7/10Daredevil - 2007 - A chacun son dû

/ Critique - écrit par riffhifi, le 23/05/2009
Notre verdict : 7/10 - Dû dû d’être un DD (Fiche technique)

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« My name is Gladiator ». Un méchant de l'âge d'or ressurgit dans les pages de Daredevil... Mais les apparences ne sont-elles pas trompeuses ? Un récit solide qui appelle une suite de toutes ses forces.

Après Le diable en cavale, on retrouve un Matt Murdock enfin réintégré dans la vie civile, obligé d'affronter les regards du populo qui le soupçonne encore (et pour cause !) d'être Daredevil. C'est dans ce contexte fraîchement rétabli que surgit le Gladiateur, alias Melvin Potter, ancien ennemi de DD que l'on croyait occupé à purger sa peine en silence à Ryker's Island. Rappelons que le Gladiateur n'a jamais été vraiment responsable de ses pulsions meurtrières, résultant de troubles schizophréniques graves... Mais cette fois, les circonstances de ses poussées de violence semblent différentes, et la nouvelle associée de Matt veut défendre Potter, qu'elle croit innocent.

Ed Brubaker et Michael Lark entament leur deuxième arc après avoir raconté la
réhabilitation de Matt Murdock ; histoire de marquer le coup, la série s'offre un épisode de pause dessiné par Lee Weeks : intitulé Notre histoire d'amour, celui-ci se pare d'une couverture de John Romita Sr. (77 ans) et relate les états d'âme de Milla Donovan, l'épouse aveugle de Matt Murdock. Un joli récit intimiste, axé exclusivement sur la psychologie des personnages : Matt est-il vraiment amoureux de Milla, ou cherche-il encore le fantôme de Karen Page ? D'ailleurs, le cœur d'un homme qui a vu mourir dans ses bras plusieurs femmes aimées peut-il encore fonctionner normalement ? Le dessin de Lee Weeks ne se démarque pas énormément de celui de Lark, à tel point qu'on se demande s'il était bien nécessaire d'accueillir un artiste invité. Cette préparation n'en constitue pas moins un bel instant de calme (tourmenté), avant le récit (violent) qui s'ensuit.

A chacun son dû, histoire en cinq épisodes, constitue en réalité la première partie d'une histoire qui s'annonce intense. En lui-même, l'album est donc un long prologue, centré sur le personnage du Gladiateur que personne n'a jamais considéré comme une superstar, et dont le caractère geignard dans ses moments
de lucidité atténue un peu trop l'atrocité des actes commis le reste du temps à coups de scie circulaire. Dans le même registre, on a connu le Bouffon Vert plus charismatique. Heureusement, les dessins lugubres de Michael Lark savent recréer l'ambiance oppressante qui sied au Hell's Kitchen où Daredevil officie, et le fait que son identité ne soit plus désormais qu'un secret de polichinelle corse astucieusement la donne lorsque le héros est confronté aux forces de l'ordre. Brubaker installe les personnages, y compris une revenante du tome précédent, en vue de développer une deuxième partie probablement plus intéressante. On croise même en fin de volume deux très anciens adversaires de Spider-man, conviés à la fête pour satisfaire les fans nostalgiques. Décidément, le duo en charge de Daredevil a de la tenue... Reste à voir s'ils allumeront par la suite l'étincelle qui sépare la lecture attentive de la lecture goulue.


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