Prométhée - Tome 3 - Exogénèse
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 11/09/2010 (Tags : promethee tome bec christophe manga jeunesse humour
Suite et prolongation de la découverte des petits hommes verts, ce tome, qui n'avance pas beaucoup, captive quand même.
Troisième tome et toujours pas mal de talent pour Bec qui, alors qu'on connaît la teneur de son intrigue et ses aboutissants, et avec cet album qui n'en dévoile pas beaucoup plus et se termine une fois encore sur un cliffhanger des familles, réussit à retenir son lecteur attaché à son siège. Distillant ses informations au compte goutte, il assemble les pièces du mystère et structure, mine de rien, son histoire.
A grand renfort de références ésotériques, de secrets militaires et d'apparitions succinctes et calculées d'aliens, Bec montre qu'il
s'est documenté sur la question. Il cite d'ailleurs ses sources, dont la non moins notable est Robert Charroux, que ceux qui ont eu le plaisir d'en dévorer les livres dans leur adolescence se souviennent avec émoi. Bien sûr un peu plus tard, ces mêmes lecteurs se sont rendus compte que tout ça n'était pas très étayé et ressemblait pas mal à du fumage de moquette. Mais ce qui est important ici, c'est que Bec parvient, grâce à ses assemblages de sources et un certain talent narratif, à ressusciter cet engouement d'adolescent. Ces absolues convictions, parsemées de frissons qu'on a pu avoir en feuilletant L'Occulte de Colin Davis, qu'on n'est pas seul dans l'univers, que l'homme n'utilise pas toutes les capacités de son cerveau, qu'Aleister Crowley est encore vivant et que le diable, installé à Los Angeles dîne tous les dimanches chez Ozzy Osbourne.
Ayant définitivement installé son rythme, son style et son dessin, par ces grandes fresques sur deux pages, son découpage de l'action en saynètes, la copie des physiques et des attitudes des personnages, issus du cinéma et de la télé (un nouveau personnage rappelle un peu Peter Stormare), pour proposer ses révélations fracassantes et documentées, il donne un excellent goût à sa ratatouille. On constate même s'être habitué à la déferlante de textes, qu'on finit même par attendre, et on ne s'énerve même pas de terminer sur ça (voir l'illustration).