Daredevil - 2002 - Le scoop
Bande Dessinée / Critique - écrit par Maixent, le 15/12/2008 (Tags : daredevil michael marvel bendis comics brian page
Un super-héros suprenant pour un récit qui ne l'est pas moins. Un traitement polar et une histoire entraînante qui ne se contente pas de quelques scènes d'actions insensées. Intéressant.
Le récit de cette réédition se divise en deux parties, Underboss et Le scoop. La première partie ayant déjà été traitée ici, concentrons-nous sur la deuxième :
Daredevil est l’homme sans peur, mais peut-être éprouve-t-il tout de même quelques
Chat perchéfrissons d’inquiétude à l'idée que son identité secrète soit dévoilée. De longue date, le Caïd sait que Matt Murdock, l’avocat aveugle des causes justes est en fait Daredevil, qui règne la nuit sur Hell’s Kitchen tel un diable rouge. Un accord tacite entre les deux ennemis permet cependant de préserver ce mystère. Mais il en est de même pour tous les secrets, surtout les plus importants, ils deviennent rumeur sans que l’on sache vraiment comment et petit à petit chacun se doute de quelque chose jusqu’au jour où un intrépide ou un fou lâche le morceau. Et c’est bien ce qu’il se passe dans cet opus.
On sait que dans Civil War, Daredevil est du côté de Captain America, c’est-à-dire qu’il fait partie de ceux qui refusent de se soumettre à la loi et de dévoiler leur véritable identité. Ici, il n’a pas le choix et l’intègre diable rouge va devoir mentir. Bien au-delà de la simple mascarade, comme souvent dans les comics quand on lit entre les lignes, le récit a plus l’air d’une tragédie antique avec tromperies, trahisons, questions existentielles et tout le toutim que d’un défilé de carnaval.
Super copainsLe récit est lisible même par le néophyte car bien construit et chaque personnage très bien identifié. D’un côté les querelles de mafiosi et les luttes intestines qui gangrènent le pouvoir du Caïd jusqu’à sa tentative de meurtre, de l’autre le clan des gentils, Matt Murdock en proie à son conflit intérieur, soutenu par le rêve d’Elektra, son ancienne petite amie et dans la réalité par son associé, mais aussi par Spider-man qui posera une main amicale sur son épaule pour le soutenir. C’est un récit intimiste à la portée de tous. Il ne faut pas s’attendre à des explosions à gogo et à des simplifications à l’extrême. Le récit est fouillé et travaillé et permet un divertissement des plus agréable.
Entre mafiosi et questions existentielles, l’équilibre est
Les ravages de la
presse à scandaleétonnamment maintenu. Le lecteur ne se lasse pas et trouve même un certain plaisir à rechercher les mécanismes complexes qui régissent aussi bien les milieux des bas-fonds et ceux encore plus dangereux des médias et du peuple. Le dessin très noir et les plans rapides et rapprochés permettent aussi de pénétrer dans cette ambiance à la limite du glauque, ce qui fait de cet ouvrage un véritable polar où finalement le fait qu’un mec se trimballe la nuit en collants n’ai qu’un détail. Les amateurs du genre seront satisfaits de ce scénario complexe et des rapports ambigus entre les personnages tandis que ceux qui voient encore Daredevil à travers Ben Affleck seront rassurés. Finalement, Daredevil, c’est bien.