Christophe Arleston, serial-scénariste(1)

/ Article - écrit par plienard, le 28/12/2013

Après Jean Dufaux, un autre scénariste en série.

Outre ses best-sellers, Lanfeust et Trolls de Troy, Christophe Arleston est aussi l’auteur de nombreuses séries dont les nouveaux tomes voient le jour pour cette fin d’année.

 
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Lanfeust odyssey, tome 5 – note 7.5/10

Le best-seller de Christophe Arleston arrive juste avant les fêtes. Malgré un coup de mou depuis quelques albums, on avait senti les frémissements d’une amélioration dans les (més)-aventures du forgeron roux aux mèches noires. La barre avait tendance à se redresser. La situation s’est maintenant rétablie et on retrouve de la pure aventure comme on l’aime dans une bonne BD de Lanfeust : des filles sexy, des méchants méchants, de l’humour avec quelques jeux mots sur les noms de personnages, le Magohamoth et cette pincée d’aventures rocambolesques si particulière à cette série.

Certes Lanfeust n’est plus le même. Le virage a été amorcé dans ce troisième cycle, Lanfeust Odyssey. Il a perdu une partie de son innocence. Moins bête, plus sérieux. Il faut dire qu’il en a vu des vertes et des pas mûres depuis maintenant plus de vingt albums. Il cherche aujourd’hui à prouver son innocence (mais ce n’est pas la même dont je parle au début) dans la mort de Nicolède, accompagné de son fidèle ami, le troll Hébus, et de ses quatre femmes (eh oui, ça laisse rêveur) Figne et Fagne, Dzong et Lamëh. Il faut pour cela retrouver Ryplëh qui se cache dans un village de pêcheur et qui est le seul à avoir vu la réalité. Quelques rebondissements sont à attendre dans cet album qui redonne un souffle épique assez nerveux. Du bon Lanfeust.

 

Trolls de Troy, tome 17 – note 7/10

Jean-Louis Mourier a retrouvé l’usage de sa main et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on peut lire le nouvel album avec Waha et sa ‘troll’ de famille. Le dessinateur n’a rien perdu de son talent et cette petite période de jeûn semble avoir redonné un coup de fouet aux auteurs. Et pour être honnête, le manque a aussi été latent pour les fans.

Dans cette histoire complète en un album, on retrouve les jeux de mots habituels qui sont un des ingrédients essentiels de l’humour de cette série. On remarquera, en plus, qu’ils sont d’époque avec Kyrlande de Nauyelle. C’est pas bien vu juste avant noël ? Et il y en a plein d’autres. Les dialogues sont au rendez-vous, mais la bêtise de cet univers aussi. Les situations sont délirantes et la magie rend tout possible. Un album qui vous tirera, à coup sûr, plus que des sourires tant il est trop troll !

 

Ekhö, monde miroir, tome 2 – 8/10

Ekhö est un nouveau monde créé par l’inventeur des mondes par excellence, Christophe Arleston. Il est aidé, pour cette série, par le grand Alessandro Barbucci pour mettre en case un univers à l’identique du notre à l’exception près qu’il n’y a pas d’électricité et dont le fragile équilibre thaumique est garanti par les Preshauns, de sorte de petits écureuils maniérés buvant beaucoup de thé. Fourmille Gratule est arrivée dans ce monde à la suite d’un accident d’avion mais cela ne s’est pas passé comme il le devait  et Yuri Podrov a aussi été happé. Et sa présence semble compliquer l’équilibre thaumique d’Ekhö. Dans ce second volet, Fourmille doit renflouer les caisses de l’agence artistique qu’elle a hérité et pour cela elle se rend à Paris pour un contrat au Poulain rouge.

Le monde mis en image par Alessandro Barbucci (Sky Doll) est toujours aussi captivant. Outre les superbes créatures qui le peuplent (Fourmille et Yumma, Hummmmm), l’univers façon XIXème siècle est tout simplement foisonnant de détails, de réalité déformée et de créativité. Cette nouvelle série, très fortement sexuée – entendez par là que le lecteur masculin y trouvera des satisfactions que la lectrice aura du mal à comprendre – où les formes généreuses des héroïnes font partie intégrante de l’intrigue. Elles permettent quelques situations très chaudes. Le dessin de Barbucci et les couleurs de Nolwenn Lebreton apportent ce côté humoristique et rose bonbon qui permettent de rendre les situations moins graveleuses. Bref, tout est fait avec talent.

Elixirs, tome 3 – 6/10

Après la magie de Troy, l’équilibre thaumique d’Ekhö, découvrez le royaume d’Amphel où la réalité est capable de se déliter si des élixirs ne sont pas vaporisés. Le monde est d’ailleurs attaqué par le dieu Olkas mais sa sœur va former une drôle d’équipe pour le contrer.

Ce groupe est composé d’un séducteur d’université hanté par un démon, Tolriq, d’une princesse véritable peste et insupportable, Murmilla, de sa garde du corps, Faude, d’un cuisinier poilu, Föfnir, et d’une drôle de bête qui n’est pas sans rappeler le fourreux de la quête de l’oiseau du temps, Alg. Une étrange équipe qui doute encore de son réel pouvoir à s’opposer au dieu Olkas.

Alberto Varanda est le dessinateur de cette série qui se veut à la fois sexy et palpitante. Souvent collaborateur avec Ange (Anne et Gérard Guéro) sur les séries Reflet d’écume (Vents d’Ouest) ou la Geste des chevaliers dragons (T1) et la trilogie Paradis perdu, il réalise ici les dessins sur un scénario de, vous l’aurez deviné, C. Arleston. Une collaboration qui a comme des parfums de réussite.