7.5/10Shadowland - Point d'ombres pour les éditions 100% Marvel et Monster

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 02/10/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Saga à quatre Mains ! (Fiche technique)

Shadowland est un crossover qui vaut son pesant de cacahuètes pour les amateurs de l'homme sans peur. L'édition 100% Marvel donne le ton tandis que la version Monster Edition est parfaite pour pouvoir lire entre les lignes de cette saga. Il faut voir à ce sujet l'excellent travail accompli tant sur le fond que sur la forme sur Moon Knight.

Daredevil est un héros qui fait parler de lui régulièrement. Certes, il n’a pas la même aura auprès des enfants qu’un Spider-Man et il n’a pas la virilité d’un Wolverine, mais il a tout de même une présence permanente dans nos kiosques qui n’est pas à négliger. Frank Miller a su en son temps donner de la profondeur au personnage et depuis, le casse-cou n’a pas cessé de nous surprendre. Il a abandonné les costumes fluos de ses débuts et il est le reflet d’un homme qui se bat pour son quartier. En effet, Daredevil est un personnage aussi efficace que vulnérable. Pour rappel, son « pouvoir » lui a été conféré au prix de sa vue lorsqu’il a reçu des produits radioactifs dans les yeux en sauvant un passant. Il est maintenant doté, à l’instar de certains animaux, d’un « sonar » lui permettant de se localiser et « de voir ». Mais malgré ce don, notre homme doit compter sur des facultés de déplacements ou de récupération humaine. Il ne peut pas soulever de bus ou encaisser les balles. En parallèle, il est un justicier « normal » dans le sens où il est également avocat et qu’il défend les gens de son quartier avec ses capacités intellectuelles.

Ces derniers temps, Matt Murdock nous a donné à lire un crossover quasi mystique : Shadowland. Nous sommes loin des patrouilles face aux hommes du Caïd ou des tribulations judiciaires pour faire arrêter un politicien véreux. Ici, Daredevil est devenu le chef de la Main, le fameux clan de ninjas dont Elektra est l’un des membres les plus connus. Mais cette nomination cache un destin plus sombre et les bonnes intentions du héros cornus vont en prendre un coup. Deux tomes vont être ainsi critiqués : le 100% Marvel dédié à Shadowland et l’édition Monster.


Il a les traits un peu tirés le Daredevil !
L’édition 100% est du pur Daredevil même si Matt y est assez peu présent. On le voit comme un roi au sommet de sa tour tandis que les forces du bien et du mal s’orchestrent autour de lui. Depuis le meurtre de Bullseye, les choses sont sur le fil du rasoir et Daredevil pourrait être perdu à jamais. Les bons, dont Foggy sont fidèle associé, tentent de le sortir de là tandis que certaines forces occultes de la Main tentent de le faire plonger dans les abysses les plus sombres afin d’éveiller quelque chose en lui (au propre comme au figuré). Graphiquement, c’est sombre à souhait mais on regrette qu’une partie des combats ne soit présentées que succinctement. Cependant, la conclusion de l’album permet de relancer le personnage et de lui ouvrir des perspectives qui vont l’emmener plus loin dans ses états d’âme tout en quittant Hell’s Kitchen (ce qui change un peu).


Power Man frappe Power Man !
L’album Monster Edition est plus dense mais inégal dans l’ensemble. Trois histoires le découpent pour nous montrer Shadowland sous d’autres horizons. La première histoire retrace un ensemble de personnages qui sont souvent abonnés au rôle de second couteau. Nous retrouvons ainsi Misty Knight en pleine enquête pour élucider des meurtres qui seraient perpétrés par la Main. Elle va rencontrer dans ses recherches, le Suaire (une sorte de Moon Knight sans les soucis psychologique), Paladin (un mercenaire un peu fou) et Silver Sable (l’espionne aux formes très avantageuses). Cette bande a beau palabrer et croiser régulièrement le fer, la force du récit tient sur les épaules de Knight même si au final, l’histoire ne fait pas vraiment avancer la trame de Shadowland. Le second récit est celui de Moon Knight. Le justicier va nous donner un véritable éclairage sur Daredevil tout en se dévoilant lui-même à travers les souvenirs de son enfance. Le récit a un impact indéniable sur l’intrigue de la saga tout en influant sur celui de Moon Knight. Cette partie est sans conteste, la plus intéressante de l’album. Le dernier personnage a s’illustrer est Power Man. Enfin, le nouveau Power Man ! En effet, un adolescent a repris le nom de scène Luke Cage et s’emploie à protéger son quartier. L’histoire se passe au milieu de Shadowland mais elle aurait pu se dérouler n’importe où ailleurs. La présence de Luke Cage et d’Iron Fist donne une certaine légitimité au récit même si au final, on ne dépasse pas le classicisme de l’ensemble et l’apparente immaturité globale de cette histoire. Power Man en lui même est classique mais la palme revient à tous ceux qui l’entourent. Que ce soit sa famille, les méchants (dont Cottonmouth) ou encore les autres héros, tout cela paraît bien trop « déjà vu ». Cependant, l’ensemble de cet imposant volume tient la route graphiquement. Les personnages sont classes et l’action est aussi héroïque que prenante.

En résumé, Shadowland est un passage qui doit être lu pour les fans de « DD », le 100% Marvel donne le ton et est crucial pour comprendre les aventures à venir du héros. Le volume Monster Edition vaut le détour pour son histoire de Moon Knight. Certes les deux autres histoires ne sont pas désagréables, mais le véritable intérêt demeure les aventures de l’avatar de Khonshu. Ce dernier est en phase avec Daredevil et une collaboration entre les deux plus fréquente ne serait pas déplacée. En effet, si Cage ou Iron Fist sont des habitués de l’homme sans peur, Moon Knight a pour lui, cette noirceur et cette attitude « sur le fil » qui sied particulièrement à un acrobate comme Daredevil.


Rendez-vous au clair de lune pour les deux héros