Le Lombard : The Frontier T1, Liberty, Duke T7, Purple heart T4

Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 21/03/2023

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Le moins bon côtoie le meilleur !

Liberty - note : 7/10

Double actualité pour le duo d'auteur Warnauts et Raives avec le quatrième tome de Purple Heart et le one-shot Liberty. Deux albums proposant une description de la société américaine. Mais quand le premier est le dernier tome d'une série se déroulant dans les années 50, le second va nous faire parcourir les années 70 jusqu'à nos jours.

© Le Lombard 2023.

L'histoire débute à Kinshasa, au moment où le combat du siècle va avoir lieu : Mohammad Ali contre Georges Forman. La jeune zaïroise Tshilandia va être abusée par un américain blanc mais va trouver du réconfort et de l'aide par l'intermédiaire de Mike, un afro-américain, musicien et militant au sein des Black Panthers. Il va l'emmener en Amérique et vont élever la fille issue de cette relation non consentie.

Warnauts et Raives nous racontent des histoires à hauteur d'hommes mais avec toujours ce fond historique qui font de leurs récits le témoignage d'une époque, ici, l'histoire de l'Amérique, de ses droits sociaux et des luttes contre la discrimination.

Duke - Tome 7 : ce monde n'est pas le mien - note : 7/10

La série Duke, aux éditions du Lombard, par Hermann père et fils, vient se conclure avec ce septième tome.

© Le Lombard 2023.

Morgan Finch, dit Duke, va régler ses comptes et libérer Peg retenue prisonnière par un certain King. Mais à peine arrivé en ville, il se retrouve derrière les barreaux et c'est un des hommes de main de King qui va l'en faire sortir.

Il n'est pas nécessaire de faire l'article d'un album dessiné par Hermann, et scénarisé par son fils Yves. Les noirceurs de l'âme humaine y sont forcément exposées avec talent. Les fans se régaleront, les autres aussi.

Purple heart - Tome 4 : Jambalaya blues - note : 8/10

On retrouve Josuah Flanagan, notre héros de guerre récompensé par une Purple heart (décoration militaire distinguant les militaires américains blessés ou tués), pour une quatrième et dernière aventure dans les territoires du Sud des Etats-Unis d'Amérique, en pleine période de revendication des droits civiques.

© Le Lombard 2023.

La nièce de Winston a disparu depuis une semaine alors qu'elle se rendait en Louisiane pour protester contre les sévices des ségrégationnistes blancs. Mais hors de question pour Josuah de laisser son ami aller à sa recherche seul. Il l'accompagnera et Winston jouera le rôle de chauffeur. En cette période de l'histoire de l'Amérique, les tensions dans les états du Sud sont maximales. Et en arrivant sur place, ils vont vite comprendre qu'ils sont dans un autre monde. Un monde coupé en deux : celui des blancs, et celui des gens de couleurs.

Comme toujours, Eric Warnauts et Guy Raives savent se mettre au plus près de la réalité. En feuilletant l'album, on pense irrémédiablement à des films hollywoodien comme La chaleur de la nuit ou Miss Daisy et son chauffeur, ou encore Mississipi burning. Dans cet album à 4 mains, ils parviennent à rendre perceptible l'ambiance et la tension de cette époque et évoquent des combats qui, actuellement, ne semblent pas encore totalement gagnés.

The Frontier - Tome 1 - note : 5/10

Au premier coup d'œil, le format vous fera penser à Lastman, ou encore Banana Sioule. On navigue clairement sur les eaux troubles du manga made in franco-belge, et on lui souhaite le meilleur. Est-ce que The Frontier de Jacopo Paliaga et Alessio Fioriniello viendra détrôner l'Attaque des Titans et autres best-sellers nippons, il vous faudra l'avis de spécialiste que je ne suis pas car peu friand de ce genre d’album.

Le scénario a pourtant quelques éléments qui peuvent accrocher : une mystérieuse tempête s'est abattu sur Terre et détruit tout. Le seul espoir se nomme The Frontier, un groupe de tueurs parmi les pires de la planète. Alors entre la peste et le choléra, à vous de choisir !

Question ambiance, on se place plutôt du côté de Ken le survivant que du côté de Candy. Un monde apocalyptique où visiblement le meilleur n'existe pas ou plus.

Côté dessins, on alterne le très bon et l'imparfait. Dans une volonté de donner sans doute un style, les cases se suivent mais ne se ressemblent pas. C'est ainsi qu'on a une case au trait impeccable, suivie par une sorte de brouillon. Le dessinateur use de cette alternance, qui je ne le cache pas, donne une certaine énergie, mais dérange parfois.

Côté scénario, outre le pitch fait plus haut, on se demande où les auteurs veulent en venir. Si ces criminels sont "le dernier espoir", on se demande bien pour qui. Vu qu'ils dessoudent tout le monde qui leur résistent, et en premier lieu ceux qu'ils sont censés sauver !

Clairement, je n'étais pas le "bon" lecteur. Une série naissante qui va s'adresser à un public fan de manga et d'histoires violentes.