7/10Insiders - Intégrale volume 1

/ Critique - écrit par plienard, le 14/01/2011
Notre verdict : 7/10 - Une femme dans la maffia (Fiche technique)

Tags : insiders jean bartoll claude dargaud tome garreta

Cette intégrale est la présentation d’une nouvelle espionne qui doit lutter contre les bandits en cols blancs. Ces aventures démarrent pourtant sur le terrain des combats.

L’intégrale 1 d’Insiders reprend le premier cycle de la série avec Guérilla tchétchène et Opération off-shore. Deux albums pour découvrir une série portée sur les liens entre la maffia et les politiques ainsi que les manipulations qui en découlent. Au centre de tout cela, Najah Cruz qui doit s’infiltrer et permettre d’en démonter les rouages.

Dans le premier album, on retrouve Najah en pleine guerre de Tchétchénie. Petite amie de Kamil Sharif, un des fils de l’ancien président, elle s’est engagée dans le conflit avec celui-ci quand les russes ont envahi le pays une seconde fois. Malheureusement, elle ne sait pas où Kamil se trouve : arrêté par les Russes, mort ? Elle l’ignore. Elle continue donc le combat pour le retrouver et entreprend de faire libérer son frère, Nahmad Sharif, fait prisonnier par les « russkis ». Le sauvetage sera pour elle une révélation sur la tournure que prend le conflit. Et si la raison pour laquelle elle se battait n’était plus d’actualité, était-elle bien celle qu’elle dit ?

Premier album d’une nouvelle série, il est normal qu’il soit un album d’introduction. Introduction d’abord, d’une intrigue qui va courir sur plusieurs albums (au-delà du second). Sam Natchez, richissime entrepreneur véreux, tente d’amasser pour lui et son comité, le maximum d’argent par le pétrole. Il va pour cela utiliser la situation politique au Cabinda (réelle région de l’Angola) et provoquer un coup d’état pour récupérer les réserves de pétrole et les installations pétrolifères. Introduction ensuite, d’une héroïne qui n’est pas celle qu’elle déclare être. Une partie de son passé nous est dévoilé ici, ce qui nous fait acquiescer son art du combat et de la guérilla. Tout est fait de façon cohérente pour que l’histoire soit crédible. Et ça marche. Du côté du dessin, il n’y a rien à signaler. Le réalisme joue à plein. On est tout de suite dans le vif du sujet avec le dessin de Renaud Garetta. Pour pinailler, on notera que Najah change de soutien gorge d’une case à l’autre (page 36-37). Par certains côtés, elle rappelle ? l’héroïne des stryges : les couleurs de cheveux, son art du combat. Et on se passionne pour elle.


Du côté scénario, on n’hésitera pas à faire la comparaison avec du Van Hamme et Largo Winch pour la complexité de l’intrigue des premiers albums sur les montages financiers. L’album alterne d’ailleurs entre l’action (le guérilla tchétchène, les combats en Afrique) et des moments de pause qui permettent de reprendre son souffle et de poser l’intrigue financière et politique. On regrettera cependant la difficulté de comprendre à qui profite le crime. On s’embrouille à savoir qui a intérêt à ce qu’il y ait un coup d’état au Cabinda. Cette complexité est rendue par les jeux de dupes, les mensonges entre les personnages qui ont l’argent et les politiques. Tout le monde semble mentir.

J’ai toujours apprécié les intégrales (notamment les diptyques). Par leur prix avantageux : ils restent moins chers que plusieurs albums. Mais aussi par le fait que l’on connaît la fin de l’intrigue au bout de la lecture. Ici, c’est plus ou moins vrai. L’économie financière n’est pas redoutable et la fin n’en est pas vraiment une. Cependant la qualité est là, et l’envie de connaître la suite est présente. Que demander de plus ?