7/10Insiders - 2ème bataille, Dargaud

/ Critique - écrit par plienard, le 02/06/2011
Notre verdict : 7/10 - Super Najah (Fiche technique)

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Dans cette bataille qui est proposée au lecteur de retrouver leurs héros de façon compilée, Dargaud n'est pas en reste. KRINEIN vous propose ici l’intégrale n°2 d'Insiders, le diptyque afghan, soit 2 albums, mais sans dossiers.

Après l’inventaire fait chez les éditions Dupuis (cliquer ici),  attaquons-nous aux éditions Dargaud. Le sujet en sera plus facile par le nombre (une seule intégrale traitée, le deuxième diptyque de Insiders), mais la qualité est bien au rendez-vous.


La couverture de l'intégrale.
Depuis le début d’année 2011, chez Dargaud, on a eu les intégrales consacrée : à Valérian (intégrale n°5) ; à Philémon – trois superbes intégrales ainsi qu’une monographie sur son auteur Fred – ;  à Médiacop (Réality show) ; Double masque avec les deux premiers albums ; La croix de cazenac avec le cycle de l’ours en petit format communément appelé format magnum ; à Kenya avec l’ensemble des cinq albums en magnum ; La jeunesse de Blueberry – le cycle des complots – avec les albums 10 à 13; Les Innommables ; La gloire d’Hera et Tirésias – toutes deux de Serge Le Tendre au scénario et Christian Rossi au dessin – et sans oublier la onzième intégrale de Snoopy et les peanuts qui reprend chronologiquement les parutions des strips de Schulz. N’oublions pas non plus l’intégrale sur Imago mundi.

Insiders – Intégrale 2

Najah Cruz (ou Isabel Mendoza) a acquis la confiance de Sam Natchez, soupçonné d’être le grand maître du conseil des parrains occultes (et ce qu’il est en réalité). Faisant partie du projet secret Insiders, elle a réussi à s’introduire auprès du milliardaire en tant que garde du corps. Mais on ne peut plus faire confiance à personne en ce monde. Avec l’aide de Najah, Natchez va découvrir que le dirigeant de la World Business Bank (WBB) a subtilisé quelques millions à son organisation. C’est un comble. Mais Sam Natchez est un homme avec de la ressource et ce petit incident – réglé comme il se doit – va permettre à son organisation de pouvoir blanchir plus facilement le trop plein d’argent issu de la drogue.


Que c'est beau Monaco !
Deuxième diptyque Insiders, avec les albums n°3 et 4, Missiles pour Islamabad (2004) et Piège afghan (2005), on comprend, à leur titre, que cela va concerner l’Afghanistan et le Pakistan. Et ceux qui ont suivi l’actualité ces dernières années se douteront qu’il va être question d’armement et de trafic de drogue. Et ils auront entièrement raison. Jean-Claude Bartoll met à profit son expérience de grand-reporter pour cette histoire qui nous emmène de Monaco à Islamabad et des montagnes de Toroboro à quelque part  en Normandie. Eh oui, le crime n’a pas de frontière et permet de voyager. Son partenaire au dessin s’appelle toujours Renaud Garreta.

Intéressant et captivant, l’histoire procure pourtant des sentiments contradictoires. Si le sujet d’Insiders rappelle, avec évidence, un flic dans la mafia, il traite de façon plus approfondie les trafics et l’organisation des parrains occultes et moins des rapports que peuvent avoir l’infiltrée avec Sam Natchez. Ce diptyque met aussi en avant la collusion entre les politiques et la mafia et l’incroyable facilité et aisance avec laquelle cette dernière réinvestie ses profits toujours croissants. On en sourit presque quand ils sont à  se plaindre qu’ils ont trop d’argent à blanchir. Et si le contexte économique nous est aussi très bien expliqué – avec les paysans afghans qui gagnent 180 fois plus d’argent à cultiver le pavot plutôt que le blé – il devient difficile au lecteur de concilier les différents sujets : économique, sociologique, culturel et politique. L’intervention de l’armée française dans les montagnes afghanes en est d’ailleurs un parfait exemple. On ne comprend rien à ce qu’il se passe, comme Najah d’ailleurs. Ou alors, les auteurs ont totalement réussi leur pari de nous faire nous identifier à l’héroïne (Najah, pas la drogue..).


A dada ...
Et comme souvent dans la bande dessinée, le dessin répond à son scénario : beau et réaliste. Il convient parfaitement à l’atmosphère de l’album. Et si dans le premier album Missiles pour Islamabad, le trait est encore assez clair, le second voit tout d’un coup les visages devenir gris. Est-ce pour simuler une lumière particulière dans cette partie de la région ? Peut-être. Et si c’est le cas, ce n’est pas franchement réussi. Les coups de crayon sur les visages, si c’est réussi case 5 page 66 du diptyque et qui donnent une aura presque divine au personnage, ils sont moins évident à comprendre tout le reste de l’album. Ils donnent plutôt l’impression d’un dessin sale, ce qu’on ne saurait pas croire. Mais l’impression reste négative.

La série agit comme une bonne série à l’américaine. Elle en fait un peu trop, mais au final on reste scotché jusqu’à la fin. Et on attend la suite.