8/10Orbital - Tome 4 - Ravages

/ Critique - écrit par plienard, le 25/10/2010
Notre verdict : 8/10 - Foutez-moi la paix (Fiche technique)

Tags : orbital tome runberg pelle ravages sylvain serge

Caleb et Mézoké s'affrontent sur l'attitude à avoir face aux événements extérieurs. Un album plutôt bien dessiné et un scénario qui nous rappelle que la paix est une chose fragile.

Caleb et Mézoké sont diplomates de l'ODI. Ils sont d'ailleurs les missionnaires du bon déroulement du rapprochement entre leur peuple respectif, les êtres humains et les Sandjarrs. La cérémonie se déroule à Kuala Lumpur où un terrible incident inexpliqué s'est produit, provoquant de nombreuses morts. Et afin de trouver une réponse, Nina et Angus sont envoyés sur la planète Dehadato.


Ravages
est le quatrième tome de la série Orbital qui se décline sous forme de diptyque. Cet album est donc la fin du cycle commencé par Nomades. Les auteurs de cette belle série sont Pellé aux dessins et Runberg au scénario (
Les carnets de Darwin, London Calling ...). Dans cet épisode, Caleb et Mézoké vont montrer leur opposition, leur différence de point de vue. En effet, Caleb veut à tout prix que la cérémonie se déroule, alors que pour Mézoké les risques sont trop grands. Et on entrevoit ces choix par les passés de chacun. Caleb par exemple, n'a pas toujours été la personne honorable qu'il est aujourd'hui. Les auteurs ont décidé de les opposer en prenant appui sur leur histoire personnelle qui les guide dans leur choix. Les personnages prennent alors un peu plus de profondeur. On regrettera que cela soit juste effleuré. Cet affrontement est un peu modéré comme une image des rapports diplomatiques que se nouent entre les races qu'ils représentent.


Dans une atmosphère et un graphisme qui n'est pas sans rappeler l'univers de Valérian et Laureline, cette série se démarque par l'opposition entre ses personnages principaux. Ils ont leurs qualités et leurs défauts. Si les personnages humains sont assez bien faits, on appréciera surtout les personnages extra-terrestres avec notamment le braconnier Sulfur et Akhun de Rapakhun. Si le premier semble sorti tout droit de la mythologie, le second n'est pas sans rappelé les personnages de la quête de l'oiseau du temps. Sans parler du Varosash, race qui s'insémine dans les molécules des autres pour s'en nourrir. Sa représentation est époustouflante. On y perçoit à la fois son côté puissant et son côté évanescent.

On regrettera cependant le peu d'influence des deux personnages principaux. Si leur opposition apporte du piment au scénario, ici on traite surtout de la xénophobie, de la peur de l'autre. Un préjudice est subi par les marins des environs de Kuala Lumpur et tout de suite, ce sont les Rapakhuns, peuples nomades, qui sont accusés. Et toute ressemblance avec des faits ayant existé ne serait, malheureusement, qu'une triste évidence.

Un album bizarre, où les héros sont spectateurs des événements pendant les deux tiers de l'album qui se termine sur un rebondissement qui donne envie de lire la suite, s'il y en a une.