Les Voyages d'Alix - Tome 28 - Alexandre le Conquérant (1)
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 13/05/2009 (Les beaux albums pédagogiques de Tonton Jacques Martin vous racontent l'Histoire avec un grand H. N'oubliez pas : Alix n'est qu'un leurre pour vous faire avaler un cours magistral indigeste.
On peut penser ce qu'on veut d'Alix, de Jhen ou de Loïs, ces personnages créés par Jacques Martin pour vivre de belles aventures bien sages dans un passé lointain. Mais quelle que soit l'opinion que l'on a de leurs séries, il faut prendre bien garde à ne pas les confondre avec les « Voyages de », qui ne sont absolument pas des bandes dessinées mais des bouquins d'Histoire ou de Géographie préfacés par Jacques Martin. Dans le cas d'Alix, cette collection se double de la plus récente Alix raconte, qui fait l'effort de combiner fiction et réalité. Quelques mois après Alexandre le Grand sous le label Alix raconte, on nous ressert la biographie du Monsieur dans les Voyages d'Alix, en deux tomes cette fois. On se contentera de lire le premier pour dissuader vigoureusement les acheteurs potentiels d'infliger une telle punition à leur progéniture ou à celle de leurs amis.
D'un point de vue strictement documentaire, l'ouvrage est probablement exact. Forcément incomplet et évasif, du haut de ses 54 pages (dont 36 de purs dessins), mais exact. Pourtant, on peut légitimement se demander quel intérêt il y a à se
farcir un texte brut, rébarbatif, factuel, et invraisemblablement mal écrit pour un livre supposé pédagogique : le style est primaire, les fautes d'orthographe sont légions - le mot « conquête » lui-même est mal orthographié dans les titres ! Dans la préface, on compte sept fautes pour une seule page de texte. Si le public visé est scolaire, on redoute les conséquences en cours de français. Si le public est supposé érudit, on imagine qu'il se tournera plus volontiers vers un pavé de 500 pages qui étanchera plus sûrement sa soif de connaissance. Une chose est sûre : on n'est pas là pour se divertir, mais pour acquérir des connaissances. Si on aperçoit un kiki ou un nichon au détour d'une scène, ce n'est pas pour rigoler, alors tournez vite la page, bande de petits polissons !
Si les dessins en double page reflètent un soin d'exécution certain, on ne peut malheureusement pas en dire autant des illustrations placées en début de chapitre, simples portraits inexpressifs et vite gribouillés qui auraient avantageusement laissé place à une gravure d'époque ou même (attention, sacrilège) à une photo de film. Mais non, il n'est pas question dans ce genre d'ouvrage de mentionner l'existence du cinématographe ; il ne s'agit probablement même pas d'une question de droit de reproduction, mais simplement d'une volonté d'occulter tout ce qui pourrait rendre la lecture attrayante ou ouverte. Alors, à vous, on le dit : il existe un film d'Oliver Stone appelé Alexandre, avec Colin Farrell, qui est certainement plein d'inexactitudes mais vous fera forcément passer un meilleur moment que ce pensum. Et si vous aimez Alix, achetez donc un album d'Alix, scrogneugneu ! Dès aujourd'hui, vous pouvez justement vous procurer le tome 28, appelé La cité engloutie.