Glénat - Banana sioule T2, Souviens-toi que tu vas mourir, Friday

Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 08/02/2023

Tags : tome collection public averti dedicace serpieri integrale

Banana Sioule - Tome 2 : Soni - note : 8/10

Michaël Sanlaville (le dessinateur de Lastman) déclare sa flamme au style shônen avec cette trilogie dont le deuxième tome vient de paraître en ce début d'année 2023 aux éditions Glénat. Il y crée une nouvelle discipline sportive, la Banana sioule, un mélange de rugby, dodgeball, hockey, boxe et football américain (rien que ça !), avec des joueurs aux capacités hors normes et une école préparant les futurs champions et championnes. Parmi eux, la jeune Héléna qui a quitté sa famille, ses amis et sa vie à la ferme pour intégrer l'Ecole Supérieure de la Sioule. Elle va rapidement y montrer des qualités physiques qui vont la mettre en évidence, avec un de ses camarades, Soni, qui montre, lui, un grand sens tactique. Malgré leur première année, ils font rapidement parler d'eux et deviennent vite une attraction.

© Glénat 2023.

Au-delà de la qualité des combats auxquels Michaël Sanlaville met beaucoup de vie et d'énergie, on peut aussi apprécier des personnages qui commencent à être mis en valeur. Il y a évidemment Héléna qui tente de concilier son ancienne vie avec sa nouvelle. Mais il y a aussi de l'intérêt avec des questionnements sur son père et sa farouche opposition à ce qu'Héléna ne fasse pas la formation ou sur Soni, le petit surdoué pour lequel on ne sait pas encore grand-chose.

Ce deuxième tome apporte pas mal de nouveaux éléments et nous met l'eau à la bouche pour le troisième et dernier tome. Si son format de "manga" pourrait rebuter les lecteurs traditionnels de la BD, le jeune public, fan de ce type d'ouvrage, devrait y trouver son compte pour ce "made in France" de qualité et qui surprendrait les vieux de la vieille. Encore faut-il qu'ils essaient !

Souviens-toi que tu vas mourir - note : 6/10

C'est un nouveau western que le scénariste Dobbs nous invite à découvrir chez Comics Buro. Après Jesse James, et Wild Bill Hickock, dans la collection "La véritable histoire du Far West", il revient avec un récit mois authentique et historique (encore que ..) mais qui fleure bon les western crépusculaires.

© Glénat 2023.

En effet, deux hommes qui se haïssent vont devoir coopérer s'ils veulent survivre : Blackwood est un ancien Sudiste et le tunique bleue Meadows, noir de peau, est à la poursuite du groupe de tueurs qui a massacré 200 personnes dans un villages dont sa femme. Enchaînés l'un à l'autre par un couple de frères illuminés, poursuivis par des indiens, par un grizzli, c'est face à des fermiers sudistes que leur cavalcade prendra fin.

Un seul tome pour autant de péripéties, si le rythme est soutenu, cet album peine pourtant à nous embarquer dans l'aventure humaine dans laquelle les deux hommes sont embarqués. Les aléas s'enchainent sans réelle pause, laissant les protagonistes face à leur vérité sans réellement se la raconter. Le simple fait d'avoir un assassin et son justicier ne suffit pas à donner de la tension entre eux, car dès le début de l'album, on a un doute sur la réelle nature de Blackwood. On s'attendait à une confrontation entre les deux hommes qui soit plus explicite. Mais les événements vont en décider autrement. Et la fin de l'album rattrape une impression mitigée, avec un peu d'émotions et d'espoir, ce que n'auront pas eu le temps d'avoir les deux personnages.

Friday - Tome 1 - note : 7/10

On connaissait Mercredi, jeune fille gothique issue de la famille Adams, voici maintenant Vendredi, de la famille Fitzhugh, moins connue et aux pulsions assassines moins prononcées. S'il n'y a aucun point commun entre ces deux personnages en terme de psychologie ou de look, les seules choses qui pourraient les rapprocher sont ce prénom issu d'un jour de la semaine et cette volonté de résoudre des mystères.

Pour l'heure, Friday (on va garder son nom originel) revient dans sa ville de Kings Hill pour passer les vacances de Noël avec sa mère et sa tante. Elle va retrouver son ami Lancelot Jones qu'elle avait quitté sur un malentendu gênant avant son départ pour l'université. Celui avec lequel elle a résolu tant de mystères l'attend en effet de pied ferme. Pas pour une explication franche et sincère, mais pour résoudre une nouvelle énigme avec l'accord du shérif de la ville. Un malaise règne et pour Friday il est urgent de crever l'abcès.

Ce premier tome de mise en place des intrigues et des personnages fait son office. On navigue clairement entre Stranger things, Riverdale par leur ambiance fantastique, enquête policière, les personnages adolescents-jeunes adultes et l'environnement "Made in USA".

Rien d'étonnant à tout cela avec des auteurs comme Ed Brubaker qui est un auteur multi-primé de l'autre côté de l'Atlantique ; un dessinateur catalan, Marcos Martin qui a œuvré pour DC Comics et Marvel mais qui n'est pas dans la surenchère graphique ; et une illustratrice fidèle à Marcos, Muntsa Vicente.

Un album bien dosé, entre les problèmes personnels des personnages et l'intrigue policière qui monte au fil des pages.

Pas le choix ! On va attendre la suite.