Delcourt : Ocelot, l’homme de l’année T10, R.U.S.T. T1/3

/ Critique - écrit par plienard, le 04/10/2015

Le mois de Delcourt sur KRINEIN, c'est trois albums pour les fans d'histoire, de félins et de récit de science-fiction.

Ocelot – note : 6/10

Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël forme le duo qui signe ici son troisième album. Après un album documentaire sur le débarquement du 6 juin 1944  Magnum photos chez Dupuis en 2014 et le premier tome d’une série d’aventure d’adolescents, Youth united, chez Glénat en 2015, voici un one-shot qui s’adresse plutôt à un jeune public chez Delcourt.


©Delcourt édition 2015.

Ocelot, comme son titre l’indique va mettre en scène un félin d’Amérique du sud perdu en plein Paris à la suite d’un kidnapping, on pourrait même dire un "catnapping" raté. Alors que Doudou – c’est son nom – allait embarquer à Roissy avec sa maitresse jet-setteuse Gur Gandine après avoir remporté le premier prix du concours « la France qui miaule », voilà qu’une équipe de pied-nickelés tentent de dérober la cage dans laquelle il se trouve. C’est un fiasco et voilà que l’animal se sauve dans le RER et se retrouve dans la capitale française à devoir sauver une jolie chatte en prise avec de sérieux molosses.

Cet album c’est les aristochats façon JD Morvan et S Tréfouël, sauf qu’ici, Thomas O’Malley à l’allure d’une chatte angora et se prénomme Olympe des faubourgs. Quant au chat perdu, il n’est pas celui qu’on croit car le pauvre Doudou a été élevé dans la soie et n’a jamais connu la faim. Il va donc rencontrer Olympe, ainsi que Miri un mistigri à l’hygiène douteuse, Cannelle une petite chatte accueillante ou encore Nobel un gros chat un peu balourd. Et toute cette équipe va nous faire visiter Paris jusqu’au Museum d’histoire naturelle.

L’album est une invitation à visiter Paris et ses monuments. C’est une sorte de guide touristique voire publicitaire. Le dessin d’Agnès Fouquart, qui a à son actif un récit court dans les chroniques de Sillage (tome 4) est propre et suffisamment imagé pour plaire à un jeune public. Un album assez drôle et bien dessiné qui laisse présager de grandes aventures pour toute la « féline » équipe. Mais on restera sur notre fin et le lecteur devra imager la suite des aventures.

 

L’Homme de l’année – Tome 10 : 1666 – note : 8/10

Dixième album de la série L’Homme de l’année chez Delcourt, il sera question du grand incendie de Londres en 1666. Fred Duval est aidé de Nicolas Moustey (Axel rock chez Dargaud) pour nous raconter la catastrophe qui toucha la capitale britannique et tiré du journal de Samuel Pepys.


©Delcourt édition 2015.

Samuel Pepys est un notable qui a ses accès à la cour. Il prévoit d’organiser une grande fête pour le prochain week-end et va passer sa commande de pain chez le fournisseur officiel du roi, le boulanger Farinor. La boutique de ce dernier se situe dans un quartier assez pauvre de la ville. L’artisan n’ose refuser cette commande bien qu’il soit surchargé. Nous sommes en Septembre 1666, l’été a été particulièrement chaud avec une sécheresse qui touche le pays. La moindre étincelle pourrait embraser la cité constituée essentiellement de maison en bois.

Stevan Subic est le dessinateur de cet album où le feu est un personnage à part entière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il le fait vivre de la plus belle des manières. Ses cases sont envahies par l’incendie. On a l’impression de pouvoir le sentir. Vous tenez d’ailleurs l’album du bout des doigts de peur d’être brulé.

La tension et hystérie collective des personnages sont perceptibles. La lâcheté des uns, la cruauté des autres, les mauvais comportements ressortent face à la catastrophe. Au milieu de ce brasier, Samuel Pepys semble être le seul homme de raison. Il sera malheureusement trop seul. Un bon album captivant.

 

R.U.S.T. – Tome 1: Black list – note 6.5/10

On a maintes fois eu l’occasion de lire une bande dessinée écrite par Luca Blengino. L’auteur de la série 7 Merveilles, de l’album 7 survivants, WW 2.2 (T5) ou Sarrasins a déjà ainsi montré ce qu’il était capable de traiter des univers assez différents. Il s’attaque ici à la science fiction, dans un album au format comics.


©Delcourt édition 2015.

Nous sommes en l’an 25 – oui, oui, je vous assure, c’est bien un récit de science-fiction – mais après le White Strike, c’est-à-dire 2100 après JC. Le dernier homme capable de conduire un RU (Robot Unit) a été tué par un S-Cat, ces mi-machines mi-biologiques qui ont balayé l’humanité avant qu’elle ne trouve refuge dans 12 mégalopoles. Mais sans RU pour les protéger, l’avenir de l’homme se résume à deux choses : mourir, ou vivre sous terre. Il reste pourtant un espoir : faire appel à la black-list, composée des pires tueurs et psychopathes de l’espèce humaine.

Luca Blengino réinvente les 7 salopards à la sauce science-fiction et avec un dessinateur qui a opté pour un dessin qui est un mélange assez harmonieux entre les comics et le manga. On adhère peut-être un peu moins avec sa représentation des S-Cats sorte de machines organiques et des RU mais ceci est plutôt un goût esthétique personnel. Reste que la chorégraphie des combats contre ces drôles de machines sont très compliqués à suivre.

Une intrigue qui a du mal à démarrer mais qui prend peu à peu avec des personnages intéressants, et pas forcément ceux qu’on attendait.