Dupuis : La grosse tête, Orbital T6, Millenium T5
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 06/04/2015Tags : vie roman adultes enfants glenat runberg histoire
Trois albums de très bonnes qualités, mais avec des qualités différentes. Comment ça, je me répète ?
Le Spirou de ..., La grosse tête, tome 8 – note8/10
Dans la collection Le Spirou de ..., des auteurs ont la possibilité de faire leur Spirou et de sortir, un peu, du cadre très strict de la série officielle.
La possibilité est ainsi donnée à Téhem, Makyo et Toldac. Et le trio ne se prive pas de s’éloigner autant que possible de l’original, ou, en tout cas, de mettre à mal le duo Spirou-Fantasio et surtout de donner le mauvais rôle au rouquin. Si on a déjà pu voir un Fantasio râler ou faire preuve de mauvaises foi, être maladroit, ce rôle n’était pas en effet dévolu à Spirou.
©Dupuis édition 2015.
Ainsi cet album va fissurer l’icône en même temps que le couple en lui-même. Jalousie de Fantasio, melonite de Spirou, une séance d'engueulade particulièrement agressive entre les deux va mettre à mal une amitié de 70 ans. Rien ne leur sera d’ailleurs épargner en ce qui concerne les mauvais sentiments. Mais comment rabibocher les deux amis de toujours ? Mais n’ont-ils jamais été amis ? On peut en douter au vu des horreurs qu’ils vont se balancer.
Si vous considérez qu’il n’est pas possible de toucher au couple et à l’amitié entre Spirou et Fantasio, et bien vous allez être servi et vous allez passer un moment douloureux au cours de la lecture de cet album.
Si le dessin de Téhem – héritier de la bande à Tchô et du trait de Zep – a ce côté sale gosse capricieux, il donne à ce récit toute sa force comique. Il est en parfaite harmonie avec cette histoire d’amitié fracassée.
C’est acide à souhait et on frémit pour les relations entre les deux personnages. Mais on rigole aussi franchement avec cette histoire de régime militaire bretzelgurgeois. Parmi les spins off composant la collection Le Spirou de..., certains peuvent apporter un plus dans la longue histoire de la série, d’autres sont de parfait ovnis. Le récit de Makyo (un des papas de Jérôme K Jérôme Bloche) et de son frère Toldac (Les Bogros, Les Bozons) est de ceux-là.
Orbital, tome 6 – note 6.5/10
Ce sixième album de la série Orbital est un album cataclysmique. Alors que Caleb et Mézoké, les anciens agents diplomates, sont devenus des fugitifs (voir les tomes 4 et 5), l’avenir de la confédération est, elle, compromise. Des luttes intestines minent le pouvoir et deux clans s’opposent. La guerre est imminente et les humains ne font rien pour arranger cela.
©Dupuis édition 2015.
Caleb et Mézoké se sont réfugiés sur la planète Shem, auprès des parents de la Sandjarr, pensant être à l’abri des recherches. Et pendant que la confédération est sur leur trace, un étrange groupe flirtant avec les milieux junkies est aussi à leur trousse, ainsi que le névronome Angus, étrangement lié à Caleb depuis le tome 5.
La série de Sylvain Runberg et Serge Pellé plonge un peu plus dans la noirceur et le chaos total. Il n’est d’ailleurs pas forcément facile de rentrer dans le récit tant l’intrigue est compliquée et complexe. Heureusement, quelques révélations dans l’album vont lui donner un petit coup de pouce. Ainsi, on en apprend beaucoup plus sur la mort des parents de Caleb. Le final explosif finissant de nous emporter dans une valse apocalyptique.
Le dessin de Serge Pellé, pas forcément très clair dans sa partie la plus calme, s’exprime totalement dès que les débats s’animent et finissent aussi par emporter notre adhésion.
Millénium, tome 5 – note 7.5/10
Stieg Larsson, l’auteur des romans Millénium, doit être un homme comblé ! On peut le penser en tout cas. Un film, une série télé, pour finir par le saint graal : ses romans en série BD ! Si les deux premiers romans ont déjà eu droit à cet honneur, c’est au tour du dernier roman, La reine dans le palais des courants d’air, d’être toujours adapté par Sylvain Runberg et dessiné par Homs.
©Dupuis édition 2015.
Totalement emballé par les deux premiers diptyques, on attendait avec impatience la suite et on n’est pas déçu. Suspens névrotique à couper au couteau, l’ambiance continue d’être particulièrement tendue, même si on sent que les choses commencent à s’arranger pour Lisbeth.
Toujours recherchée par la police, son père a réussit à survivre aux blessures qu’elle lui a infligées. Et il compte bien se rappeler aux bons souvenirs d’une mystérieuse section pour lui sauver la mise.
On reste dans la même veine que les albums précédents. Si vous avez aimé – comme moi – vous serez ravis, sinon, il ne sert à rien d'insister.