus, la maîtrise des genres chez la Marvel et où le lecteur saura toujours tenu en haleine.
En résumé, cet album est prenant et bien maîtrisé. Le deuxième axe est le moins solide des trois mais les deux autres ont des qualités indéniables. Le premier malgré sa faible longueur, nous montrent des conflits à l'ampleur rare tandis que les conséquences qui en découlent, sont une transition de House of M. Le dernier thème qu'on pourrait presque appeler « Hawkeye Reborn » est un récit dont les styles très différents servent un même but : une histoire de super-héros. Un album riche et complet qui prouvent que les Nouveaux Vengeurs savent aller au-delà de l'héritage des Vengeurs.